Vilain petit canard.

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Le lendemain de soirée fut rude pour le noiraud qui n'avait plus pour habitude de s'adonner à de tels évènements. La tête semblable à un chou fleur et les yeux gonflés, il s'était levé comme à son habitude aux aurores pour suivre sa routine quotidienne. Seulement, quand il s'apprêta à partir en forêt, l'idée de tanguer dans un ravin s'immisça en lui et le dissuada. Alors à la place il s'en alla prendre une bonne douche bien froide. Heureusement qu'aujourd'hui il n'y avait pas le marché de produits frais, parce qu'au final prendre le volant lui inspirait tout autant que d'aller courir. Son état ne le lui permettrait pas tout de suite du moins.

Il en avait bien besoin car il réalisait encore mal ce qui s'était produit la veille. Et même si l'officialisation brusque de ses fiançailles devait être au centre de ses préoccupations, ça n'était pas du tout le cas. Il trouverait bien un moyen d'amadouer sa babouchka ...? N'est ce pas ..? Mais à quoi est-ce qu'il pensait bon sang ??

Convaincre sa babouchka était loin d'être la chose la plus aisée.

Chaque chose en son temps. Il devrait sans doute commencer par ce qui lui était à portée de main :

Rose.

Il ne pouvait décemment pas rester sans rien faire alors que le temps qui passait désagréger petit à petit leur relation. Se rejouer la scène lorsqu'il avait tenté de piètrement gérer le conflit entre elle et Anouchka lui donnait des frissons.

Il avait été bête et injuste de ne pas lui avoir laissé une chance de s'expliquer. Et même si la présence de sa grand-mère fournissait, à ses yeux, une explication valable à son comportement. Cela ne l'excusait en rien. Alors après s'être vêtu le noiraud quitta les douches communes pour se rendre en cuisine et lentement se mettre au travail.

Mais il fut bien surpris, au détour d'un couloir, quand il surprit un peu plus loin April et Konig sur le pas de la porte de celle-ci. Il restait en retrait pour ne pas troubler leur moment. Oui voilà ! Absolument pas par pure curiosité.

Le grand russe ne s'attendait d'ailleurs pas à être aussi surpris, la sous ses yeux ébahis la noiraude s'était hissés sur la pointe des pieds pour ensuite tendrement voler un baiser indirect a l'autrichien. Elle ne regrettait pas la présence de sa balaklava car le message passait paresser plus fort de cette façon. Avec ou sans les événements de la veille ne s'envolerait pas comme un doux rêve, le cape qu'ils avaient passé ne serait qu'un check point dans leurs relation.

"Pauvre konig" se dit helsinki, à lui-même en n'imaginant que trop bien la teinte cramoisie que devait avoir pris son visage.

Il en avait assez vu, doucement il prit le chemin de la cuisine.

Ce matin il n'avait pas l'envie ni la force de faire quelque chose d'élaborer, alors il s'appliqua à couper de grosses tranches de brioche qu'il trempa dans un mélange d'œuf, de lait et de sucre avant de les faire griller dans une poêle. Bien vite les premiers fêtards commencèrent à pointer le bout de leur nez. Il servit tout le monde en silence. Il ne pouvait pas en être autrement à cause des regards noir et désapprobateurs qu'il recevait de ses amies.

Il se retrouvait maintenant profondément déçu, réalisant, avec amertume, qu'elles avaient pris partie. Cela rendait le petit déjeuner en leur présence bien trop désagréable.
Le russe ne demandait pas à être compris ou pardonner pour son comportement de la veille, après tout, elles n'avaient rien à voir là dedans.

Quand enfin il entendit au loin le rire caractéristique de son amie, le noiraud souffla pour se donner contenance et courage. Seulement, quand elle fit son entrée dans la cuisine, il comprit bien vite que quelconque tentative de dialogue n'aboutirait à rien. Le regard noir dans sa direction ne faisait que lui confirmer ses pensés.

RP | Call of DutyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant