Correspondance 2/3

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D'ordinaire réglé comme une horloge, on pouvait sentir à partir de cinq heure du matin une bonne odeur se dégager des cuisines. Mais ce mardi matin il n'en fut rien. Pas de délicieuse odeur, pas de douce mélodie qui s'échappait des cuisines, Vector manquait à l'appelle.

Les unes après les autres, les soldates arrivèrent dans la cuisine encore un peu endormies.

- Vector ? questionna April en se penchant par dessus le comptoir de la cafétéria pour jeter un rapide coup d'œil dans la cuisine.

Déconfite, la brunette se tourna vers Rose, Mahéva et Karyline en secouant négativement la tête.

- Mais ou est ce qu'il aurait pu passer ? Il ne manque jamais aucun petit-déjeuner !! S'indigna Rose un peu déçue de ne pas trouver de petit-déjeuner sur la table.

- C'est pas très grave on peut se servir autrement. Il avait sûrement quelque chose de prévu. Tenta Franik pour leur apporter un peu de réconfort face à leur petite déception.

Même si en réalité elle ravala sa salive, tout aussi déçue qu'elles de ne pas pouvoir avoir de délicieux petit-déjeuner ce matin. Lui qui avait toujours mis un point d'honneur à leur offrir ce qu'il y avait de plus goûtu, il faisait au moins quatre malheureuses.

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Vector avait dû partir très tôt pour espérer arriver à l'heure à son rendez-vous de psychothérapie. Cela faisait un moment qu'il était sorti du coma, qu'il avait rejoint l'unité, qu'il vivait comme si de rien était.
Mais il n'en était rien et Helsinki le savait. D'ailleurs ses terreurs nocturnes et son incapacité à trouver le sommeil en témoignaient et commençaient à lui nuire en mission.

Même si au début le Russe ne trouvait aucun intérêt à avoir recours à un praticien, il ne pouvait maintenant plus nier l'évidence. Alors il patienta jusqu'à ce que son médecin traitant vienne à sa rencontre pour le prendre en charge.
Il le fit s'allonger sur une longue banquette et la séance débuta.

- Bonjour monsieur Abramovitch, je me présente je suis Martin Petit, à partir d'aujourd'hui et jusqu'à ce que vos supérieurs décident du contraire je serais votre psychothérapeute. Ensemble nous travaillerons sur les traumatismes qui vous ont conduit jusqu'à moi. Débuta le docteur Petit pour un peu plus le mettre a l'aise.

- J'ai parcouru votre dossier médical et vos états de services. Vous étiez un excellent soldat."

Que ce soit fait de manière intentionnelle ou non cette phrase fit tiquer Helsinki, ne pouvant empêcher son cœur de se serrer d'avantage.
Il en avait été un c'est vrai. Mais plus depuis qu'il fut la cause de la perte de toute son unité, sa seule famille.

- Est ce que vous vous blâmez pour ce qui est arrivé? Questionna t-il les yeux rivés sur son bloc-notes.

- Quoi ?

- Bien il est courant dans ce genre de situation de ressentir de la culpabilité.

- Quelle situation?

- L'accident qui est survenu lors de votre mission en Urzikstan.

-...écoutez, pour être tout à fait honnête je ne me souviens de rien. Je ressens de la culpabilité c'est certain...mais je ne suis pas en mesure de comprendre pleinement tout ce que je ressens. Je n'ai eu qu'un accès limité aux ressources qui m'auraient permises de mettre des mots sur ce que je traverse. Parce qu'honnêtement c'est juste frustrant. Il finit par se confier à cœur ouvert, il était la pour ça après tout.

- Bien, je vois. Ma prochaine question sera portée sur votre apparence. Qu'est ce que vous évoque votre image quand vous vous retrouvez nu face à vous même ?

RP | Call of DutyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant