Cauchemar

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Trois. Jours. Supplémentaires.

Au total cela faisait désormais six jours que Sylvana et Pedro se terraient à Las Almas. La patience de la jeune femme commençait à s'amoindrir, ses nerfs avaient pris le dessus. Elle voulait bouger,se battre, elle voulait prendre part aux plans d'Alejandro.

Cette matinée là, elle s'en était allée courir pour évacuer toute cette frustration. Il devait être aux alentours de quatre heure du matin quand elle revint à la planque. Pedro l'attendait, adossé au plan de travail de la cuisine, le visage fermé, les yeux rivés sur sa tasse de café fumante.

- Mal dormi ? Lança mollement Sylvana en attrapant une bouteille d'eau.

- Je savais pas où t'étais. T'es recherchée et tu t'en vas courir tout seule ? C'est de l'inconscience, bougonna son fiancé.

- C'était ça ou bien j'allais utiliser le traversin en guise de sac de frappe, répliqua-t-elle. J'ai couru de nuit, la zone était déserte je m'en suis assurée.

- C'est trop difficile d'écouter quand on te demande quelque chose ?

- Je te demande pardon ? Vociféra Sylvana sourcils froncés.

- Rien laisse tomber. Cette captivité commence à me monter à la tête...

- Je comprends, c'est pareil pour moi.

- En même temps faut dire qu'on a jamais vraiment vécu ensemble, renchérit-t-il.

- C'est un reproche ? Tiqua Sylvana.

- Non c'est la simple vérité. Au moment où nous devions emménagés ensemble tu as été promue capitaine et tu as mit ton couple entre parenthèses.

- Nous étions d'accord il me semble ? siffla la jeune femme. C'était une décision commune. Tu as fait le choix de rester au Mexique, et moi j'ai fait celui de me concentrer sur mon nouveau rôle.

Pedro passa sa main sur son visage, las de toutes ces tensions qui gagnaient en ampleur au fur et à mesure que les jours défilaient.

- Je vais prendre une douche, soupira-t-il. Fait pas attention à mon humeur.

Il vint et déposa un rapide baiser sur son front avant de disparaître dans la salle de bain, laissant Sylvana tel quel.

Elle se laissa mollement tomber sur le canapé et alors qu'elle s'apprêtait à allumer la télévision, le téléphone sécurisé de Pedro que lui avait remis Alejandro se mit à vibrer.
Ils ne pouvaient pas passer d'appels mais ils pouvaient recevoir des messages de leur ami qui les tenait au courant de la situation en France.

D'habitude, Sylvana n'aurait pas prêté attention. Elle aurait simplement attendu qu'il sorte de sa douche et l'aurait prévenu, Mais elle était trop impatiente de découvrir si Alejandro avait de bonnes nouvelles à leur annoncer, alors elle s'empara de l'objet. Elle le déverrouilla quand la notification du message apparut subitement devant ses yeux.

La première chose qu'elle remarqua fut le fait que le numéro n'était pas enregistré. Puis, ces quatre petits mots :

____________________________

From : +54 9 618 901 1267
Tu es de retour ? 

____________________________

Sylvana grimaça en relisant le message plusieurs fois. Peut-être s'agissait-il d'un ancien collègue à lui qui avait été mis au courant de son retour au pays ? Elle reposa le téléphone rapidement, préférant garder cela pour elle-même. Quand son fiancé sortit de la salle de bain elle lui adressa un sourire puis s'en alla à son tour se doucher, le message encore bien ancré dans son esprit.
Elle revêtit un ensemble de survêtement aux couleurs des Vaqueros que lui avait gentiment prêté Alejandro avant de s'en retourner dans le petit salon. Pedro avait le regard rivé sur le téléphone.

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