- Elle n'a rien, tout semble absolument normal.
- Vous en êtes sûr ? Insista Jane en fixant sa fille avec une boule d'angoisse dans la gorge.
- J'en suis certain, affirma le médecin en rangeant son matériel.
Les abdominaux déchirés par la douleur, Jane ravala les larmes de soulagement coincés dans ses yeux et releva la tête pour chercher Hadjar du regard.
Vêtu de son long manteau noir qui lui donnait un air plus aristocrate, il continuait de répondre aux questions des autorités sans se départir de sa superbe impassibilité.
Tabitha avait été blessé, mais pas tué. Hadjar ne tuait pas les femmes sauf en cas de situations extrêmes et impardonnables. Peut-être avait-il jugé l'état de Tabitha comme inquiétant et qui relevait sans doute d'une aide médicale. Jane l'ignorait, mais avait mal au cœur jusqu'à ressentir une nausée persistante bloquée dans sa gorge. Cette femme qu'elle croyait être son amie était et restera à jamais la fille de l'assassin de ses parents.
Elle se leva, laissant Madeleine surveiller Naya et s'approcha de la fenêtre pour constater que des dizaines de caméras étaient braquées sur le manoir.
- Jane ?
Christine Coner, son avocate pressa le pas pour venir l'enlacer dans ses bras.
- J'ai fait au plus vite, comment...comment tu te sens ?
- Comme quelqu'un qui pensais que ce passé était derrière moi, murmura-t-elle d'une voix faible.
- Viens, éloigne-toi de la fenêtre, dit-elle d'une voix troublée par l'intense pression qui régnait autour d'eux. Je vais faire en sorte de te protéger comme...
- C'est trop tard, coupa Jane en se frottant les bras afin de faire disparaître les frissons glacés qui couraient sur sa peau. Certains journalistes ont fini par avoir la main sur mon véritable nom de famille. Ils sont désormais au courant.
Christine Coner poussa un juron tout bas en saisissant son téléphone.
- Je vais essayer de repousser la catastrophe aussi longtemps que je le peux jusqu'à ce que tu partes d'ici.
- C'est trop tard, lança une voix rocailleuse qui aussitôt la rassura malgré l'hécatombe des dernières heures. La presse ne s'arrêtera pas, en tout cas pas ici à Londres.
- Tu veux dire que...
- Je veux dire que la presse de mon pays a déjà l'information mais Charik a déjà pris les devants et il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Personne ne te dérangera une fois que nous serons partis.
Jane exhala un soupir tremblant alors qu'il venait de passer son bras dans son dos pour la ramener contre lui.
- Ça va aller, murmura-t-il d'une voix rassurante.
- Et pour mademoiselle Hewitt ? Demanda son avocate. Dois-je commencer à préparer une défense ? Son procès ne sera pas pour tout de suite, mais il n'est jamais trop tard pour commencer afin d'avoir un coup d'avance.
- Je pense que...qu'elle ira dans un hôpital spécialisé, avança Jane en levant la tête vers le cheikh dont l'apparence sereine cachait une intense colère. Elle est folle et je pense que...
- Elle ne pourra pas plaider la folie, l'interrompit le cheikh. C'est trop tard. Elle sera accusée de tentative de meurtre avec préméditation et meurtre.
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La captive du désert ( L'enfant secret du cheikh )
RomansaLors d'une nuit de tempête, dans l'hôtel où elle travaille temporairement, Jane Wild se laisse emporter dans une nuit de passion avec un inconnu dans l'obscurité. Réalisant trop tard son erreur, Jane prend la fuite avant que le levé du jour dévoile...