Chapitre 17

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- Vous êtes en train de me demander de trahir le secret professionnel qui constitue l'essentiel de mon métier.

Avec humeur, Hadjar réajusta son manteau noir en parcourant le bureau du docteur Chapman. Il n'était pas d'humeur à négocier quoique ce soit et surtout pas des informations cruciales qui était le seul moyen d'apaiser ses nerfs.

- Je ne vous donne pas le choix, dit-il en se dressant devant son bureau l'air menaçant.

- Jane a confiance en moi, insista-t-elle avec pâleur. Si jamais je détruis la confiance qu'elle a en moi...

- Personne n'a besoin de savoir que nous sommes en train de nous parler, la coupa-t-il sur le même ton. Son avocate m'a fait promettre de ne jamais prononcer le nom de l'assassin de ses parents sauf si elle le fait d'elle-même et j'ai tenu parole.

Hadjar marqua une pause sans se départir de sa froideur.

- Je suis dans une position difficile, et je sais qu'elle vous a parlé de moi, elle sait qui je suis pour elle n'est-ce pas ? Je vous prie de me croire madame Chapman, je suis ici pour avoir des réponses à une seule et unique question qui m'est primordial de savoir et je ne sortirai pas d'ici sans l'avoir obtenu.

Il serra les mâchoires en savourant secrètement son pâle visage qui exprimait une profonde inquiétude.

- Ne m'obligez pas à recourir à un autre moyen qui pourrai vous nuire, ajouta-t-il d'une voix solennelle, comme une promesse doucereuse.

- Oui ! Lâcha-t-elle le souffle court. Elle sait que c'est vous.

Hadjar demeura impassible et prit place dans le fauteuil en face du sien.

- Je ne veux pas lui faire du mal, je suis ici pour comprendre ce qui a poussé Jane à ne rien me dire alors qu'elle est dans une situation délicate.

- Parce que Jane n'est pas une femme de votre société qui aurait accouru vous le dire pour avoir l'opulence tant désiré ! S'emporta-t-elle avec un ressentiment limpide. Vous êtes le seul responsable dans cette affaire monsieur Al-Nashrar, j'espère que vous êtes conscient qu'elle n'a que vingt-trois ans.

Cette attaque aurait dû le déstabiliser et le rendre davantage coupable mais ce fut l'inverse qui se produisit.

- L'âge de Jane n'a pas d'importance pour moi, son âme est mûr bien plus que vous le pensez et je crois que cette attaque verbale cache autre chose.

- En effet, il s'agit d'un ressentiment personnel car vous êtes dangereux et je n'ai pas besoin d'étudier plus longtemps votre profil pour craindre le pire pour Jane.

- Vous avez raison, je suis dangereux et je peux davantage le devenir si je n'ai pas ce que je veux. En revanche ce que vous ignorez ainsi que Jane c'est que ma présence prolongée à Londres n'a rien de professionnel comme vous l'avez laissé supposer il y a moins de dix minutes.

Le docteur Chapman le dévisagea en silence.

- Si je n'ai pas regagné mes terres c'est parce que je suis à sa recherche depuis qu'elle a quitté l'hôtel.

Livide, elle se redressa sur son fauteuil.

- Quoi ? Souffla-t-elle l'air sonné.

- Je suis à sa recherche depuis des mois, sans me douter un seul instant qu'elle était sous mes yeux depuis qu'elle s'est présentée à moi en tant que membre de mon personnel, dit-il froidement. La seule et unique raison qui me retient ici c'est elle et ce depuis le début.

La captive du désert ( L'enfant secret du cheikh )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant