[27 novembre, 19h35]
Les yeux fixés sur le plafond de la chambre, j'expirai profondément en une maigre tentative de faire sortir toute l'angoisse contenue dans mon corps.
À présent que j'étais seule, je pouvais me détendre... un peu.
Je pouvais, mais je n'y parvenais pas. Et je doutais d'y parvenir un jour.
Les dernières paroles de Kaelie hantaient mon esprit.
« Je suis vraiment désolée pour toi, Ezra. »
Sans compter ce que Seth avait déclaré.
« Si tu t'avises d'entrer une nouvelle fois dans ma salle de bain, je te noie dans la baignoire, est-ce que c'est bien compris ? »
Son regard mauvais.
Sa voix emplie d'une colère sourde et inexplicable.
Respire, Ezra.
Et dire que ce monstre était dans la même maison que moi... si proche. Trop proche.
Comment fermer l'œil en sachant sa présence ?
Respire, Ezra.
L'après-midi était passé si vite. Comme dans du brouillard. Presque immédiatement après le départ de Kaelie, chacune des filles s'était attelée à une tâche au hasard, comme pour s'occuper le plus possible pour éviter de penser à la scène qui venait d'avoir lieu. Seth était resté invisible, et j'étais restée assise sur le canapé sans bouger, plongée dans mes interrogations. Vers dix-sept heures, j'avais fui dans ce qui était désormais « ma chambre ». Et depuis... je me contentais de fixer le plafond.
Encore et encore.
Que faire d'autre ?
Angoisser sur l'avenir.
Regretter le passé.
Et m'excuser.
Quelques coups frappés à la porte me firent reprendre mes esprits.
- Ezra ? Le dîner est prêt.
Ils ne faisaient que manger, dans cette maison, ou quoi ?
- Ezra ? répéta la voix féminine comme je ne répondais pas.
- J'arrive, soufflai-je.
D'un pas incertain, je marchai jusqu'à la porte et l'ouvrit. Eliza.
- Désolée de te déranger, me murmura-t-elle de sa voix timide habituelle. Je sais à quel point le premier jour peut être compliqué.
Compliqué, c'est un euphémisme.
- Je n'ai pas très faim... déclarai-je.
Eliza risqua un petit sourire compréhensif.
- C'est normal. Mais... euh, c'est Seth qui m'envoie.
Hein ?
- Il a insisté pour que je vienne te chercher, ajouta la jeune femme.
Pour qu'il puisse observer à souhait son nouveau petit jouet ?
- Je n'ai aucune envie de le voir.
- Crois-moi, tu n'as surtout aucune envie de le contrarier.
La phrase d'Eliza sonna comme une vérité que je ne pus contrer. Malgré toute la haine que je ressentais envers le jeune homme, ma peur était bien plus puissante. Il me terrifiait, littéralement.
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Belle de Nuit
Ação« Belles de Nuit » Les pierres précieuses de l'organisation Artemis. Des jeunes filles. D'une vingtaine d'années. Enlevées, kidnappées, volatilisées, disparues. « Belles de Nuit » Personne ne sait où elles sont. Personne ne sait ce qu'elles font. ...
