IX -Moment d'inattention

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Accouder au comptoir de la librairie, je continue ma petite vie comme si tout ce qui était arrivé ne devait rien changer à mon comportement . Je laisse divaguer mon regard par la fenêtre, les loups-garous existent, la moitié de cette ville en est, l'autre moitié connaît leurs identités, la moitié de cette ville ment à la perfection. Je comprends pourquoi je n'étais pas forcément la bienvenue, ils voulaient protéger leurs secrets. Mais sérieux comment font il pour faire comme si tout étais normal. Des humains se changent en loup-garou ! Merde ! Il va falloir que j'apprenne à mentir moi aussi... ou plutôt que je garde un mensonge de plus..





Un mouvement derrière la fenêtre me fit sortir de mes rêveries, je vis Seth faire des grands gestes avec ses mains, depuis un certain temps sûrement . Il traversa la rue et rentra en trombe dans la boutique :

- Ben alors tu dors au travail toi maintenant .

- Bonjour Seth moi aussi je suis contente de te voir.

- Ton amabilité te perdra June dit-il en allant s'asseoir à sa table habituelle

Tout étais redevenue exactement comme avant, Seth ne manquais pas une occasion pour faire rire, Émilie racontez les conneries des garçons pendant que Sam lui grognait en se les remémorant, même Jacob m'adresser la parole de plus en plus souvent, la seule chose qui avait changé c'était Paul, ou du moins son comportement envers moi, en restant évidemment lui-même. Égocentriques, grincheux et imbus de sa personne. Mais il ne m'ignorait plus, je faisais partie de son cercle,je sentais souvent son regard sur moi, parfois insistant, mais ce n'était plus de la méfiance ça ressemblait plutôt à de la curiosité. Depuis qu'on avait eu cette conversation sur le Porsche je comptais pour lui, il s'intéressait à ce que je racontais, étais devenue avenant et prennais un malin plaisir à me charrier. Oui bon je me fais surement des films, mais c'est plus fort que moi, a chaque fois qu'il rentre dans la pièce mais poils s'irisent, je pourrais reconnaitre son odeur tellement j'en suis devenue accro, mais tout comme l'addiction à l'alcool peut provoquer, Paul Lahote causera ma perte, une fois mais pas deux. C'est pour cela  que mon cerveau et moi-même avons pris une grande décision : Il ne restera qu'un fantasme qui avec le temps disparaîtra, dans pas longtemps il aura trouvé une autre proie de toute manière, et moi je partirais pour de nouveaux horizons.

Je ne peux pas stagner dans la même ville éternellement, je vais devoir partir dans quelques mois. Chaque fois que j'y pense une boule monte dans ma gorge, je n'ai pas envie de partir, pour la première fois j'ai trouvé un foyer qui ne sent pas la moisissure, ou je peux vivre seule sans devoir squatter sur des canapés, j'ai trouvé de vraies amies, qui ne se servent pas de moi, qui ne m'utilisent pas, tu n'est que mon putain d'objet June, cette phrase me fit sortir de ma rêverie, et sans m'en rendre vraiment compte toute la bande avait rejoint Seth, et Paul en bout de table me fixait l'air inquiet, parfois j'avais l'impression qu'il lisait en moi comme un livre ouvert, ironique quand on travaille dans une librairie. Son regard de feu ne lâcha pas les miens, comme s'il savait tout, j'avais chaud, très chaud, trop chaud, vite il faut que je prenne l'air.

J'informa le vieux Billy que je prennais 5 minutes de pause et passa la porte de la librairie.



PAUL



Cela faisait quelques minutes que j'avais rejoint la bande au café, prétextant ne plus en avoir à la boutique, mais j'avais besoin de la voir, de savoir qu'elle allait bien, et même si Seth prenait très a cœur son devoir d'espion, la voir m'était devenue obligatoire, quand je ne trouve pas d'excuse en journée, je passe chez elle la nuit pendant mon tour de garde, souvent endormis sur son canapé un livre a la main, ou buvant un liquide chaud emmitouflé dans un plaid sur son perron.  J'avais réussi à faire taire la meute au sujet de l'imprégnation, et je ne sais par quel miracle, mais elle n'avait pas fait le lien. C'était mieux pour elle, j'allais la faire souffrir, ou la blesser, comme Sam la fait avec Émilie, je devais la protéger, et si cela devait me faire souffrir alors tant pis. Ils m'ont tellement bassinés pendant des semaines pour me faire changer d'avis, m'expliquant que je devais lui dire car ce n'était pas qu'a moi de choisir pour nous deux, mais ils ne comprenaient pas, je ne géré pas ma colère, mon désir, ma jalousie, et tant d'autres sentiments.C'était mieux comme ça. La seule personne qui étais de mon coté, était Jacob, surement par vengeance personnelle. Je ne lui en veut pas, c'est compréhensible.


LOVE ME TO THE MOONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant