En ce matin là, Armel se préparait pour son premier entretien de la journée, comme il le faisait depuis quelques jours maintenant. Le jeune homme avait perdu son travail et même s'il n'avait pas de problèmes au niveau des finances, il n'aimait pas rester sans rien faire. Se prélasser ne faisait pas partie de son vocabulaire et depuis petit, il avait toujours été un grand travailleur.
Il avait souvent été mis à l'écart à cause de ce trait de sa personnalité mais il ne s'en préoccupait guère. Pour lui, le travail était important, il consacrait énormément de temps à son travail et il n'en avait que faire des sorties ou des amourettes contrairement à ses frères, dont l'un était marié et l'autre, un grand Don Juan. Pour lui s'amuser n'était qu'un prétexte pour être moins productif et rester au lit.C'est donc comme ça que depuis que l'entreprise dans laquelle il avait un poste assez respectable, avait fait faillite à cause de l'incompétence de son dirigeant, il passait des entretiens presque tous les jours dans la ville de Johannesburg, afin de retrouver le côté actif de sa vie. Sa famille était contre son acharnement au travail puisqu'il n'y avait pas d'huile sur le feu pour qu'il se presse autant mais sa têtutesse l'emportait toujours dans cette bataille.
En marchant, il écoutait les messages que ses proches lui avaient laissé, pour lui souhaiter bonne chance comme ils le faisaient dans tout ce que le jeune homme entreprenait. Étant le cadet dans une famille de trois garçons avec une mère poule, il était le plus chouchouter et ce n'était pas pour lui déplaire. Au contraire, il aimait bien l'attention que lui portaient ses frères et sa mère, même si il se jouait parfois d'eux en faisant l'insensible.
_Mon chéri, bonne chance pour tes entretiens, j'espère qu'ils verront à quel point mon fils est brillant et travailleur. Même si je n'aime pas que tu te surmene, je prie pour que tu réussisse. Que Dieu soit avec toi, passe une bonne journée. Et prend le temps de te reposer surtout.
Il sourit après avoir entendu les mots encourageants de sa mère. Sa mère était tout particulièrement très affective avec tous ses fils, si bien que certains de leurs voisins qui ne les connaissent pas, pensaient qu'ils étaient ses amants. Cela les avait bien fait rire lorsqu'ils avaient entendu quel genre de sottises les gens pouvaient bien sortir pour se rendre intéressants. Et pour la peine, leur mère n'avait rien démenti.
_Nous savons la vérité, alors pourquoi nous justifier? Avait-elle demander à ses fils ce jour là.
En repensant à la tête qu'avait fait Joachim, son aîné, lorsqu'il avait entendu la rumeur, un rictus s'afficha sur son visage. Pour lui qui n'aimait pas les rumeurs, ça l'énervait mais il se contentait et cela déformait son visage en grimace hideuse.
Il continuait d'écouter sa messagerie tout en marchant vers le lieu où se déroulera son entretien.
_Hey frérot, je te souhaite bonne chance pour tes entretiens et qui sait, peut-être que tu pourrais revenir avec une fille aussi travailleuse que toi au bras? J'ai dit peut-être, on est jamais sûr de rien.
Armel rit en imaginant les expressions faciles qu'avait dû prendre Iraan, son second grand frère, lorsqu'il avait dit toutes ces bêtises. Iraan étant le Don Juan, il avait essayé à de nombreuses reprises, d'initier son petit frère à sa vie de dragueur sans limites mais celui-ci avait refusé avec beaucoup de fermeté pour un gamin d'à peine quatorze ans, à l'époque. Aujourd'hui, Irann se contentait d'introduire au détour d'une conversation, le sujet des amours pour faire réagir son cadet mais en vain. Armel ne vivait que pour le travail et sa famille, dans laquelle il ne voulait pas y faire entrer n'importe qui. C'était son petit coin de paradis et il ne voulait pas le partager.
_Coucou mon petit, je ne te souhaite pas bonne chance parce que je sais que tu va réussir, tu es un jeune homme intelligent et tu travaille comme un forcené pour bien faire les choses bien. Alors bon travail mon petit. Oh et j'espère que tu n'as pas oublié l'anniversaire de Ayana? Elle attend avec impatience la venue de son oncle et de ses cadeaux. Si tu oublie je la laisserai te mordre. Bye.
Du joachim tout craché! Il n'était pas du genre à être doux ou encore affectif. Il montrait parfois son amour de manière assez bizarre et aussi étonnant que cela puisse paraître, c'était le seul d'entre eux à être marié. Surprenant pas vrai? Mais ce n'était pas si étonnant que ça, Joachim était doté d'une sincérité déconcertante, d'un charisme naturel et d'une oreille très attentive. Entre autre, il était littéralement le genre idéal pour Marcie, sa femme.
Le cadet de la fratrie était enfin arrivé devant ce grand immeuble devant lequel il était souvent passé sans vraiment y prêter attention et maintenant, il s'engouffrait à l'intérieur pour y trouver un emploi. Qui aurait cru qu'un jour il serait ici? En tout cas Armel, lui, n'y avait jamais songé.
Il entra finalement après une profonde inspiration et se présenta à la réception.
La réceptionniste était une Afrikaner, à peine plus âgé que lui, avec des cheveux blonds platine et un regard lasse et dédaigneux. C'était le cliché parfait de la réceptionniste qui avait pour évangile, les mots de son patron. Elle faisait véritablement pitié et Armel ne pût s'empêcher d'afficher un sourire triste pendant qu'elle pianotait sur son ordinateur.Pauvre fille. Pensa-t-il.
_Prenez place, monsieur Seth vous recevras bientôt, dit elle, en lui indiquant les sièges mis à cet effet derrière lui.
Les minutes passèrent et Armel se sentit fatigué. Il voulait se lever pour aller voir la réceptionniste, lorsqu'une femme, noire, grande, à la démarche assurée vint vers lui.
_Monsieur Enkhozi? Demande-t-elle.
_Oui. Il répond.
_Suivez-moi.
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Un Soupçon d'amour
Любовные романыOn connaît tous le cliché du patron et de l'employée qui finissent par tomber dans les méandres de l'amour. Pourquoi cette fois-ci, les rôles ne seraient-ils pas inversés? Et si l'histoire ne se passait pas comme dans tous les clichés? _Hakeya. _Arm...