9: Trahison.

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Alors que les uns dansaient, riaient et s'enivraient en ce sixième jour de la semaine, une famille était en pleine crise.
Le roi, le père, le pilier venait de s'effondrer en laissant derrière lui, une épouse inquiète et une fille au bord de l'anxiété.

Cela faisait presque une semaine depuis l'incident et depuis une semaine, Éric Seth était mal en point.
Lorsque les infirmiers étaient venus le chercher dans son bureau, il était déjà inconscient et n'avait plus de pouls, son assistant essayait désespérément de le réanimer malgré sa respiration saccadée et sa vision trouble.
Les infirmiers avaient pris la relève et aussitôt, ils étaient partis, laissant dans le bureau, un jeune homme traumatisé faisant mine d'aller bien au milieu de traces de sang.

Près de son lit de malade se tenait une jeune femme, profondément accablée par les événements passés mais aussi apeurée par ce qui l'attendait. En effet, la jeune femme d'à peine vingt-et-un ans devait à présent mettre en pratique tout ce qu'elle avait étudié, elle devait maintenant prendre la relève en attendant que son père se rétablisse et cela l'effrayait. Elle se préparait déjà pour reprendre les rênes de l'entreprise mais elle ne s'attendait pas à ce que le moment arrive si tôt et dans ces circonstances.

_Ma chérie, tu devrais rentrer te reposer.

_Je me reposerai, si tu te repose aussi, répondit aussitôt la jeune fille.

_Hakeya, tu dois te reposer pour prendre les rênes de l'entreprise pendant que ton père est ici et de plus, tu manque à ton fiancé, dit l'épouse du chef d'entreprise malade.

_Mahra se débrouille très bien et mon fiancé, dit elle en mimant les guillemets, il sait où je me trouve, il n'a qu'à venir si je lui manque tant, elle ajoute.

"Elle a réponse à tout comme son père", pensa la mère.

En effet, la jeune héritière était extrêmement têtue comme son père. Lorsqu'elle ne voulait pas faire quelque chose, elle trouvait toujours un moyen pour se détourner de sa tâche et quand elle avait quelque chose en tête, elle se donnait les moyens de l'avoir.
Aujourd'hui, elle ne voulait ni se reposer ni voir son fiancé. Elle savait qu'elle devait éviter de se fatiguer avant de débuter le travail mais elle n'arrivait pas à laisser son père dans cette chambre. S'en aller serait comme l'abandonner et elle ne voulait pas l'abandonner.

_Je sais ce que tu penses et ce n'est pas vrai, affirma la mère, tu es une fille très emphatique et je sais que tu t'inquiètes fortement pour ton papa mais tu dois te reposer si tu veux encore rester à son chevet pendant longtemps; tu dois prendre les devants de l'entreprise pour qu'à son réveil il soit fier de toi; alors va, repose toi et travaille comme la bosseuse que tu es, elle dit en lui tenant les joues.

_Tu veux me prendre par les sentiments? Demande la jeune fille, les joues compressées par les mains de sa maman.

_Est-ce que ça marche?

_Totalement, elles rirent en même temps.

Le fidèle chauffeur de la famille fut appelé et Hakeya fut ramené dans son appartement, appartement qu'elle partageait avec son fiancé.

Sur la route, elle pensait à comment aurait été sa vie si son père était comme tous les hommes riches, s'il était imbu de sa personne, s'il était un homme à femme comme les autres ou encore s'il était du genre à marier sa fille à un inconnu. Elle serait probablement devenu misandre à force de mépriser son père et dans les bras d'un riche, prodigieux jeune homme, qu'elle détesterai également. Heureusement, son père était un homme intègre et bourré de valeurs, il aimait sa femme, il aimait sa fille et c'était le plus important.

Devant son appartement, elle eut comme une mauvaise impression, elle sentait que quelque chose n'allait pas mais quoi exactement, elle n'en avait pas la moindre idée.

Un Soupçon d'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant