Chapitre 1

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Mes yeux sont rivés sur cette phrase peinte à la peinture blanche sur un des murs calcinés de ma maison. Elle est écrit en gros pour bien que je la voit et que je me la répète encore et encore dans ma tête. Ces mêmes mots qui me blessent et me traquent sont répété sur chaque façade de la bâtisse.

« Ils devaient mourir alors je les ais tués ! -X

Chaque mot semblait agressif, chaque mot me transperçait.

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C'était la première fois que je revenais ici. La première fois que je remettais les pieds dans cette maison qui fut la mienne et celle de mes parents et de mon petit frère. C'était la première fois que je devais faire face à ce corbeau.

Aujourd'hui ce bâtiment sali par les cendres de l'incendie est mon atelier.

Et aujourd'hui est encore une journée que je passe à peindre tout ce qui se passe dans ma tête. Une tête qui est resté remplie de noirceur depuis ce jour funeste. Je ne pense à rien d'autre qu'à mes remords, mes regrets.

De cette maison ravagée autrefois par les flammes j'en ai fait mon refuge.

C'est ici que ma famille est décédée dans un incendie « accidentel ». C'est ce qu'on conclue les pompiers et les policiers chargé de l'enquête. C'est aussi la raison que je me suis forcée à accepter. C'est un câble électrique qui s'est détérioré qui a pris la vie de mes parents et celle de mon frère. C'est que je me dis encore et encore ne pouvant imaginer autre chose. Alors aujourd'hui et demain j'ignorerai cette phrase peinte sur les murs de ma maison. Je jetterais sans même prêter attention les mots que me dépose cet imposteur sur mon pare-brise et déchirerait ceux qu'il me glisse sous la porte de mon appartement.

Le dernier coup de peinture sur ma toile fait, je nettoie mon pinceau dans une bouteille d'eau et range ensuite le tout dans ma petite valise. Je jette un dernier regard circulaire sur le lieu de mon inspiration avant de me lever de mon tabouret et d'abandonner ma toile sur son chevalet à côté de toutes les autres. Je martèle le parquet avec mes talons jusqu'à ce que je sorte du bâtiment. Pas besoin de fermer à clé, celui qui voudrait rentrer n'aura juste qu'à donner un léger coup d'épaule dans la porte pour la faire tomber.

Personne n'est encore venu saccager mon travail. Tout le monde dans le village respecte ma peine et mon deuil.

Quand je contourne par l'avant ma voiture pour rentrer dans celle-ci je ne peux que constater qu'il m'a encore laissé un mot. Sans même l'ouvrir, je le froisse et le range dans la poche de ma veste. Je largue mon nécessaire à peinture sur la banquette arrière de ma voiture et me hisse derrière mon volant.

Je soupire lourdement avant de tourner la clé pour mettre en route ma vielle Peugeot 204.

Je connais tellement la route qui mène à mon appartement que c'est machinalement que je tourne à droite puis à gauche et que je prends la troisième sortie du rond-point pour ensuite tourner à droite au stop. J'avance encore sur quelques mètres avant de monter sur le trottoir droit. C'est un immense mais vieux immeubles des années 6O qui se dresse face à moi. Un des appartements et mon chez moi.

Je laisse mes tubes de peintures dans ma voiture et pousse la porte d'entrée du hall qui grince comme à son habitude. Le bruit de mes chaussures sur l'escalier en bois résonne dans la cage d'escalier. Au premier étage je salue Mme Stan qui part faire sa petite promenade quotidienne avec son petit Yorkshire.

Arrivée au troisième, j'enlève mes talons et farfouille dans les poches de ma veste pour mettre la main sur mes clés. Accidentellement je fais tomber le bout de papier que je ramasse aussitôt. Mes yeux se posent sur le début de la phrase que j'aperçois. Cette fois-ci ça parle de mon frère. C'est plus fort que moi, une force irrésistible m'oblige à déplier le mot.

«  Dani était un dommage collatéral, tes parents étaient les seuls visés ... mais bon tant pis ! X. »

Les larmes commencent a déferler sur mes joues. Mon frère. Il me manque tellement. Je regrette tellement. Rare était les moments où nous nous entendions.
Et ce mot. Comment ça Dani était un dommage collatéral ?! La colère prends place sur la tristesse et je sèche mes larmes avant de déchirer le bout de papier. Je me remet à chercher mes clés quand une main vint se poser sur mon épaule et me fait sursauter.

- Sadness ? Est-ce que ça va ?-me demande cet homme que je connais que trop bien à présent.

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NDA : Aloha mes petits topinambours ! Bienvenue ! Voilà sur cette fiction, c'est ma petite tradition, chaque chapitre ce termine avec une citation ^^
Oh et une autre de mes petites traditions réside dans le choix du prénom de mon héroïne. Je lui donne à chaque fois le nom d'une émotion/sensation. Ici, et pour ceux qui ne font pas d'anglais, Sadness veut dire «tristesse».
Voilà bonne suite de lecture mes petits topinambours ! :)

"Chaque blessure laisse une cicatrice et chaque cicatrice raconte une histoire. Une histoire qui dit : j'ai survécu."
LesBeauxProverbes.com

Just A Girl Against Fire ... [Tome 1 / Terminé / 5SOS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant