Chapitre 5

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C'est une sensation de panique qui s'offrait alors à moi. Une vague de peur et d'inquiétude me submergea. Mais il fallait que je sois plus forte que ça. Il fallait que je montre qu'il ne m'effrayait pas. Alors doucement et sans faire un seul bruit je sortis de mon lit. Sur la pointe des pieds j'avançai jusqu'à la porte de ma chambre resté ouverte. Après avoir pris mon courage à demain je quittai ma zone de confort et entra dans le salon. Je fus soulagé de ne voir personne. J'allais me recoucher en me disant que c'était mon imagination qui me jouait des tours quand j'entendis des bruits qui provenaient de la cuisine. Tout d'un coup mon rythme cardiaque se remit à accélérer. La vague de peur qui m'avait noyée une première fois me replongea la tête sous l'eau une nouvelles fois.

Et s'il était là ?
Et si je me retrouvais face à lui ?
Et s'il me faisait du mal ?

Peut être sous l'emprise de l'adrénaline, je continuais à avancer sur la pointe de pieds vers le son qui ne cessait pas. Après une profonde respiration je poussai la porte qui menait à la cuisine. Je ne pus retenir mon soupire de soulagement en trouvant Pilou, le chat de Mme Stan, ma voisine en train de fouiller dans un de mes placard.
- Mais comment t'as fait pour rentrer là mon bébé ? – le questionnais-je tout en le prenant dans mes bras.
C'est grâce à un courant d'air que je trouvai la réponse. Il était passé par la fenêtre du salon qui était ouverte !

Ouverte ...

Ouverte ? J'étais pourtant sûre de l'avoir fermer.... Elle est toujours fermée !

Il me fallut quelques secondes pour je comprenne ...

Il était là, il s'était introduit dans mon appartement pendant que je dormais. Il était là il y a même pas dix minutes ça se trouve.

Il y avait quelque chose d'accroché au collier du chaton.... Un bout de papier. Mon sang ne fit qu'un tour dans mon corps quand je reconnus l'écriture.

« Tu es très belle quand tu dors ! Repose-toi bien ma jolie Sadness ! »

Ma respiration se fit de plus en plus haletante au fur et à mesure que mes yeux dévoraient les mots inscrits sur le papier jauni.

Je ne pouvais rester ici et sans réfléchir davantage je sortis en trombe de mon appartement avec Pilou calé dans mes bras. Mes pieds me guidaient et je ne me rendais même pas compte de où j'allais. C'est juste au moment où un blond tore nu que je compris que je venais de sonner à l'appartement 402 où habitait le fameux Luke.

Je devais vraiment avoir une tête affreuse car il eut un mouvement de recul quand ses yeux se posèrent sur mon visage.
- Entre.- me dit-il.
Il s'écarta de l'entrée pour que je puisse passer avec toujours Pilou dans les bras. Ils étaient scélés à lui et je ne pouvais plus le lâcher.
- Qu'est ce qui s'est passé ?– me demanda-t-il.
Il avait presque l'air sérieux et inquiet ce qui m'étonnais et contrastais avec la première impression que j'avais eu de lui.
- Ne me pose pas de question s'il te plait ... Pas maintenant.– dis-je en guise de réponse.
Les larmes que je retenais menaçaient de couler à chaque seconde qui passait.
- Ok. Alors .... Tu viens coucher avec moi ?
Le Luke que je connaissais était de retour.
Mais qu'est-ce que je faisais là ?
Encore une fois je n'avais pas réfléchis et avais agis impulsivement. J'aurais pu aller n'importe où mais il a fallu que je vienne me réfugier chez cet illustre inconnu pervers.

Mme Stan était comme ma grand-mère. J'avais déjà dormis chez Ashton après la mort de mes parents et ma psy m'avait proposé d'aller la voir si jamais j'allais mal.Je connaissais plusieurs personnes de confiance mais il a fallu que j'aille chez ce dragueur de pacotille.
- Désolée, c'était une erreur, je vais dormir chez Mme Stan.
- Non-non je rigolais... -dit-il en me retenant par le bras alors que je lui tournais le dos. Tu veux déjeuner quelque chose ? Je viens de faire du café.
C'est vrai qu'il était déjà huit heure du matin et il ne savait pas que je travaillais la nuit. Je ne voulais pas lui dire que j'étais morte de fatigue même si ça devait surement se lire grâce aux cernes sous mes yeux. J'acceptai alors.

Il m'invita à le suivre dans une pièce que je devinais être sa cuisine. Son appartement était encore plus miteux que le mien. Il devait être lui aussi pas bien riche.

Ça se trouve il se prostituait pour gagner de l'argent car je ne le vois pas avoir un travail stable.
- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai un bouton en plein milieu de la figure ?– dit-il.
Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais en train de le dévisager lourdement.
- Non-non ... - dis-je ne avalant une gorgée du liquide chaud.

Mes yeux faisait des allez et retour entre son torse musclé juste comme il faut et son piercing à la lèvre.
- Tu recommences.– me dit-il en me tirant une nouvelle fois de mes pensées.
- Mais non ... C'est faux.– dis-je en croquant dans une tranche de brioche pour dissimuler ma gêne apparente.
- Avoue, tu craque sur moi.
- Non.
- Allez.
- Non.
- T'es pas drôle !– me dit-il sur un air taquin avant de me tirer la langue.
- Et toi un gamin.– ripostais-je.

Et toc. J'avais réussi à le faire taire.
Je ne savais toujours pas pourquoi j'étais venu ici. Ce mec était arrogant et si superficiel. C'était tout à fait le genre de personne que je ne pouvais supporter.

Alors sans rien ajouté je me levai et pris le temps de ranger ma chaise et de mettre ma tasse dans le lavabo déjà remplie de vaisselle sale.
- Allez Sadness...- me supplia-t-il.
Je me stoppai net alors que j'étais sur le point de sortir de son appartement.
- Comment tu connais mon prénom ?!
Ce mec m'inquiétait à présent et je crois que ma paranoïa prenait le pas sur ma raison.
- Peut-être parce que je l'ai lu au-dessus de ta sonnette quand je suis venus me présenter hier ...
Mon dieu ce que j'étais bête.
- Pourquoi es-tu si méfiante ?– me questionna-t-il en retour.

Je ne pris pas le temps de lui répondre et retourna m'enfermer dans mon appartement.
Là j'étais en sécurité ou du moins, je m'en persuadais.
Je me faufilai sous ma douche et y passa beaucoup plus de temps que prévus. Je m'attardais sous les jets d'eau qui massaient mon corps qui était si tendus par les évènements. Après une bonne heure à flemmarder dans ma douche je décidai d'y sortir et d'enfiler des vêtements classiques. Je me lissai rapidement les cheveux sachant que ça n'allait pas tenir puisque dehors il pleuvait encore et encore.

Après avoir pris le soin de vérifier une bonne dizaine de fois que mes fenêtres était bien fermer je verrouillai la porte de mon appartement à double tour puis je me mis en route pour voir ma psychologue.

Et oui, après le décès de ma famille les juges et avocats avaient insisté lourdement pour que je sois suivi par Marie Stileman : "La meilleur psy de toute la région."

Je ne dirais pas que la voir m'ennuyais car se serait faux puisqu'elle m'aide un peu mais disons que bavarder tous les trois jours sur l'accident qui est survenue dans ma vie ne m'aide pas à passer à autre chose.
Comme à son habitude Mme Stileman avait sa bonne demi-heure de retard et je patientais patiemment en jouant à Candy Crush sur mon portable. Mais mon attention fut attirée par un jeune homme d'une vingtaine d'année qui venait de rentrer dans le cabinet. Il semblait énervé et criait sur la secrétaire pour avoir un rendez-vous avec la psychologue au plus vite.

J'étais pratiquement sûre de l'avoir déjà vus mais je n'arrivais pas à me souvenir où.
Il semblait sérieusement agacé et inévitablement je proposai mon aide.
- Vous n'avez qu'à prendre mon rendez-vous....– proposais-je.
- Je ne crois pas que ce soit raisonnable !– me prévenait la secrétaire.
- Je vais beaucoup mieux et je peux louper un rendez-vous je pense. –dis-je en sortant du cabinet.

***

Ce n'est quand mettant à réchauffé mes plats acheté la veille aux microondes que je me souvenais. Ce type que j'avais croisé chez ma psychologue était la personne qui m'avait servis au restaurant chinois ...

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"Le fait que tu sois paranoïaque ne signifie pas qu'ils ne sont pas après toi."

Kurt Cobain.

Just A Girl Against Fire ... [Tome 1 / Terminé / 5SOS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant