𝕳𝖚𝖎𝖙

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ISLEM

J'me réveille en sursaut, dû à ce putain d'cauchemar, il me hante depuis des années. J'en souffre et j'en tremble, tout est de ma faute, j'aurai pu la sauver, j'aurai pu la sauver, j'aurai pu la sauver...

C'est à cause de moi tout ça, j'aurai pas dû lui demander d'emprunter ce chemin ce jour là, on aurait pu encore être ensemble au jour d'aujourd'hui, on aurait prit ce putain d'avion tous ensemble, on vivrait heureux. J'ai conduit ma mère à la mort...

Les journées passent, j'essaie d'éviter Nahid un maximum à la fac, j'me sens vraiment honteuse puis le fait qu'il m'ait vu dans un état de faiblesse comme celui-ci me pousse à m'éloigner de lui. Ça m'soule vraiment, pourquoi fallait-il que je craque à cet instant précis ? Moi qui gardais tout en moi depuis des années et des années...

J'ai peur à chaque fois qu'un homme s'approche un peu trop de moi, peur à tel point que je psychote lorsqu'un homme passe devant moi, ou marche derrière moi. J'en ai tellement marre de vivre avec cette terreur, elle m'enlace, me bouffe.

Je décide de me lever, il est déjà 7h07 et je veux pas être en retard. J'me répète peut être mais, j'suis vide, vide. J'ai l'impression d'être un putain de robot, d'être une putain de schizo qui gère pas ses émotions.

Je sais pas quand viendra le jour où j'aurai enfin le droit à ma part de bonheur, mais j'sens qu'en tout cas j'en suis bien loin. Que des millions de kilomètres nous séparent. C'est comme si cette source de bonheur me fuyait, qu'elle n'envisage pas de me laisser goûter ne serait-ce qu'une petite parcelle d'elle.

Je me tiens devant le miroir, rien ne change. Je hais ce visage, je le hais à en mourir. J'ai l'impression que c'est elle...elle me manque, et puis cette cicatrice. Je veux qu'elle disparaisse, je ne la supporte plus...

Une larme vient joindre le creux de ma bouche. Et pour couronner le tout, des pensées morbides viennent voltiger dans mon esprit.

[....]

Je suis en cours, Nahid n'arrête pas de me coller, à croire que j'ai du miel collé à mon derrière. Il m'énerve et m'apaise tellement en même temps, il a une sagesse inexplicable en lui, et j'arrive toujours pas à cerner ses intentions.

Cela fait bien plus de deux longues semaines que l'on n'a toujours pas de nouvelles d'Azhar, je ne sais pas où il est. Quand je l'appelle il finit toujours sur la messagerie et à part faire des prières pour lui, je ne pense pas être capable de faire autre chose.

Alors que j'écris sur mon cahier, j'entends des chuchotements à mon propos. Je relève alors la tête et vois qu'ils s'arrêtent lorsque je les fixe.

- Allez-y, continuez. Moi aussi je veux savoir. Leur dis-je d'un ton hypocrite.

[...] - ...

Aucun d'eux ne déniaient continuer dans leur paroles sordides, ils se contentèrent seulement de river leurs yeux aux sols. Quels bande de cons.

En me retournant pour prendre ma règle dans mon sac, j'entrai en contact avec les yeux de Nahid qui me regardait au loin. Il me sourit, puis, me lança un bisous volant. Je lui sortis alors mon plus beau doigt d'honneur, ce qui effaça le sourire qui s'était dessiné sur son doux visage.

Islem - Ta haine a su calmer mes peinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant