Je vais mourir.
Ce sont les mots qui pour moi résument le mieux mon avenir.
J'ai 29 ans, je suis en parfaite santé et je regarde toujours des deux côtés de la route avant de traverser.
Pourtant je vais mourir.
J'aime ma vie, mon travail, mes chansons. Je suis fier de ce que j'ai entrepris, fier de ces regards admiratifs que je croise, de cette jeunesse que je fais vivre à travers mes refrains et mes couplets. Rien dans ma vie n'aurait pu être plus parfait.
Rien.
Il ma fallu de la patience pour arriver jusque-là, du courage pour me dévoiler et une passion infinie pour me relever, mais j'y suis parvenu. Seul face à eux tous. Seul face à vous tous.
Mais surtout seul face à moi-même.
Il y a eu des doutes. Il y a eu les remarques. Il y a eu les vérités balancées et les mensonges emballés. Il y a eu les "Réveille-toi, le monde est tel qu'il est" et les "La passion ne mène qu'au chômage". Mais il y a aussi eu les promesses d'espoir et les encouragements. Il y a aussi eu les "Moi j'y crois", les "Tu peux le faire", les "N'écoute pas les autres, la seule voix qui doit résonner c'est celle de ton coeur".
Je vais mourir.
J'enfile ma veste en cuir sans manches.
Je vais mourir.
Mes pas se dirigent vers la scène.
Je vais mourir.
Et je fais face pour la dernière fois à tous ces regards inconnus qui me sont pourtant si familiers. Des regards d'admiration non-feinte, de gratitude et de folie pure. Pour la dernière fois je balaye la salle des yeux.
Un sourire, la foule répond.
Un signe de main, elle m'encourage.
L'instru commence et les cris percent l'obscurité de la nuit.
Les secondes s'égrènent au ralenti et mon regard continue de parcourir l'assemblée, ces corps qui sont là pour m'entendre.
Je leur souris, à eux, à tous.
A ceux qui y ont toujours cru, à ceux qui sont arrivés en cours de route, à ceux qui ne se sont pas réveillés à temps et qui ont manqués le premier acte. A tous ces gens face à moi et à ce groupe dans mon dos qui a tout vécu à mes côtés. A ces quatre monstres fantastiques qui ont douté autant que moi mais qui sont là malgré tout ce soir.
Je ne me retourne pas pour un dernier adieu : la vie m'a appris à ne jamais regarder en arrière et à toujours faire face à l'avenir.
Je vais mourir, mais je continue de sourire.
A ceux qui sont devant, à ceux qui sont derrière. A ce moi d'il y a quinze ans, celui qui griffonnait des paroles sur son cahier de maths, celui qui collaient des posters avec des étoiles pleins les yeux sur ses murs.
Celui qui avait des rêves à accomplir.
La guitare électrique prend le relai de la basse derrière moi et je commence à chanter. Je chante à m'en briser les cordes vocales, je chante à en perdre le souffle,... je chante à en mourir.
Je vais mourir et il y a une personne à qui je n'ai pas encore souris.
Il faut que je le fasse, là, alors que le refrain s'enchaine automatiquement à la suite du premier couplet. Un dernier sourire avant de partir, un remerciement pour cette vie que j'ai vécue, pour ces rêves que j'ai réalisés.
Car il n'y a qu'une seule façon de mourir heureux, c'est de mourir maintenant, ici, sur scène. De partir satisfait. Parce que mon existence s'achève avec mes rêves et que je ne veux pas de la désillusion qui surgit à l'âge adulte. Cet âge que j'ai maintes et maintes fois repoussé pour me donner le droit d'accomplir mes désirs jusqu'au bout.
Le seul moment de la vie pendant lequel on est autorisé à rêver, c'est l'enfance. Je veux rester cet enfant pour toujours.
Une vie sans rêves, n'appelle-t-on pas cela l'errance ?
Le dernier couplet se termine et enfin mes lèvres s'étirent une dernière fois avant de partir. Pour cette personne que j'ai appris à connaître, qui n'a jamais laissé les doutes éteindre la passion de mon coeur. Un sourire pour celui que je suis pour m'avoir permis d'aller jusqu'au bout. Merci d'y avoir cru.
Les dernières notes s'achèvent et un tonnerre d'applaudissements vient secouer le groupe. C'était mon dernier single, mes dernières paroles.
Le sourire rendu immense par mon accomplissement je salue une toute dernière fois ceux qui y ont cru jusqu'au bout avec moi.
Je suis né les yeux pleins de rêves et d'espoirs envers cet avenir que j'éteins aujourd'hui, maintenant je sais que je peux les fermer sereinement.
Je vais mourir mais je n'ai pas peur.
Non, ce n'est pas la mort qui m'a toujours fait peur, c'est de devoir dire adieu avant même d'avoir pu accomplir ce pour quoi j'étais sur Terre.
30 ans c'est l'âge de la désillusion... Minuit c'est l'heure de mon départ.
Je vais mourir sur scène, c'est la fin du spectacle. La fin du dernier couplet de ma vie.
Mon plus grand rêve c'était d'être sur scène face à toutes ces personnes heureuses pour leur partager mon bonheur. Maintenant que j'y suis, j'y reste pour l'éternité.
Car les rêves eux, ne meurent jamais.
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Ce texte est le premier de ce recueil et j'espère que les valeurs qu'il défend vous accompagneront longtemps.
Je pense qu'en tant qu'être humain, en tant qu'être doté de conscience, nous pouvons tout faire (dans la limite du rationnel, bien évidemment). Voilà pourquoi le plus important n'est pas de faire ce que l'on peut mais ce que l'on veut. Vous avez la possibilité de faire telle ou telle chose, d'aller vers telle ou telle carrière, de devenir telle ou telle personne. Volonté est le maître-mot.
Peu importe ce que les autres pensent, peu importe ce que les autres disent. Beaucoup se méprennent, pensent savoir et se trompent. Faites ce que vous voulez et obligatoirement vous pourrez le faire. La volonté c'est le pouvoir.
Vivez votre vie comme vous l'entendez et non comme les autres veulent que vous la viviez. Dans la vie pour faire les choses bien il faut leur porter de l'intérêt, il faut aimer les faire.
Croire en ses rêves, c'est tout simplement croire en soi. Croire en ses rêves, c'est vous donnez une chance d'être la version parfaite de vous-même. Alors croyez en vous.
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Les rêves ne meurent jamais
Poesía*** Les personnages et le monde dans lequel vous vous apprêtez à entrer m'appartiennent. Merci de ne pas faire de plagia. Bonne lecture ! *** "Il fut un temps, j'écrivais parce que je voulais être quelqu'un d'autre, désormais j'écris pour retrouver...