Ce sont les dauphins qui dans les vagues luisantes de la mer, cherchent encore à jouir de l'éclat faiblard des rayons du soleil couchant.
Ce sont les criquets qui, durant les derniers instants de la nuit, s'epoumonnent à chanter l'été, signifiant aux êtres alentours combien la chaleur est source de bonheur.
Ce sont les loups, hurlant sous la lune levante, qui soufflent leurs dernières souffrances amoureuses pour en faire part au reste de la meute.
Ainsi les animaux communiquent-ils leurs joies et leurs peines, de façon silencieuse, ou bien dans une mélodie aux tons de leurs émotions.
Mais c'est pendant l'Heure Bleue que les animaux communiquent le plus intensément. C'est pendant l'Heure Bleue que le souffle du loup et que le chant du criquet se mêle à l'écho silencieux de la nage gracieuse du dauphin. Et ensemble, pendant cette heure à la couleur d'un ciel dépourvu de nuages, ils chantent la mélancolie de l'âme et la beauté de l'esprit.
Et tandis que la brise souffle sa douce mélodie sur la terre et la mer, le soleil étend ses derniers chauds rayons, et, bientôt, l'Heure Bleue s'installe.
Le soleil se couche à peine, le monde est enfin bercé par le chant cruelle des étoiles dansantes. Le jour laisse place la nuit. L'air se rafraîchit. Et l'Heure Bleue commence en cette douce soirée d'été.
On entend au loin le claquement d'ailes d'un oiseau de nuit, sans doute une chauve-souris. Plus bas résonne le cri sourd d'un bébé renard ou d'un lapin des champs. Tous deux semblent de toute façon parler le même langage puisque ni l'un ni l'autre ne se décident à se montrer.
Au loin, très loin vers le large, on peut distinguer en tendant l'oreille, le cri d'une baleine qui dansent dans l'eau claire, non loin de la surface. Elle profite sans doute de la tendre lueur de la lune pour tenter d'apercevoir le fantôme des bateaux de pêches. Ce sera en se rendant compte qu'ils ne sont plus présents sur la mer quelle poussera ce cri pour avertir les autres que l'océan leur appartient de nouveau désormais.
Lorsque l'on revient vers les terres, on peut, en tendant correctement l'oreille, s'enticher de la douce harmonie émanant d'une flaque d'eau salée. Ce sont les quelques crabes pris là au piège par la marrée qui clament leur désespoir de retrouver la mer. Heureusement, pas besoin de nager pour atteindre l'eau, ils n'ont qu'à se laisser porter par leurs pinces.
Ainsi, partout, où que l'on aille, la nature semble reprendre ses droits. L'Heure Bleue règne en maîtresse de maison en chaque recoin et la faune prend la parole. De là s'élève la tendre harmonie nuancée par les espèces, mais aussi la terrible attente de la journée jusqu'à cette heure magique. Des exclamations résonnent de toutes parts, on s'indigne, se calme, s'exclame, réclame pour enfin se résigner : le seul animal capable de régner, par la loi même de la nature, se trouve être le plus fort. À chaque heure de la journée, cet animal, c'est l'Homme.
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Les rêves ne meurent jamais
Poesia*** Les personnages et le monde dans lequel vous vous apprêtez à entrer m'appartiennent. Merci de ne pas faire de plagia. Bonne lecture ! *** "Il fut un temps, j'écrivais parce que je voulais être quelqu'un d'autre, désormais j'écris pour retrouver...