EVA
J'ouvre péniblement les yeux. Je me redresse doucement, la vue un peu brouillée, les cheveux éparpillés sur le visage. Je suis dans la même chambre qu'hier. Le soleil est au rendez-vous ; les rideaux, légèrement entrouverts, laissent filer un petit rayon, qui m'aveugle un peu. Je finis par me lever, dans un ultime soupir.
Aujourd'hui, je suis à la fois fatiguée et pleine d'énergie. Je sens que cette journée va être particulière.
Bref.
J'analyse à nouveau la pièce (réflexe de mafieuse, on va dire ahaha). Personne. Je souffle un bon coup, et sens comme une odeur de clope.
Berk. Ça pue !
Je cherche d'où provient la fumée du regard, et tombe sur un cendrier fumant, posé sur la petite console à la droite de mon lit.
Flippant.
Je me précipite vers lui, le saisis de ma main droite, et ouvre comme une brute la baie vitrée. Je me précipite sur le balcon, et le balance de toutes mes forces. Je le vois se briser sur le sol. Je ris, il a failli atterrir sur le pied de ce petit bâtard d'Alessio, qui marchait. Il s'arrête brusquement, visiblement sous le choc.
— Hééé !! Il me crie, à la fois avec de la colère et de l'amusement.
Je me penche sur la terrasse, toujours en train de me foutre de sa gueule et de son petit air offusqué.
— Désolée, mon chou, j'ai cru que c'était ton patron ! Je lui crie, hypocritement.
Je vois de loin Alessio esquisser un sourire.
— Descends, princesse.
— J'arrive, chéri ! Je lui crie, en lui faisant un signe de la main.
Il me fait penser à ce petit connard de Marco.
D'ailleurs, je suis persuadée que celui là est ravi que j'ai disparu pour pouvoir s'éclater avec ses putes sans que je vienne foirer ses plans.
Je file vite à la salle de bain, prend une douche rapidement, me brosse les dents et me coiffe. Tout ça en dix minutes.
Je sais. Mes chéries, ça s'appelle l'efficacité féminine.
Vous savez ce que ça veut dire ?
Non ?
Moi non plus.
Je viens de l'inventer.
Bref.
Je descends les escaliers comme une petite furie, et fonce vers le buffet. Alessio m'attend, bronzant ouvertement devant moi, exposant son petit visage au soleil brûlant. Il doit être midi d'ailleurs. Je devrais peut-être ne pas manger de petit déj. Mais bon, vous commencez à me connaître. Manger, c'est ma seconde raison de vie.
La première.
C'est me jouer des autres.
Alessio se tourne vers moi. Je ne le regarde pas, attrape une chaise et m'assois, en prenant le soin de ne pas le regarder. Ma main s'apprête à attraper une banane, mais Alessio m'arrête.
— Évite de tout balancer par les fenêtres, princesse. Il dit, en buvant une gorgée de son café.
— Personne n'a le droit de fumer dans ma chambre. Alors je me suis permise de jeter cette saloperie. Je t'avais pas vu, désolée, pepito. Je lui réponds, en dégageant sa main et en saisissant ma banane.

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EVA
RomanceElle se redresse. Dans ces grands draps noirs, amples, qui entourent sensuellement son corps. Mes yeux se plissent. Le soleil est sorti. Comme son briquet. Et j'ai vu, lentement, la flamme dorée, luisante, danser sur le reflet de ses lèvres. Ses gr...