CHAPITRE 19 : IL RE

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Il est temps. De dévoiler, au grand jour. Au monde.

Le grand jeu. Le jeu du sort. Et qu'est ce que je vais me délecter de les voir se débattre.

Contre leur véritable destinée. J'ai hâte...

J'inspire profondément. Mes lèvres s'écartent et mes dents se dévoilent dans un sourire sadique et hypocrite. L'adrénaline grimpe dans mes veines. Oh oui. Comme j'aime cette sensation. De contrôle. De maîtrise. De puissance.

Ma main se tend vers l'appareil.

— Mettez en place la phase une.

Alors installez vous confortablement. Pour assister,

Au commencement de la débâcle.

♛♛♛

EVA

J'ai toujours pensé que le hasard faisait mal les choses. Le sort s'est toujours abattu comme une malédiction sur mon existence. Et dans cette cellule miteuse, voilà que je remets tout en question. Je souris ironiquement et devine des yeux qu'il est très tard. Je devrais dormir. Mais voilà près de quatre jours que je refuse de manger. 

Si ce n'est pas beau, d'attendre la mort pour venir me délivrer ahaha. La folie, l'enfermement et l'enfer finiront par me gagner. Et c'est justement ce que j'attends de pied ferme.

Puisqu'il est h.o.r.s de question que je me laisse tomber dans les filets de cette pourriture ambulante (j'espère que vous avez deviné de qui il s'agissait).

Car c'est lui dont je parle. De cette immonde créature qui a détruit ma vie en retour, après que j'ai détruit la sienne. Cette magnifique, affreuse ironie du sort s'est retournée contre moi. Et mes échecs ont envahi mes sens, mes projets et ma vie. Je n'ai plus rien qui me retient. Je n'ai ni l'envie de vivre ni l'envie de me soumettre à cette situation.

Mes jambes s'étendent sur le sol froid, amaigries et dépourvues de force. J'ai du perdre environ cinq kilos. Moi qui ai l'habitude de m'empiffrer, les choses sont bien différentes maintenant. Je regrette les pâtes au pesto de ma mère. Le confort de notre vie et de mon appartement. J'ai réalisé à quel point toutes ces choses là étaient affreusement lointaines.

Dans cette étroite cellule, j'ai perdu la notion du temps, mes repères et je sens mon cœur battre de plus en plus lentement. Je déteste en arriver à me faire mourir. J'aurais largement préféré une balle dans le crâne plutôt que d'en arriver à devoir me tuer lentement. C'est comme une agonie douce et lasse, qui bouffe tout et détruit tout. Ma seule possibilité de survie et de négocier.

Mais heureusement, Demetrio n'a plus passé cette porte depuis m'avoir fait un magnifique carré digne d'un coiffeur expérimenté (nan je rigole il m'a juste quasiment tout coupé aha).

Il est très tard, lorsque j'entends distinctement un bruit de pas que je reconnais immédiatement. Évidemment, je me mets en position  "bitch crado", en me mettant théâtralement en scène : cheveux éparpillés sur la nuque, top déchiré, jupe qui dévoile gracieusement ma culotte en dentelle.  C'est ce qu'on appelle jouer à la sauvageonne mes chéries. Je vous donnerai quelques astuces lorsque vous me rejoindrez dans l'au delà, c'est promis.

Bref je vous propose un petit jeu en attendant notre cher et tant attendu visiteur surprise :

Essayez de deviner qui marche dangereusement vers ma cellule. Ça commence par un c et finit par un d. Ajoutez aussi un déterminant défini devant.  Parce que c'est exactement ce terme là qui le définit au mieux.
Ça donne : Le Connard. Je trouve que ça lui va merveilleusement bien, et vous ?

EVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant