"Tes lèvres sentent l'hiver, ta peau est devenue blanche, pourquoi dors-tu si immobile ? Même si dans ta tombe tu gis, je serais toujours avec toi" *
Je me réveille en sursaut, mon corps couvert de sueur. Ce n'était qu'un cauchemar Jaiden, un putain de cauchemar.
Je me lève pour aller me rafraîchir le visage, mon coeur bat vite. Ce cauchemar paraissait trop réaliste. Beaucoup trop.
J'enfile ma robe de chambre sans prendre la peine de la fermer puis je quitte ma chambre. J'ouvres doucement celle d'Eeri, la Comtesse Noire est à son chevet. Elle me regarde en marquant un sourcil, je lui fais signe que tout va bien puis je referme la porte. Je pars ensuite dans le salon puis je me pose sur mon fauteuil. Je laisse tomber ma tête contre le dossier en soupirant. Dès que je referme les yeux, les images reviennent. Je secoue la tête pour les chasser, la Comtesse se trouve devant moi.
— Qu'est-ce qu'il se passe Jaiden ? questionne-t-elle inquiète.
— Rien, tout va bien, répondis-je en tentant de reprendre un rythme cardiaque normal.
Elle n'insiste pas puis s'installe sur le divan, sa tête en direction de la cheminée qui est éteinte. Je sors une carte, l'enflamme et la lance dedans afin d'éclairer la pièce.
— Eeri... commencé-je hésitant, elle ne va pas mourir, n'est-ce pas ?
Son visage se fige aussitôt.
— Pourquoi cette question ? dit-elle inquiète
— Je viens de faire un putain de cauchemar, il était tellement réaliste que...
— Tu as peur qu'il se réalise ?
— Exactement, confirmé-je
— Ecoute, commence-t-elle avec une voix qui se veut rassurante, l'Obscurité ne l'aura pas, tu ne risques pas de la perdre, d'accord ? On va trouver une solution.
Elle s'aperçoit que la peur a pris le pas sur mon sang-froid, ça ne m'était jamais arrivé jusqu'à ce qu'Eeri entre dans ma vie. Cet enfoiré a réussi à m'enlever ma moitié une fois, il ne m'aura pas deux fois, quitte à y laisser des plumes.
— Vous ne dormez pas ? demande une voix à l'entrée.
— Eeri chérie, s'étonne la Comtesse en allant vers elle, on t'a réveillé ?
— Non, je n'ai plus sommeil.
Son regard croise le mien, son visage prend une mine triste comme si elle savait comment je me sens. Elle vient vers moi. Au lieu de s'asseoir sur le divan, elle se pose sur mes genoux. Elle entoure mon cou de ses bras puis pose sa tête contre mon front. Ce geste efface toute peur qui s'était installée en moi.
— Bon, vu que tout le monde est levé, autant se mettre à réfléchir maintenant non ? propose la Comtesse.
— On trouve la lettre, on le chope, assure Eeri.
On est étonné de l'assurance dont elle a fait preuve en disant cela. Elle a l'air déterminée.
— Tu as une idée d'où elle serait ? demandé-je.
— Là est le problème, la seule indication c'est un domaine en ruine qui se trouve donc être le manoir ! Elle est forcément ici.
— J'adore mettre le bazar, s'enthousiasme la Comtesse.
— Détends toi Gertrude, j'ai pas envie de tout ranger derrière ton passage ! maugrée-je
— Rabat-joie.
— Réaliste ! conclué-je.
Eeri propose qu'on se sépare, l'un fait le rez-de-chaussée, un autre le première et enfin un fait le dernier étage.
— Nope ! m'enquieré-je de dire, la dernière fois ça s'est mal fini ! Donc la tornade va faire le dernier étage, nous on fait le rez-de-chaussée et le premier.
— La quoi ? s'insurge la Comtesse.
— Dis le contraire ! provoqué-je
— Stop ! gronde Eeri, vous êtes deux gosses dans un bac à sables qui se bagarre pour une pelle et un seau afin de construire un château !
— Je n'ai jamais fait ça, réfléchit la Comtesse.
— Ca n'existait pas à ton époque la vieille, balancé-je.
— Jaiden ! me crie Eeri, stop j'ai dit.
— En tout cas, la vieille, elle va te torché le dernier étage afin de trouver cette lettre ! J'entamerai même le deuxième avant que vous n'ayez fini le rez-de-chaussée !
— Vendu !
Eeri se lève suivi de moi. La comtesse disparaît aussitôt. Je regarde Eeri qui écarquille les yeux.
— Ton ancêtre est une tornade, ne cherches pas plus loin.
— Tu t'es déjà pris une tornade en pleine poire ? questionne-t-elle.
— Non.
— Bah à force de la chercher tu vas vraiment te prendre un typhon.
Je me mords les lèvres en souriant, elle n'a pas tort, d'ailleurs je ne sais pas comment je réussis à ne pas m'en prendre un depuis le temps que je la côtoie. Après cela, on entame les recherches dans notre secteur.
A peine dans l'entrée principale qu'on entend un bordel sans nom au-dessus de notre tête.
— Vache, elle y va pas de main morte, s'étonne Eeri.
— Une furie celle-là ! C'est plus de la détermination à ce niveau...
On lève les épaules en se regardant puis on reprend notre mission sous le vacarme que fait la Comtesse.
Une heure plus tard, le chahut venant de la Comtesse semble plus proche, elle doit se trouver au premier. Eeri et moi avons terminé la fouille qui n'a rien donné. On décide donc de rejoindre l'hystérique.
— Pétard de nonne, crie-t-elle aussitôt, elle est là cette salopris !
Quand elle tourne la tête vers nous, elle reprend un semblant de calme et elle nous sourit.
— Ca va ? demandé-je en évaluant les dégâts.
— Évidemment ! dit-elle en montrant le bout de papier dans sa main.
On se rapproche d'elle rapidement, Eeri demande l'autorisation pour regarder la lettre.
— Depuis quand tu demandes l'autorisation ? m'étonné-je.
— Depuis qu'elle est bien élevée contrairement à toi ! répond la Comtesse en me frappant avec la lettre.
— Ne recommencez pas ! s'énerve Eeri.
— C'est elle ! accusé-je.
— Tout à fait ! maugrée la Comtesse en mettant ses mains sur ses hanches.
Eeri soupire avant d'ouvrir l'enveloppe, elle déplie la feuille et commence la lecture. Ses yeux s'écarquissent aussitôt, son visage vire au blanc.
— C'est quoi le problème ? m'empressé-je de demander.
Elle me la tend, la Comtesse se penche pour la lire avec moi. On finit avec la même qu'Eeri.
— Oh putain, lâché-je.
— Depuis le début... continue la Comtesse.
— Hélène est dans le coup, conclus Eeri.
*My Lady D'Arbanville - Cat Stevens
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I follow you.. in the dark
ParanormalSi Eeri a hérité d'un don, celui-ci est maudit. Voir ce que les autres ne peuvent pas voir l'amène à cotôyer le danger. La rencontre avec Jaiden va augmenter la difficulté. Une nuit, dans le manoir familiale de celui-ci, elle y côtoiera l'Obscurité.