Âmes brisées

16 - Le cauchemaaaarrr !!!

Nathan est appuyé contre un mur, il a l'air furieux et dans ses pensées. Je sais qu'il est fâché à cause de moi, je me résous donc à venir près de lui sinon j'allais passer un autre mauvais quart d'heure. Je le rejoins contre le mur, il me fusille du regard, mais ne dis rien. Et les interrogations que je pouvais voir dans ses yeux quelques minutes avant que je sois près de lui disparurent.

Après l'heure de midi, on avait deux heures différentes ce qui fait que j'avais encore eu la paix.

- Quoi ? dis-je.

- Rien. Tu es là, ça m'étonne. Réplique-t-il.

- Ce n'est pas ce que tu veux ? Je m'en vais sans problème, tu le sais bien.

Je fais mine de partir, il me prend le bras puis sa main descend jusqu'à la mienne. Je frissonne à ce geste.

- Reste, tu ne sais pas combien ça me fait plaisir. Dit-il amoureusement.

J'écarquille les yeux, choquée.

- Tu... tu ... en fait t'es vraiment sérieux quand tu dis vouloir ... enfin... (je passe mes mains dans mes cheveux, gênée). Ce n'est vraiment pas un jeu pour toi ? (je le regarde enfin afin de connaitre ce qu'il pensait vraiment à travers ses pupilles et expressions).

- Je t'ai toujours dit la vérité, Vic. Et ce, dès le premier jour. Je suis désolé si...

Il est interrompu par un gars.

- Eh mec ! Arrête de t'intéresser à la mauvaise personne et viens plutôt en cours, on rentre là.

Le beau gosse se retourne vers son ami et le regarde avec des yeux assassins.

- Aller viens, je te suis. Lui dis-je en lui prenant à mon tour sa main.

Et voilà, encore une barrière qui tombe. J'espère que je ne vais pas le regretter.

Le cours se passe bien. Comme le matin, je me retrouve à côté de lui, mais cette fois, lui comme moi n'avons pas la possibilité de continuer la conversation qu'on avait eue avant. Car ce cours est pratique et le prof exige le silence.

Une fois sorti et avoir dit au revoir à ses amis, il me demande :

- Poupée, tu m'accordes encore quelques minutes de ton temps pour qu'on termine notre conver...

- Vic !

Je me fige et doucement, très doucement, je me retourne vers la personne qui vient de m'interpeller.

Elle se trouve à quelques pas et se dirige déjà vers nous. Je vous laisse deviner qui c'est...

- Salut, Vic. On doit parler. Me demande Emma.

- Je n'ai rien à te dire. Persiflais-je.

Mon ton était pire que lorsque je repoussais Nathan. Je le sens se raidir à mon côté ne sachant où se mettre.

- Vic, s'il te plait. Son ton est plaintif et je m'en contre fiche complètement.

- C'est silence radio depuis des années et maintenant tu m'espionnes ?

- Je ne vois pas comment j'aurais pu te parler autrement. Le soir du bal, tu ne m'as pas laissé le temps de m'expliquer tellement tu étais en colère. Alors c'était la seule solution que j'ai trouvée : t'attendre à la sortie de l'école.

Cette fois, le garçon à mes côtés réagit.

- Quoi ??? T'es venu pour finir ? J'ai perdu mon pari alors ?

Je me retournais vers lui, furieuse.

- C'est tout ce qui t'intéresse ? Dis-je brusquement.

Cette fois, c'est lui qui se figea. Je me détourne de lui pour m'intéresser à la fille.

- Je suis toujours en colère et ne veux toujours pas te parler, alors dégages. Tu ne fais plus partie de ma vie, j'en ai absolument rien à foutre de toi.

Je passe devant elle en lui donnant un coup d'épaule. Mais elle me prend le bras pour m'arrêter.

- Vic, attends.

- Lâche-moi. Dis-je simplement, mais d'un ton glacial.

Je n'ai encore jamais été aussi agressive. Mais elle ne se démonte pas pour autant et ne me lâche pas. Je veux me dégager, je n'y réussis pas. Elle est aussi déterminée que moi.

- Lâche-moi. Répétais-je.

- Non, laisse-moi cinq minutes.

Jason, qui est à quelques mètres de notre interaction, intervint.

- Elle t'a dit de la laisser tranquille.

Cette fois, c'est ce qu'elle fait à contrecœur, les larmes aux yeux. Mais elle n'est pas la seule, car moi aussi je pleure. Nom de Dieu, je me souvenais de nos moments de bonheurs comme de malheurs qui s'étaient passés durant notre amitié. J'avais toujours été là pour elle lorsqu'elle avait un chagrin d'amour ou qu'elle avait d'autres difficultés comme le divorce de ses parents. Mais ELLE, quand j'avais besoin d'elle, elle n'était plus là. Ce n'est pas une amitié si on laisse tomber l'autre. Non, je ne peux lui pardonner, je ne peux pas avoir une nouvelle amitié avec elle.

- Je vois que tu es bien entourée. C'est bien, tu as enfin accepté qu'être toute seule ne soit pas une bonne chose. Je te souhaite d'être heureuse avec ton petit ami, celui qui t'accompagnait en décembre. À moins que tu n'aies trois petits amis ?

Elle me lance cette pique comme si de rien n'était. C'est du Emma tout cracher et j'ai une méchante envie d'envoyer mon poing dans sa figure. Depuis toutes ses années, elle n'a pas changé, elle est toujours une peste.

- Quoi ? Tu as un copain, Vic ? S'offense un Nathan jaloux. Si j'avais su, je t'aurais laissé tranquille...

Je ne lui prête aucune attention, pour le moment, mon attention se porte sur une tout autre affaire que les amours.

- C'est un ami qui m'accompagnait pour l'occasion.

Je ne sais même pas pourquoi je me justifie devant Emma et encore moins devant Nathan.

- Et puis de quoi tu te mêles, Emma ? Ajoutais-je. Tu me vois pour une soirée depuis des années et tu te permets de faire ce genre de commentaire qui ne te regarde en rien.

Je m'en vais en prenant le bras de Jason et fais quelques pas avant de me retourner vers cette peste pour lui lancer une dernière pique.

- Et lui contrairement à toi il était là pour moi. Tu m'as laissé en plan alors que j'avais le plus besoin de mon amie. Tu m'as fait souffrir autant que cet enfoiré, tu ne t'en rends même pas compte.

Elle pleure. Bien fait ! Je m'en fiche complètement.

- Je suis tellement désolé. Si je pouvais retourner en arrière et être avec toi, je le...

- Cinq ans, putain ! Criais-je. Cinq ans ! Il t'a fallu cinq ans pour venir me voir. Je t'avais oublié, putain. Et tu me fais chier maintenant ? Tu n'as même pas droit à tes 5 minutes.

Je passe une main dans mes cheveux, me les arrachant presque. Je tiens toujours fermement Jason lui soutirant une grimace de douleur. Quand je vois ça, je pars en desserrant un peu mon étreinte. J'ai besoin de ma bouée de sauvetage aujourd'hui. Extrêmement besoin de lui.

On marche jusqu'à un parc et on s'installe sur un banc. Je prends mon ami dans les bras, c'est la première fois que je fais ça à un mec (enfin sans oublier Henry qui m'en avait fait un aussi). Il pose ses bras maigres, mais protecteurs autour de moi et me console. Je pleure contre son torse, je me cache le visage contre sa poitrine. 

Bonjour ;-)

Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

J'étais un peu émue pour ce passage. Je letrouve émouvant. Elle retrouve une personne qui lui a fait du mal, ce n'est pastoujours facile. Surtout si cette personne avait beaucoup d'importance étantjeune.