12 - ... ou le sauveur ?

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Encore une fois Nathan et moi on se dispute. On se trouve à la bibliothèque pour réviser les maths. Il a encore proposé son aide après avoir eu les résultats d'une interro que j'avais ratée. Il avait vu ma détresse. Les jours qui avaient suivi cette épreuve cotée, je les avais passés à la bibliothèque avec mes livres, des feuilles de brouillon, théorie et calculette autour de moi.

- Salut. Tu veux de l'aide.

- Non ça va. C'est gentil.

Je n'ai pas redressé la tête. Je savais qu'il était dans la même pièce que moi car depuis un certain temps il ne faisait que m'observer. Il écarte la chaise et s'installe à mes côtés.

- Je t'observe depuis tout à l'heure et je vois bien que tu ne t'en sors pas avec tes statistiques.

- Bien évidemment que je n'y arrive pas, tu me déconcentres.

- Peut-être maintenant car je t'agace à insister mais pas il y a 10 minutes.

- Rien que le fait de sentir ton regard sur moi pendant une heure m'a suffi pour me déconcentrer. Alors va voir ailleurs si j'y suis.

Je tape un calcul sur ma calculette, je suis toute contente, je suis persuadée que cette fois c'est la bonne mais la réponse est invraisemblable. Rageusement je gomme toute ma formule pour pouvoir la recommencer.

- D'après toi tu dois avoir une réponse approximative entre combien et combien ? Me demande Nathan.

- Moins de 100 pour cent mais j'obtiens une réponse à 300 pour cent, ce n'est pas bon.

- Bien le fait que tu saches au moins ça c'est bien. Saurais-tu répondre à ma question ? Entre quel pourcentage se trouve la réponse ?

- Mais comment veux tu que je le sache, je ne connais pas la réponse. Dis-je agacée.

Brusquement, je fais reculer ma feuille et m'appuie sur mon dossier vraiment énervée de ne pas parvenir à résoudre le problème.

- Il faut être bon en calcul mental et connaître toutes les données. Regarde. Quelle est ta moyenne ? Il te la donne dans l'énoncé.

Je me penche vers ma feuille qu'il arapprochée.

- C'est 24,71.

- Voilà, maintenant on te demande de trouver la variante. C'est un peu compliqué mais une fois que tu connais la formule et comment t'y prendre, tu y arriveras sans problème.

- Justement, je n'arrive pas à comprendre ce que je dois utiliser comme formule !!! m'énervais-je.

- Calme toi, je veux pouvoir t'aider mais ce n'est pas avec ce comportement que tu vas arriver à faire quelque chose de ces calculs.

Je me lève. J'en ai marre, ça fait des heures que je suis sur ses problèmes de stat. J'ai faim et j'ai besoin de dormir. Comme je m'énerve sur ça depuis des jours, je n'arrive plus à prendre du recul et prendre du temps pour moi.

- Tu sais quoi ? Laisse tomber ! Je ne suis bonne à rien dans cet état. J'en ai marre, je suis fatiguée. J'ai envie de renter chez moi et prendre un bon bain pour me relaxer.

- Je peux t'accompagner dans ton bain, si tu veux Poupée, ça me fera aussi du bien.

- Vas te faire voir !!!!

Je range rapidement mes affaires et les fourre n'importe comment dans mon sac. Je suis exténuée. Lui riait mais reprit rapidement son sérieux et me propose :

- Blague à part, je peux t'aider demain et les jours à venir.

- Ça ira, je m'en sortirai.

- Tu es sûre ? Je ne voudrais pas que tu rates ton année à cause de maths.

Je mets mon sac sur le dos et pars. Il se lève aussi, pris ses propres affaires qu'il a laissées sur son bureau et m'accompagne.

- Ça ira, je te dis. Pas besoin d'insister.

- Tu n'es pas croyable, tu ne fais tellement pas confiance aux gens que tu refuses même leur aide. Ça te perdra, tu ne te rends pas compte que tu rates des choses et que tu ne t'en sors pas.

- Si je me rends compte que je ne m'en sors pas en maths mais avec des exercices et en revoyant la matière, je vais m'en sortir. M'énervais-je.

- Je ne parle pas seulement des maths, Poupée. Dit-il exaspéré. Je parle dans la vie de tous les jours. Il y aura bien à un moment où tu devras demander des conseils à quelqu'un ou faire un travail manuel ou un médecin devra t'opérer. Tu refuseras son aide parce que c'est quelqu'un que tu ne connais pas ?

Sa voix est montée dans les aiguës car il s'énerve aussi. Il reprend difficilement sa respiration, il a dit ça tellement vite sans reprendre de l'air ou expirer.

- C'est pas pareil... et ce n'est pas vrai que je n'ai pas confiance en les gens. M'exprimais-je.

- Si c'est vrai !

- Non !

- Si !

- Non !

- Alors explique-moi pourquoi tu es toujours toute seule ? Que tu ne veux jamais faire connaissance ? Que tu rejettes toutes les personnes qui te parlent ? Pourquoi tu n'aimes pas ton beau-père ? Pourquoi tu refuses mon aide ? Je ne fais rien de mal, je veux juste t'aider.

Je lui jette un regard mauvais. Il m'observait déjà, maintenant il me détaille plus encore.

- Je n'ai pas confiance en toi car tout ce qui t'intéresse c'est m'avoir dans ton lit. Tu veux m'aider que dans ton propre intérêt.

- C'est faux. Je veux t'aider parce que j'ai envie d'être gentil avec toi. Et qui n'est pas intéressé par l'amour ? Personne !

Plus personne ne parle tellement énervés l'un contre l'autre. On quitte le bâtiment et au moment de se séparer pour rentrer chacun chez soit, il dit :

- Ce serait vraiment bête d'être têtue et de rater ses examens à cause d'une matière.

- Je ne suis pas têtue.

- Si tu l'es, tu refuses mon aide.

- Très bien tu as gagné. On se voit demain à la bibliothèque après les cours.

- Salut à demain. Me dit-il content de lui.

Il a réussi à me faire changer d'avis. En fait, c'est vrai qu'il pourrait m'être utile car je m'en sors pas et tantôt quand il a essayé de m'aider, il a utilisé une bonne manière. Il était calme et détendu, son comportement avait complètement changé. Il avait vraiment essayé de m'aider et de ne pas m'embêter.

À cet instant, je me servais de lui, j'en étais consciente.

J'étais égoïste.  

Âmes briséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant