15 - Une question

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Si Eleanor fut très heureuse de pouvoir reprendre les cours de l'A.D., elle fut encore plus émue de voir qu'elle avait manqué à ses élèves. Quand elle était rentrée dans la salle après s'être assurée que les Carrow ne les gêneraient pas, elle fut acclamée par un tonnerre d'applaudissements initié par Nigel. La jeune fille aimait son rôle un peu plus à chaque séance, et envisageait à faire carrière en tant que professeur à Poudlard. Il y avait dans ce château quelque chose qui manquait ailleurs. Elle en parla au professeur McGonagall qui se montra enthousiaste, en tout cas assez pour la motiver davantage. Hagrid, quant à lui, en rugit de joie. Il insista aussitôt pour organiser une fête à cette occasion et dut essuyer un refus catégorique. 

"C'est trop dangereux, Hagrid, tempéra Ginny en sirotant son thé. Pour vous, et pour Ela. 

- S'il vous tue, nous ne pourrions pas être collègues, sourit timidement la rouquine. 

- Ouais, soupira le garde-chasse qui l'imita. Vous avez raison, c'est l'esprit de Poudlard qui me manque. 

- Il nous manque à tous, assura Ginny avec vigueur. Mais nous allons gagner, Hagrid !

- Il faut y croire ! renchérit son amie.

- Comment va l'Ordre ? demanda Ginny. 

- Je n'ai pas beaucoup de nouvelles, regretta le géant. Je sais juste que personne n'a été blessé et que leur émission ramène beaucoup de monde."

La Weasley posa une main chaleureuse sur l'épaule de la jumelle qui, la gorge sèche, ne parvenait pas à se réjouir de cette avancée. 

"Je suis sûre que George prend ses précautions, affirma-t-elle. Il a changé, depuis qu'il est avec toi, il ne fonce plus trop sans réfléchir et c'est une bonne chose. Il sait que tu comptes sur lui, comme Harry. 

- Tu as raison, articula-t-elle. Il me manque, c'est tout. Nous sommes tous dans la même situation : s'il lui arrivait quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie."

Au cours de la semaine, la survivante rendit plusieurs fois visite à Abelforth avec Neville pour parler des actualités autour d'un verre et guetter le retour de Dobby. 

"Il ne reviendra pas de si tôt, informa le sorcier en interceptant l'un de ses regards. Vous-savez-qui a aussi rassemblé les elfes de maison des Sang-Purs, ils surveillent les déplacements des nôtres. C'est une mission bien périlleuse que tu lui as confié. Mais- Fais attention, mon garçon, tu vas t'étouffer !"

En effet, Neville, buvant silencieusement pour ne pas les déranger, finit à moitié étranglé et peina à reprendre sa respiration, aidée par Eleanor qui lui prit son verre des mains et le redressa.

"Désolé, marmonna-t-il.

- Tu n'as pas à être désolé, Neville, lui sourit Eleanor. 

- Tu es trop tendre, sermonna Abelforth que cette dernière fusilla du regard. Ce n'est jamais bon d'être trop tendre dans une guerre. 

- Ça prouve au moins que je vaux mieux qu'eux, se défendit-il."

Surprise, mais néanmoins en accord, la Potter fit front avec lui. Abelforth, acculé, soupira et les resservit. Les adolescents le voyaient se détendre à chaque visite, il s'attachaient à eux, et ils lui rendaient bien. 

Le samedi suivant, Eleanor décrocha le téléphone avec appréhension, sentiment que la voix d'Hermione chassa aussitôt. 

"Allo ?

- Hermione ? Comment vas-tu ?

- Je vais bien, assura-t-elle d'une voix hésitante. Harry dort encore, je vais le réveiller si tu veux. 

Killing me softly (HP FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant