Arrival by shenfeic on Deviantart
Assassin's Creed OST (epic orchestral medley)
Aux alentours de cinq heures, le soleil pointait timidement son nez derrière les collines non loin du village, jusqu'à progressivement le recouvrir de sa lumière. Un merle babilla brièvement, juché sur le rebord d'une gouttière. Dans une dizaine de minutes, la lueur du matin aura atteint les rideaux de la chambre pour réveiller nos deux compagnons, prêts à retourner s'entrainer dans la clairière secrète du sous-bois. Quand soudain, dans le hall, au rez-de-chaussée, il y eut un bruit sourd, comme si l'on avait forcé la porte d'entrée. La voix d'Azaël s'éleva brusquement et c'est au son des tables que l'on poussait qu'Aaron ouvrit un œil alerte. Sans réfléchir, il se redressa du lit pour saisir de sous ses trois oreillers une épée aussi longue que sa jambe et réveiller la gamine en la tirant par l'épaule.
— Debout, ordonna-t-il, lève-toi maintenant tu dois t'en aller !
— Quoi... ?
— Vous ne pouvez pas entrer sans un mandat ! hurla Azaël depuis le bas de l'escalier qui menait aux dortoirs.
L'homme agrippa alors la seule chaise en bois de la pièce pour bloquer la porte de son dossier et courut à la fenêtre dans un râle :
— Dégage ! Va-t'en tout de suite !
— Mais où ? Où ? bégayait-elle en enfilant le sac sur ses épaules.
— Dans la forêt ! Va dans la forêt et attends-moi, ne sors sous aucun prétexte ! C'est compris ?
Il avait usé du même ton que lorsqu'elle commettait une erreur lors de l'entrainement. Seulement cette fois, il y avait de colère dans ses yeux, c'était de la peur. De lourds pas montaient les marches de l'escalier, suivis d'aboiements, et il la prit par l'épaule pour l'entrainer sur le toit.
— Pars maintenant !
Elle s'exécuta sans mot dire et démontra toute la bonne volonté du monde pour atterrir quelques mètres plus bas malgré le poids du sac. Sur son passage, la gouttière grinça avant de céder, ce qui provoqua un bruit strident lorsqu'elle atterrit sur les pavés de la ruelle. Quelques passants la dévisagèrent de loin, puis elle fonça à leur opposé, se repérant comme elle put pour ne pas perdre de vue la porte Est. Depuis l'extérieur, elle entendit s'envoler de la fenêtre les sermons d'Azaël, les aboiements aigus et les épées qui s'entrechoquaient. Edel se mit à slalomer entre les marchands, les bêtes de transport et les étalages des boutiques. L'allée principale semblait plus en fête que jamais, mais il n'y avait que part cet axe qu'elle pourrait semer ses poursuivants. Emprunter les ruelles constituerait une trop belle chance pour eux de la coincer dans une embuscade. Mieux valait se fondre dans la masse.
Elle avançait avec agilité sans cesser de ressasser le moment où Aaron lui ordonna de se sauver. Que vont-ils lui faire ? Comment avaient-ils su pour elle ? Est-ce qu'il s'agit de gardes de la cité ou de bandits de passage ? Combien de temps devra-t-elle attendre dans la forêt s'il est enfermé ?
Cent mètres. C'était la distance qui la séparait de sa planque sous cette charrette garée et l'enceinte grand ouverte où allaient et venaient divers marchands. Ces cent mètres étaient décisifs.
Il n'y avait aucun garde dans son champ de vision, aucun homme armé ou arborant les couleurs royales. A première vue, la voie était libre, et elle savait que plus elle mettrait du temps à se décider pour se lancer, plus ils gagnaient du terrain pour la trouver. Ni une ni deux, elle se concentra le plus possible sur l'immense forêt verdoyante que découvraient les portes... et fonça en sa direction. Chaque enjambée était plus légère que la précédente et elle se crut bien pousser des ailes. Les cent mètres diminuaient rapidement. Elle sourit presque en esquivant la dernière personne sur sa route, sans ralentir. C'est alors que le vent souffla subitement dans le creux de son cou et elle se sentit projetée contre la porte de bois dans un cri aigu. Une lance jetée depuis les murailles venait de fendre l'air pour perforer son sac à dos et la clouer net sur place. Elle eut à peine le temps de retirer la première lanière que deux gardes lui saisirent les poignets pour les ligoter et l'emmener, sous le regard interloqué des passants.
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Edel (en pause)
Fantasia« Il y a longtemps maintenant, les Hommes atteignirent le stade critique de l'Humanité et une guerre dénuée d'espoir éclata entre les nations du monde. Ce chaos dura dix ans. Lorsque ce conflit prit fin, un nouvel ordre vit le jour dans l'espoir de...