Edel (en pause)

Chapitre 8 : Yagal

The Birth Of Eden by noahbradley - Deviantart

World of Warcraft - Wrath of the Lich

— Mouflette, mouflette !

— Mh... quoi ? gémit-elle.

Il lui secouait grossièrement l'épaule depuis plusieurs minutes maintenant dans l'unique but de la réveiller.

— On y va ! ordonna-t-il d'une voix rauque.

— Mais il fait encore nuit !

— Justement, le soleil ne va pas tarder à se lever, il faut partir maintenant si l'on veut éviter de se faire repérer avec les cendres du feu de camps.

Rustre, comme à chaque fois. Elle n'avait même pas eu le temps de bien émerger de son sommeil qu'il saisit sa capuche tressée afin de la redresser sur ses deux pieds et se mettre en route. De vagues lueurs à l'horizon laissaient penser qu'Hélios les rejoindrait bien plus tard, et qu'il s'octroyait quelques minutes de repos supplémentaires. Lui au moins, il peut dormir quand il veut ! Mais Edel cessa rapidement sa mine renfrognée et l'excitation de rentrer chez elle lui saisit de nouveau les tripes. Aaron n'est pas quelqu'un de facile à vivre, mais il est notre seul guide.

Leurs épaisses chaussures de cuir s'enfonçaient dans les terres de graviers et de roches, de mousse et de sable. Le vent sifflait du haut de ses petites oreilles rondes et de fortes bourrasques la poussaient sans arrêt à chaque fois qu'ils gravissaient un tertre. Les collines avant d'atteindre les monts dont il avait parlé semblaient interminables... et personne n'avait mangé.

— Quand est-ce qu'on arrive ?

— A la fin de la matinée on se sera déjà bien rapproché, dit-il sans même se tourner vers elle.

— Quand est-ce qu'on mange ?

— Dans deux heures, on vient à peine de partir.

— Quand est-ce qu'on ralentit ?

— Jamais.

— Quand est-ce qu'on-...

Elle put à peine terminer sa question qu'il se stoppa net pour taper brusquement du pied au sol :

— Stop ! On n'est pas arrivé et on ne ralentira pas ! Et si tu me poses encore une seule question qui commence par « quand est-ce qu'on », je t'étripe !

Edel fronça ses deux petits sourcils broussailleux dans une moue agacée avant de reprendre sa marche aux côtés de cette boule de nerfs. Une corneille criailla dans le lointain et l'enfant poussa un soupir. Que la montagne semblait loin. Et puis c'est vrai ça d'ailleurs, pourquoi cet ours était si tendu ? Il n'y avait pas âme qui vive dans le coin si ce ne sont des herbivores croisés sur la route. A moins qu'elle n'ait les yeux pour voir le danger la guetter...

Au bout d'une heure de plus, l'homme accéléra sur quelques mètres pour se coucher derrière la butte de la dernière colline restante. Plus loin, en contre-bas, une entrée rocheuse et sinueuse ouvrait la voie entre les montagnes. Davantage dans les hauteurs encore, de fines couches de neiges traversaient les nuages pour être de plus en plus épaisses et disparaître derrière eux. Nous étions enfin arrivés à la chaîne de roches. Mais Aaron fronça les sourcils avec méfiance.