Chapitre 5 : Illumineuse

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Romantic campfire by Voleuro - Deviantart

Adrian Von Ziegler - Forever Still



Edel fronça les sourcils en faisant la moue avant de finalement ranger l'équipement d'aventurier dans son baluchon. Tant pis pour lui, elle ne mentait pas et qu'il ne veuille rien entendre lui était bien égal !

Accoudée à la fenêtre, elle ne disait rien, tenant ses joues roses de ses deux paumes, et suivait du regard le vieil homme qui s'attardait à faire un tipi de bûches dans un cercle de galets. Puis une lumière jaillit de ses mains et le bois sec s'embrasa immédiatement. Sûrement qu'il en avait l'habitude vu le geste net et précis du chasseur.


La forêt dansait langoureusement dans une brise tiède, plusieurs chants et cris d'oiseaux s'entendaient d'ailleurs depuis celle-ci et, malgré certains sons menaçants, l'enfant n'y semblait pas plus attentive que cela.

— Tu comptes toujours me faire la tête ?

Edel vit l'homme devant la fenêtre qui la regardait de haut.

— Si tu veux jouer au plus idiot, tu vas perdre jeune fille, reprit-il.

— Oh bah ça je le sais..., marmonna-t-elle alors.

Aaron fronça un sourcil dans une mine dépitée avant de finalement retourner tout penaud au feu de camp.
Il y avait une épaisse calebasse en peau d'animal remplie de vin. L'homme avait par ailleurs rempli une tasse de fer qu'il avait disposée à côté des flammes afin de le chauffer. De gros morceaux de jambon sec et divers bouts de pain reposaient également sur un chiffon propre. Le cadre était reposant, le vent dans les cimes ne s'entendait presque pas et des crickets en tout genre avaient même décidé de chanter au soleil couchant.


Quelques minutes plus tard, il vit s'asseoir sur le tronc servant de banc un petit être qui tenait son sac contre soi et le regarder dans une mine renfrognée.

— C'est bon ? Tu n'es plus fâchée ?

Il aurait pu ignorer une quelconque réponse et continuer la discussion mais, remarquant qu'elle ne répondait rien, Aaron eut un petit rictus narquois avant de soudainement s'écrier :

— Attention ! Là ! Une bête !

Il gesticula dans tous les sens sur le tronc et la petite, prise de panique, se leva instinctivement de sa place pour sautiller dans l'espoir d'éviter la créature qu'il avait désignée au sol. Voyant qu'il n'y avait absolument rien à ses pieds et que le chasseur était plié en deux, elle fronça les sourcils pour bouder à nouveau.

— Vous n'êtes pas drôle ! hurla-t-elle sous le rire gras et rauque du vieil homme.

Evidemment qu'elle avait eu peur ! Cet endroit grouille d'animaux bizarres, mieux vaut rester sur ses gardes. Mais après un tel périple, les nerfs étaient bien usés, surtout pour une enfant.

Une fois calmé de sa propre farce, Aaron soupira bruyamment dans un pardon :

— Excuse-moi mouflette, j'ai été un peu trop dur avec toi. Tu veux bien me montrer ce qu'il y a dans ton sac ?

A ses mots, comme si rien ne s'était passé, Edel sortit du bagage un vieux livre de cuir aux pages illustrées et le brandit devant elle pour admirer sa couverture aux dorures fines et travaillées.

Edel (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant