Hero VS Villain (fr) [Yaoi/Boys'love]

Episode 25 : Vandel le colérique

Ridley

Après une longue nuit à voler, nous atterrîmes dans une petite vallée boisée. Les jambes endolories, je me laissai glisser de Vandel, qui tourna immédiatement la tête sur le côté. J'avais bien compris le message : Il ne voulait pas que je le regarde. J'acquiesçai silencieusement avant de reporter mon attention dans une direction opposée, laissant ainsi au Prince toute l'intimité souhaitée pour se retransformer.

Les mêmes craquements lugubres retentirent à nouveau. Tendant l'oreille, je crus l'entendre gémir. Je tressaillis, le cœur serré en imaginant la douleur qu'il devait ressentir à chaque transformation...

« Peux-tu me passer mes vêtements ? » lâcha enfin Vandel derrière moi.

« Tu veux dire mes vêtements ? » raillai-je en essayant de détendre l'atmosphère.

« Tais-toi et donne-les-moi. » souffla-t-il, « Crois-moi, je n'ai aucune envie de porter tes horribles loques. Mais à moins que tu ne préfères que je me balade la bite à l'air dans le village, je te suggère de... »

Je les lui donnai à la hâte, en m'assurant de ne pas lui jeter un seul regard.

Après un moment, Vandel eut fini de les enfiler : ils étaient beaucoup trop grands pour lui. Les longues manches pendaient à ses bras et ma chemise lui arrivait presque aux genoux. Le pantalon n'étant pas mieux, le Prince essayait vainement de le faire tenir à sa taille avec une ceinture.

Remarquant que je trouvai la situation hilarante, il se renfrogna. « Ne t'avise pas de rire !!! »

« Non, ce n'était pas dans mes intentions » mentis-je.

« Je vois bien que je suis ridicule, » grommela-t-il, « mais ce n'est pas de ma faute si tes vêtements manquent cruellement de style. »

« Peut-être que ça dépend plutôt de celui qui les porte » fis-je remarquer.

Vandel réfréna un rire, un sourire aux coins des lèvres.

Réalisant avec effroi la rudesse de mes propos, j'ajoutai : « Je suis désolé, c'était vraiment grossier de ma part. Je crois que ta présence déteint sur moi et fait ressortir tous mes mauvais côtés. »

Le Prince haussa les épaules. « Ça ne me déplait pas. »

« Que... Quoi ? » bredouillai-je en clignant des yeux.

Il ricana. « Je trouve ça drôle que tu aies de la répartie. C'est beaucoup plus intéressant que le parfait chevalier que tu prétends être, à suivre le troupeau comme un mouton sans faire un pet de travers. »

Je m'indignai : « Un... MOUTON ?! Je ne suis pas un mouton ! »

« Bien sûr que si » rétorqua Vandel.

« Bien sûr que NON » dis-je en serrant les dents.

Il eut un rictus amusé. « A d'autres. Je parie que tout le monde dans ton entourage trouve que tu as autant de personnalité qu'une poupée de cire ! »

Je poussai un long soupir, examinant les lieux. « On n'a pas le temps pour ça. Tu es sûr que nous sommes au bon endroit ? »

Le Prince répondit : « Certain. Je me suis assuré que mes hommes placent un sceau magique autour de l'entrée présumée du village. »

« Et donc, » m'exclamai-je en regardant les arbres à perte de vue, « elle est où, cette entrée ? »

Vandel fit la moue en jetant des regards autour de lui. « Elle ne doit pas être bien loin. »

Nous commençâmes à chercher. Après seulement dix minutes, sa patience s'épuisait déjà.

« Bordel, » grogna-t-il, « le sceau est clairement ici. Où est ce putain de village ?! »