La fatigue s'abattit sur moi sans prévenir et je ne pus retenir un bâillement sonore. Mew m'observa quelques secondes et me sourit tendrement. Mes paupières s'alourdirent et je dus cligner plusieurs fois des yeux pour les garder ouverts.
— Je suis fatigué, Phi, lui annonçais-je d'une petite voix, en me frottant les yeux.
— Je vois ça, me répondit-il, un sourire attendri sur les lèvres.
Il se rapprocha de moi, mit ses bras autour de ma taille, son torse collé contre mon dos et m'entraîna pour nous allonger sur le futon. Il rapprocha les oreillers d'une main et glissa son bras sous ma tête.
— Dors, me murmura-t-il à l'oreille, en resserrant son étreinte.
J'étais tellement bien, serein, heureux, me sentant en totale sécurité. La chaleur de son corps contre le mien se répandait lentement en moi. Mew glissa son bras de ma taille à mon torse pour lier nos corps plus encore et lui permettre d'enfouir son visage dans mes cheveux. Il inspira profondément :
— Tu sens tellement bon, dit-il si bas que je me demandais si je ne l'avais pas rêvée tant je me sentais flotter dans un état de demi-conscience.
Sa proximité, sa chaleur, ses bras, sa voix me permettaient de tout oublier. Les personnes autour de nous, le bruit ambiant, la réalité. Mon corps se détendit doucement pendant que je glissais dans le sommeil.
Aurais-je pu imaginer, il y a quelques mois, qu'un homme me ferait connaître une telle plénitude. Nous étions de plus en plus proches lui et moi, il avait su m'apprivoiser et petit à petit sa présence me devenait indispensable. Il était partout autour de moi, tout le temps. Il me touchait sans cesse, m'enlaçait, me caressait, me câlinait, moi qui n'étais pas très tactile avec ma petite amie. Cela aurait dû me rebuter, me peser, mais plus le temps passait, plus son contact devenait indispensable à mon bien-être. Quand nous étions séparés, je ressentais un manque. Oui, il me manquait... Alors je sautais sur mon téléphone pour l'appeler, pour entendre sa voix, pour retrouver ce sentiment que je ne savais pas expliquer. Bien sûr, cette situation était parfaite pour notre travail. Notre alchimie naturelle nous permettait d'entrer très facilement dans nos rôles respectifs de Tharn et Type. Pendant les ateliers, nous flirtions ouvertement maintenant, ce petit jeu entre nous s'était développé assez vite après notre rencontre, les fans en étaient folles. Je ne voulais pas trop penser aux limites que nous dépassions régulièrement, pendant nos répétitions. Les baisers que nous échangions étaient souvent plus intenses que ne l'exigeait le script.
C'est du jeu d'acteur, me répétais-je souvent. Mais la chaleur qui me gagnait quand il s'approchait de moi était bien réelle, elle.
Inconsciemment, je voulus augmenter le contact avec sa peau en glissant lentement ma main sur son poignet pour entrelacer nos doigts. Je sentis son pouce me caresser doucement tandis que je sombrais dans un profond sommeil.
Il s'écoula un certain temps avant que je n'émerge de cette sieste improvisée. Le bruit ambiant se fit plus présent, je commençai à me réveiller lentement. Nous n'avions pas bougé, intimement enlacés. je gardais les yeux clos pour ne pas sortir trop vite de mon cocon douillet, le corps de Mew soudé au mien. J'étais tellement bien que je ne voulais pas me lever, mais je savais bien que nous devions reprendre les répétitions. Je me décidais enfin à bouger légèrement pour ne pas réveiller Mew. Aussitôt, ses doigts se crispèrent sur les miens et il m'empêcha de bouger en resserrant son étreinte.
— Ne bouge pas, s'il te plait, murmura-t-il à mon oreille d'une voix grave et profonde.
Un frisson involontaire me parcourut. l'atmosphère entre nous changea subitement. Je pris conscience de sa respiration plus rapide, de sa chaleur plus intense, de son étreinte qui se faisait plus étroite. Un léger mouvement de ses hanches contre mes fesses provoqua une accélération de mon rythme cardiaque. Son sexe dur et gonflé se pressait contre moi.
Nous n'étions pas seuls, cette situation pouvait devenir très gênante et pourtant toute ce qui retenait mon attention était le trouble que cela créait en moi.
Je réalisais subitement qu'au lieu de me dégouter ou de me gêner, je n'avais qu'une envie, me frotter contre lui. Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine, le sang affluait vers mon visage et mes oreilles.
— Attends quelques minutes, s'il te plait, articula-t-il difficilement, en enfouissant son visage dans mon cou.
Son souffle chaud me caressa l'épaule et je serrais plus fort les yeux pour me forcer à ne pas bouger en priant pour que personne ne nous regarde de trop près.
Au bout d'un temps qui me parut interminable, Mew se recula et se redressa lentement.
Je ne savais pas quoi faire, j'étais pétrifié. Mon cœur ne se calmait pas, mon visage était en feu. Il fallait que je me sauve de là.
Je me relevais plus brusquement que je ne l'aurais voulu. Je sentais Mew proche de moi, trop proche. Je gardais la tête baissée, je ne pouvais pas le regarder.
— Gulf... Je suis désolée, dit-il à voix basse.
Sa main se posa doucement sur mon épaule, mais je me dégageais rapidement en me levant et en me dirigeant d'un pas rapide vers la sortie de la salle.
— Nos deux tourtereaux sont enfin réveillés, lança Mild à la cantonade. plusieurs personnes rièrent de bon cœur.
Personnellement, je ne pensais qu'à une chose : Fuir !
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L'étincelle du désir
RomanceGulf arrive au casting de TharnType avec un objectif : devenir acteur. Son rêve deviendra réalité. Non seulement il va décrocher le premier rôle, mais il va aussi rencontrer Mew et sa vie entière va être transformée. Au fil des répétitions, tout com...