L'étincelle du désir

Chapitre 16 - Mew

Gulf éclata de rire en lisant la question posée sur le chat. Cela faisait une bonne demi-heure que nous étions en live sur Instagram. Des milliers de gens nous avaient rejoints. À chaque fois, j'étais ébahi par le nombre croissant de nos fans. Les questions se succédaient, parfois sérieuses, parfois indiscrètes. J'appréciais ces moments d'échanges avec ces personnes de tous horizons. Et surtout, j'adorais passer du temps à observer mon petit ami sur mon écran. Il était craquant.

— On me demande de te chanter une chanson, dit-il amusé.

— Ha ? Quelle chanson ? demandai-je.

— "Je t'aime 24 heures sur 24"

— Chante-la pour moi ! m'écriai-je.

— Je t'aime 24 heures sur 24, commença-t-il à chanter. Le matin, l'après-midi, toute la journée, je t'aime...

J'étais aux anges. Gulf n'était pas très loquace sur ses sentiments, alors j'étais friand de chaque marque d'affection. Même si elle était initiée par une autre personne. Il continua à fredonner quelques secondes, avant d'éclater de rire.

— J'arrête là, le chanteur c'est toi !

— Pourquoi ? m'exclamai-je. J'adore quand tu chantes pour moi.

Il me regarda intensément. Un silence s'installa entre nous, lourd de sous-entendu. Discrètement, il mima deux mots : "love you" et se mordilla la lèvre inférieure. Instinctivement, je portai les doigts à mes lèvres, comme si je pouvais ressentir sa morsure... Un frisson me parcourut. Nous étions en plein live, je ne pouvais pas entrer dans son jeu. Je fis mine de rien et continuai à lire les commentaires pour faire diversion. Mais il ne perdait rien pour attendre... Nous continuâmes le direct encore une dizaine de minutes, puis l'échange se termina. Aussitôt, je rappelai Gulf. Il répondit immédiatement.

— Oui ? demanda-t-il d'un air faussement étonné.

Je l'observais en silence, un sourire ironique sur le visage.

— Tu crois vraiment que je n'ai rien vu ?

— Voir quoi ? lança-t-il innocemment.

Je mimai les mêmes mots que lui et n'oubliant pas d'aspirer ma lèvre entre mes dents. Ses yeux se mirent à briller de malice.

— Ho ! Ça ? Ça m'a échappé...

— Me dire que tu m'aimes en plein live, ça t'a échappé ?

Il hocha vigoureusement la tête avec une moue adorable. Il était tellement appétissant. Mon ventre se contracta de désir frustré.

— Je vais devoir te punir, murmurai-je d'une voix profonde.

Il s'immobilisa en me fixant, la bouche entrouverte.

— Pardon ? demanda-t-il d'une petite voix.

— Tu as bien entendu, tu mérites une punition...

Il déglutit difficilement. J'avais une idée très précise du genre de châtiment que je voulais lui faire subir. Et, vu le désir qui grandissait dans son regard, il devait se douter de mes intentions.

— Déshabille-toi... chuchotai-je.

Ses yeux s'agrandirent sous la surprise. Son visage prit une teinte rosée. Ces deux petits mots avaient fait leur effet sur Gulf, mais pas que sur lui. Une chaleur se répandit dans mes reins. Je sentais que cet appel allait devenir le meilleur coup de fil de ma vie. Il resta quelques secondes sans bouger, semblant hésiter. Puis, il positionna son portable sur la table basse pour élargir le champ de la caméra. Il s'assit face à l'objectif. Avec lenteur, il attrapa l'ourlet de son t-shirt et le fit glisser sur son ventre.

Avec délectation, je découvris peu à peu sa peau, en le dévorant du regard. Une fois torse nu, il glissa son pouce sous l'élastique de son short. Ma respiration s'accéléra, le sang se mit à battre follement dans mes tempes. Sans m'en rendre compte, ma langue passa sur mes lèvres pour les humidifier. Il restait immobile, me faisant languir. Clairement, c'est lui qui avait le pouvoir et menait la danse.

Ses yeux se voilèrent, ses pupilles se dilatèrent, le désir gagnait du terrain dans son regard. Il se leva et lentement, il fit descendre les vêtements le long de ses hanches. Cette vision était la plus érotique qui soit. Il se montra entièrement à moi, magnifique dans sa nudité, le sexe dressé. Mes doigts me picotèrent tellement mon envie de le toucher était forte.

— Tu es éblouissant... articulai-je avec difficulté. L'envie de lui me nouait la gorge.

— Que veux-tu que je fasse ? demanda-t-il d'une voix grave et sensuelle, que je reconnais à peine.

— Allonge-toi...

Il s'exécuta et s'installa sur le dos, le visage tourné vers moi.

— Comme ça ?

— Hum... approuvai-je. Ferme les yeux et imagine que je suis là...

Il bougea légèrement en gémissant. Ses paupières s'abaissèrent. Je pris quelques secondes pour l'admirer. Ses joues, ses oreilles et le haut de son torse avaient pris une teinte pourpre. Sa respiration était rapide. Son sexe dressé prouvait qu'il était aussi excité que moi. Je m'enfonçais dans mon canapé en posant ma main sur le renflement de mon pantalon et commençai à frotter en douceur. Un éclair de plaisir me traversa.

— Caresse-toi pour moi, mon amour...

Ses sourcils se froncèrent.

— Comment ? Souffla-t-il, troublé.

— Imagine que je t'embrasse le cou.

Sa main se posa sur sa gorge.

— Hum... gémit-il.

— Tout en léchant ton torse, j'empoigne ton sexe... tu me sens ?

Sa main descendit sur ses pectoraux tandis que ses doigts s'enroulèrent sur son membre. Il se cambra en commençant un léger va-et-vient. Je libérai ma virilité pour me caler sur son rythme. Un feu ardent brûlait en moi, je ne le quittai pas des yeux pendant qu'il se donnait du plaisir.

— Je frotte mon sexe contre le tiens...

Il grogna en accélérant le mouvement. J'en fis de même.

— Je suis là avec toi... tu me donnes tellement faim, ma langue te lèche partout...

J'avais de plus en plus de mal à parler. Le plaisir prenait de l'ampleur.

— Mew... gémit-il en se tordant.

La pression devint insoutenable, la délivrance était proche. Nos gémissements emplissaient la pièce. Emporté par des vagues de plaisir, je ne pouvais plus prononcer un mot, mais je ne le quittai pas des yeux. Soudain, il se cambra, sa main s'agitant furieusement sur son sexe. Il atteignit l'orgasme en criant. Cette vision m'expedia au septième ciel.

Quand les spasmes de plaisir s'apaisèrent, je m'allongeai sur le canapé. Gulf était immobile, les yeux clos, le souffle court.

— Mon amour...

Il tourna la tête vers l'objectif et ouvrit les paupières.

— À partir d'aujourd'hui, je vais être un très mauvais garçon... murmura-t-il.

— Pourquoi ? ne pus-je m'empêcher de demander.

— J'ai hâte de recevoir une nouvelle punition !