Chapitre 15 - Gulf

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Assis sur le sol, étroitement enlacés, ma tête reposant sur son épaule, nous cherchions à reprendre une respiration normale, après notre étreinte enflammée. Nous nous étions réconciliés, cependant j'avais la sensation que tout n'avait pas été dit.

— Mew ?

— Hum ?

— Si Sumalee m'a contacté... commençai-je d'une voix hésitante.

Aussitôt, je le sentis se contracter. Je me redressai pour le regarder droit dans les yeux, pour qu'il puisse y lire la vérité.

— Si elle m'a appelé ce n'est pas parce qu'il se passe encore quelque chose entre nous, au contraire... continuai-je doucement.

Ses sourcils se froncèrent, le doute réapparut dans ses prunelles sombres.

— Certaines de nos fans ont posté des messages douteux sur son compte Tweeter. Elle ne savait pas quoi faire, alors elle s'est tournée vers moi. Je me sentais redevable envers elle et en partie responsable. Alors, j'ai contacté moi-même les fautives et heureusement, elles ont arrêté. C'était le but de son appel : me remercier.

— Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

— Je ne sais pas, répondis-je penaud. Ça ne m'a pas paru important...

Il me fixa d'un regard inquisiteur.

— Ok ! lançai-je vaincu, je savais que tu serais jaloux...

— Ai-je des raisons d'être jaloux ?

— Non ! Justement, je ne voulais pas que tu le sois pour rien. Mais... murmurai-je en lui jetant un regard en coin, tu as tendance à être possessif...

Il haussa les sourcils, surpris. Puis lentement un sourire de reddition apparut sur son visage. Il prit mon visage en coupe et m'embrassa avec douceur.

— Je le reconnais... Je suis possessif et jaloux avec toi. Je t'aime à la folie, je n'y peux rien...

Je lui rendis son baiser.

— Elle m'a aussi dit qu'elle ne m'en voulait plus et que je ne lui devais rien. Elle nous a vus sur les réseaux sociaux et a compris à quel point je t'aime...

— Nous sommes si transparents ?

— Il faut croire...

Il posa son front contre le mien et nous restâmes de longues minutes à profiter du contact de l'autre.

— En tout cas, j'espère que personne n'a vu le camping-car gigoter tout à l'heure, parce que je ne sais pas comment trouver une excuse valable, dit-il en riant.

— Il faut dire que tu es toujours si vigoureux...

Il se recula, l'air outré.

— Tu t'en plains, peut-être ?

J'éclatai de rire et me lovai contre lui.

— Sûrement pas, répondis-je en ronronnant presque.

Il m'entoura de ses bras et me berça lentement.

— Nous devons nous doucher et retourner sur le tournage, chuchota-t-il, alangui.

— Hum... fut tout ce que je réussis à répondre.

J'étais bien au chaud dans ses bras, en sécurité. J'aurais pu rester là ma vie entière, baignant dans son odeur. Nous finîmes par nous lever et prendre une douche. Lentement et avec une infinie douceur, nous lavâmes la peau de l'autre. Même pour nous vêtir, il prit le temps de m'habiller et j'en fis autant pour lui, en profitant de chaque occasion pour effleurer sa peau. J'étais dans un état de béatitude et de paix. Je n'avais jamais ressenti ça avec personne. Seul Mew me donnait l'impression de voler à dix mètres au-dessus du sol.

L'étincelle du désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant