La tête dans les étoiles

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Tweek sentait son corps flotter contre son lit, il avait réussi à assez s'abîmer l'âme pour qu'il ne ressente plus rien. Après la soirée qu'il avait passée avec Craig, il crut s'étouffer en se rappelant de ses tentatives de rapprochement. Le blond sentait toute sa confiance lui en dégringoler.


Et si Craig se moquait encore de lui ?


Mais putain depuis quand Craig sortirait avec un mec ?


Soyons clair, le blond était parti pour une soirée de ruminage s'il ne s'arrêtait pas maintenant. Tweek devait recoudre son pauvre cœur éclaté en morceaux et le voilà à nouveau en train de jouer avec le feu. Pourquoi devait-il pardonner celui qui avait broyé sa propre personne ? C'était trop facile. Putain de Craig qui lui faisait tourner la tête et donnait la nausée. Le garçon avait l'impression d'être constamment à la bordure d'un précipice.


Tweek sentait ses yeux lui piquer, il avait souhaité de tout cœur mourir de ses propres mains pour ne plus ressentir ça. Combien d'années avait-il espéré avoir le courage d'en finir avec tout ça ? Tweek avait fini par vivre pour simplement mourir. Le bourreau de son cœur était en train de tomber à ses pieds et ça lui donnait à présent envie de le rejoindre. Le blond ne pouvait pas s'autoriser ça, c'était invraisemblable pour lui de croire à une amourette sincère envers l'autre. Tout son collège, il avait eu cette sensation plus que désagréable. Ce goût amer en bouche, son ventre se tordant dans tous les sens et tout les regards des autres. L'addict au café avait cru que tout le monde voyait écrit sur son front " J'ai embrassé Craig Tucker, blâmé moi."
Le jeune garçon s'était laissé mourir de faim et de négligence pendant des années comme pour se punir de son acte. Ces longues soirées passées sur son lit dans un silence platonique, Tweek écoutait juste son battement de cœur en espérant le ressentir ralentir jusqu'à son arrêt total. Le vide en lui avait été comblé au fur et à mesure des années, mais chaque fissure était bel et bien là et menaçait de s'ouvrir à nouveau. Après avoir passé si longtemps à faire une ode à la mort, il était délicat de s'en éloigner pleinement et le garçon en avait conscience.


Tweek observa ses mains quelque peu tremblantes, ses yeux pleuraient tout seuls.


Craig était qu'un fils de pute même si le blond adorait la mère de l'autre. Son attitude, son regard, ses gestes, son humour, Craig était bel et bien craquant.

Les mains du blond se posaient sur ses yeux, il préférait largement observer un noir profond qu'imaginer son ami. La nuit allait être bien trop longue pour le cœur de Tweek.

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Craig se réveilla dans un sursaut monstre, il était trempé de sueur. Ses yeux parcouraient la pièce en vitesse pour observer les environs et se rassurer. Il tâtonna son matelas à la recherche de son téléphone.


7 heures du matin.


Il esquissa un sourire en pensant à Tweek, il pouvait encore sentir ses lèvres chaudes sur sa joue. Craig était revenu à la vie en un contact, c'était un véritable brasier qui s'était déclenché au tréfonds de son cœur.Le brun avait envie de recoller tous les morceaux qu'il avait perdus pourtant, il ne savait pas s'il était prêt. Prêt à se pardonner lui-même de ses actes, à ce que Tweek le pardonne aussi. Tout cela était flou et si informe à ses yeux. Comment allait-il ne pas condamner son ami avec ses sentiments ? La peur lui collait aux tripes, Tucker sentait son cœur frémir rien que d'y penser. Craig voulait sentir l'odeur du tonnerre, il voulait que Tweek soit sous ses mains et qu'il le couvre de luxure et d'amour. Certe, c'était la possessivité qui enivrait cette histoire, mais le brun n'allait jamais au grand jamais imposer sa présence à Tweek. Quand il avait vu les yeux du blond noyé, il s'était senti si con. Craig s'était sentie comme le roi des cons, rien n'allait le convaincre de l'inverse.

Le garçon soupira bruyamment, il n'était même pas réveillé qu'il sentait sa tension monter d'un cran. L'homme se leva et fouilla dans son tiroir pour prendre de quoi fumer. Craig n'avait aucune envie de se calmer par lui-même alors la beuh allait le faire pour lui. Une relation plus que malsaine avec la drogue tâchait sa vie et pourtant, il se complaisait tellement dedans. Tant de problèmes et de vices qui lui collait à son si jeune âge, Tucker sentait son cœur osciller. Dans un dernier geste, il prit une première bouffée avant de s'allonger dans son lit attendant que Morphée ne vienne le bercer.

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Accoudé à sa table, Tweek balayait du regard la classe. Rien d'intéressant. Sa main droite tremblait légèrement, il pouvait sentir un début de manque de café. S'il écoutait son cœur, il partirait sur-le-champs. Le son était trop bruyant pour chaque son l'agressait et le blessait au plus au point. Même son propre entourage devenait juste insoutenable pour ses pauvres oreilles. Lorsqu'il s'était retrouvé au cinéma avec ses amis, c'était exactement ça qui lui avait déclenché son angoisse. Le jeune homme était en overdose, comme si peu importe ce qu'il faisait cela le rendait affreusement malade. Évidement Craig avait joué un rôle, hélas, il ne pouvait pas lui jeter la pierre. Au fond Tweek avait toujours eu cette rancœur envers les gens, toute manière personne pouvait le comprendre. Tweek Tweak était désespérément destiné à se renfermer sur lui-même. Il n'avait même pas eu le temps de construire sa coquille, que son monde avait éclaté.


Tweek enfonçait délicatement ses ongles dans sa paume de main pour ravaler sa fierté. À peine, il entamait sa seizième année de vie et pourtant, il sentait le poids du monde et d'une vie entière sur ses épaules. L'angoisse allait le tuer illico s'il continuait ainsi. Tweek avait survécu à son dernier cours de la journée malgré la chaleur étouffante qui le noyait comme à son habitude. En traversant le couloir, le garçon sentait de nombreux regards sur lui et il n'osait pas savoir d'où venait ce sentiment. Le blond accéléra le pas lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule.


Butters:-" Hey, Tweek !"


Le concerné bégayait en voyant son ami. Le blondinet abordait un grand sourire, c'était si agréable de sentir une douceur émanée de son ami que Tweek oublia un instant son envie de partir en trombe.


Butters:-" Ça va ? J'ai su que tu es parti en panique lors de-"


Tweek:-" Je crois que Craig à des sentiments pour moi."


Butters clignait des yeux à multiples reprises avant de froncer des sourcils.


Butters:-" Hein ? Tweek tu veux en venir où ?"


Tweek:-" Peut-être que..."


Il ne finissait pas sa phrase en voyant le regard foudroyant de son ami.


Butters:-" Tweek pitié, ne refait pas la même erreur. Je sais bien que tu en pinces pour lui depuis je ne sais plus combien de temps, mais sincèrement, ce n'est pas une bonne personne pour toi."


Tweek sentait un début de colère monter en lui.


Tweek:-" C'est toi qui me dis ça ? Alors que-"


Butters:-" Je parle de toi là Tweek, pas de moi donc accepte juste ce que je te dis s'il te plaît. Je suis pas là pour te faire la morale, mais j'ai déjà vu cette scène, j'ai déjà entendu cette hypothèse. Le problème, c'est que cela ne s'est jamais bien fini."


Tweek:-" Butters, c'est juste que je l'ai jamais vue comme ça. Normalement, c'est moi qui suis en pleurs à supplier qu'on me pardonne."


Butters haussa un sourcil.


Tweek:-" Butters, j'en peux plus."


Tweek sentait sa colère prendre peu à peu le pas. Il n'avait pas envie de se justifier, il aurait simplement dû ne rien dire. C'était par pure pulsion qu'il avait dit ça, jamais il n'avait eu envie de voir à nouveau la vérité en face.


Tweek:-" Je te jure depuis un moment, j'ai juste l'impression d'être trop... Enfin de-de..."


Butters le prit dans ses bras, aucun de ses mots n'allait l'aider. Il ne pouvait que lui apporter son soutien émotionnel. Le blond commençait à sentir ses yeux lui piquer soudainement, il essayait tant bien que mal de contenir sa frustration. 


Butters:-" Tweek fais ce que tu as à faire, parle lui. Parle-lui une bonne fois pour toutes, car ça me tue de te voir ainsi."


S'en était trop pour le blond qui coupa court à l'étreinte pour partir. Tweek avait finalement écouté son cœur et se dépêchait de rentrer chez lui. Entendre des mots rassurants n'allait que lui donner envie de pleurer et il n'en avait pas besoin. Son seul besoin était de sentir une certaine personne à ses côtés pour guérir de ses douleurs. Craig était tout un paradis et un enfer à ses yeux. Le corps fracturé par sa peine, Tweek souhaitait un instant s'effondrer sur le sol et ne jamais se relever. Malgré la tempête, le blond voulait s'accrocher à ses quelques restes d'espoir et
décidait qu'il parlerait à Craig ce soir.