don't forget (en réécriture)

06.

Pdv Alex :

— ... Je ne sais pas quoi faire mec, je ne sais pas comment agir. Elle est drôle, intelligente, belle... et j'ai une forte envie de me faire un pingouin.

— Ta bien raison, lui dis-je d'une oreille distraite.

— Alex !! hurle-t-il en claquant dans ses mains.

— Hein ? Dis-je en sortant de mes pensées.

— Tu ne m'écoutes pas ! Me reprocha-t-il ?

— Pardon Will, c'est juste que je ne suis pas dedans aujourd'hui.

— Tu as refait un cauchemar, c'est ça.

Je baisse la tête, honteux puis la secoue de haut en bas tout en soupirant un faible « oui. »

— Tu dois me trouver ridicule et plus qu'ennuyeux de pleurer encore ma copine morte il y a deux ans.

— Arrête avec ça. Ce n'est pas bizarre. C'est normal même au contraire. Ce qui serait bizarre, ce serait l'inverse. On fait chacun son deuil différemment, mais toi, il semble que tu aies encore besoin de temps pour oublier Lexi. Je suis tout de même curieux de savoir comment ta sœur t'a réveillé cette nuit.

C'est pour cela que William est mon meilleur ami. Il sait me ménager mais aussi me mener la vie dure. On se connaît depuis qu'on est née. Nos mères se sont rencontrées à la fac. Il est comme mon deuxième frère après Peter. C'est aussi pour cela que j'ai moins honte devant lui plutôt qu'une autre personne de lui avouer.

— C'est... hum... C'est heu... Arianna qui m'a réveillé cette nuit.

— Sérieux ?!

Je secoue la tête pour approuver mes paroles.

— Connaissant ton humeur massacrante lorsque tu te réveilles d'un moment pareil, elle n'a pas dû apprécier que tu l'a recalé.

Je grimace à ces paroles. Et il s'en rend compte.

— Qu'est-ce qu'il y a?

— À vrai dire... Non, rien oublie !

— Mec ! Crache le morceau !

— Jel'aisupplierderesterdormiravecmoi. Dis-je d'un trait.

— Quoi ?! Articule, je ne comprends rien.

— Je lui ai demandé de rester dormir dans mon lit.

— Vraiment ?

— Ouais. Dis-je dans un rire nerveux.

— Et c'était comment ?

Je prends quelques secondes pour réfléchir et me rendre compte que....

— Je n'ai jamais aussi bien dormi depuis deux ans et demi.

— Ouais, moi je dis que notre petite italienne te plaît.

Quoi ? Mais il dérive complètement

— Tu dis n'importe quoi.

— En attendant, quand c'est ta sœur ou ta mère qui te réveille ou même moi au nombre de fois où tu viens squatter chez moi. Tu ne supplies pas ta sœur de dormir avec toi. Et j'ai plus d'une fois failli me prendre un coup. Donc je suis désolé, mais si tu me dis que tu n'as jamais aussi bien dormi depuis plusieurs années et que tu as été doux comme un agneau. Il y a de quoi porter à confusion.

Est-ce vrai ? Je n'en sais rien. En attendant, il est bien vrai que j'ai incroyablement bien dormi à ses côtés et ce que je lui aie dit ce matin était la plus pure des vérités. J'aurais aimé l'avoir à côté de moi à mon réveil. Mais jamais je ne le dirais à voix haute sinon Will va encore me prendre la tête avec cette histoire. Je m'en suis terriblement voulu de l'avoir attrapé de cette manière quand je me suis réveillé. Et après toutes ces semaines à l'ignorer du mieux que je pouvais, je ne m'attendais pas à ce qu'elle accepte de rester dans mon lit. Mais elle m'avait tellement manqué. La douceur et la chaleur de sa peau contre la mienne lorsque je l'ai prise dans mes bras. L'odeur envoûtante de son parfum font que je pense que je ne peux plus me comporter comme un connard avec elle, mais rester à une distance raisonnable. Dès que j'ai vu le visage d'Arianna en dessous de moi, que ses yeux aussi transparents que le ciel m'ont percutée de plein fouet, je me suis instantanément détendu.