don't forget (en réécriture)

17.

Après plusieurs heures de route, Alex me dit de stationner sur une aire de repos pour qu'il puisse prendre le volant et que je me repose le reste du trajet. Lorsque je sors de la voiture, j'en profite pour me dégourdir les jambes, la nuit a commencé à tomber et il fait frais, même froid en fait.

— Est-ce que... Est-ce que tu m'as pris un pull ?

— Oui. regarde dans ton sac, je t'ai pris un sweat à moi.

En effet, lorsque je plonge le nez dans le sac qu'il m'a préparé en quatrième vitesse, je remarque un sweat Nike noir basique bien trop grand pour moi. Je le passe au-dessus de ma tête. Lorsque je m'apprêtais à rentrer dans la voiture, le torse d'Alex vient se coller à moi et s'imbrique parfaitement avec mon dos, je sens ses bras m'encercle et ses lèvres sur ma nuque. J'aime ce contact, l'effet et le contrôle qu'Alex a sur mon corps. J'aime ses baisers dans mon cou et la façon dont ses cheveux viennent me chatouiller le visage, j'aime le contact de ses mains sur mon corps, car je n'ai pas peur de lui et que lorsqu'il me touche, je me sens renaître. Ces gestes sont doux, et incertains, il ne veut pas me brusquer et je l'en remercie, il a peur tout autant que moi. C'est nouveau pour lui comme pour moi. Une bombe vient d'être lâchée sur lui, remettant en cause tout ce qu'il pensait de cette histoire. Je veux être présente pour lui tout en lui laissant le temps et l'espace nécessaire pour digérer l'information.

— T'ai-je déjà dit à quel point tu es sexy dans mes sweats.

Sexy... c'est un qualificatif qui ne me va pas, ou plus. Avant de venir ici, je suis tombé en grande dépression, je ne mangeais plus et suis même devenu anorexique. La simple idée de voir de la nourriture me faisait vomir. Mais grâce à mon frère, mes amis, et ma psy, j'ai réussi à manger, en très, très petite quantité puis de plus en plus jusqu'à retrouver une taille à peu près normal, mais je suis toujours très maigre et le reflet dans le miroir de mon corps d'il y a quelques années où l'on voit, mes os ainsi que les marques que ce soit celle de Mathias ou celle que je m'inflige mais sont toujours gravé dans ma mémoire et le resterons. Aujourd'hui, j'arrive à me regarder, mais je me dit qu'Alexander pourrais trouver tellement mieux, Sophia était tellement parfaite à la différence de moi. Superficielle mais parfaite. La voix d'Alex me sort de mes pensées.

— Alors je te le dis, tu n'as même pas idée à quel point tu es sexy dans mon sweat dit-il en m'enlaçant

Maintenant, que j'y pense, c'est cela que j'aime chez Alex, malgré nos activités un tantinet illégales, même si au début, il m'a paru froid et comme étant celui qui ne l'accepterai pas dans la bande, il a réussi à me décrypter en deux temps trois mouvements. Il a réussi à voir en moi comme j'ai vu en lui. Alors que Mathias lui n'a jamais été délicat dans ses gestes ou ses baisers, il était tout le temps presser, sauvage à se préoccuper de ses besoins et non des miens alors que c'est tout l'inverse entre moi et Alexander, il cherche constamment un moyen de me retirer mes peurs comme je cherche à soigner son cœur de sa souffrance. Mais nous nous soignons simplement avec la présence de l'autre.

— Tu as faim ?

— Humm ... Oui plutôt, rentre dans la voiture, faut que je passe un coup de fil et je vais chercher des sandwichs. Me dit-il.

J'opine et grimpe côté passager du véhicule tandis qu'il se dirige vers la petite supérette située à côté de la station essence. Je profite de la situation pour augmenter un peu le chauffage de la voiture avant qu'il ne revienne.

Lorsqu'il revient avec nos sandwichs et une bouteille de Coca, il se place derrière le volant, mange son sandwich au fromage en trois minutes et reprend la route tandis que je ne suis toujours pas rendu à la moitié du mien.

Je n'ai aucune idée de la destination puisque lorsque je conduisais, à chaque fois que je prenais une sortie, c'était parce qu'Alexander m'avait dit de le faire, mais j'ai comme l'impression qu'il sait exactement où il veut aller.