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Pdv d'Alex :

Avec Arianna, nous sommes partis nous balader toute la journée. Je l'ai emmené au bord du lac de mon enfance,nous sommes allés chez le glacier et comme quand on était petit, mais cette fois-ci nous sommes en Floride et non à Los Angeles. On s'est partagé une triple boule au kiwi, parfum que nous sommes les seuls à aimer depuis que nous sommes gamins.

Après cela, nous sommes partis marcher au bord de la plage. En remontant sur la jetée, Arianna se fait bousculer par un homme.

— Pardon, excusez-moi. Dit-elle avec son air toujours souriant. On peut dire ce qu'on veut, mais s'il y a bien un truc qu'on ne peut pas lui retirer, c'est sa gentillesse et sa bienveillance, malgré tout ce qui lui est arrivé.

— Ce n'est fait rien, je ne regardais pas où j'allais. Lui répondit l'homme encapuchonné.

Cette voix. Elle me disait quelque chose. Mais où l'avais-je entendu ? Nous ne vîmes à peine son visage qu'il s'excusa encore une fois et tourna les talons.

Nous ne nous embêtons pas et reprenons notre balade avant de retourner à la maison. Nos mains se frôlent, nos doigts s'emmêlent, et nos corps se rapprochent.

En rentrant dans la maison, une vive odeur de cookie au chocolat embaume l'intérieur.

Ma grand-mère venait de nous en préparer. Nous décidons de nous poser sur les transats de la terrasse pour déguster les meilleurs cookies de Floride.

Pendant que j'aidais mon grand-père à réparer une vieille Camaro, Aria et ma grand-mère discutaient au bord de la piscine. De là où j'étais, je pouvais la voir me jeter souvent des coups d'œil. Un sourire arborait ses lèvres. C'est bien l'une des rares fois depuis longtemps que je pouvais la voir apaiser. Loin de tout, loin de lui.

Mon téléphone sonna dans la poche de mon jean. Je l'attrapais avec mes mains pleines de cambouis et m'aperçus que je venais de recevoir un message de Jonathan. Il nous a demandé de rentrer à la maison, car apparemment, on avait un problème et que cela concernait Arianna. Dès que son prénom fut mentionné, mes yeux se levèrent vers elle par automatisme et mon instinct me disait qu'il devait sérieusement avoir quelque chose qui clochait.

J'ai décidé de laisser mon grand-père terminer les derniers réglages et allais retrouver Aria et ma grand-mère au bord de l'eau. J'approche derrière elle et posai mes mains sur ses épaules. Je me penchai à son niveau pour l'embrasser sur la joue.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda ma grand-mère en voyant mon air grave.

— Je viens de recevoir un message de Jo. Il va falloir qu'on parte plus tôt que prévu. Dis-je en regardant Aria dans les yeux.

— Pourquoi ? Demanda-t-elle.

— Je ne sais pas, il m'a dit que c'était plutôt urgent. Mentais-je. Je ne veux pas l'inquiéter donc je décide de lui cacher le sujet du message.

— Je suis désolé, dis-je en m'adressant à ma grand- mère. J'aurais voulu rester plus longtemps.

— Cela ne fait rien à mon garçon. Je sais bien que vous êtes très occupé.

C'est tellement bon d'être ici, bien que j'aime énormément la Californie, la Floride est comme ma deuxième maison, c'est mon échappatoire. Lorsque je suis avec mes grands-parents, j'ai l'impression de retomber en enfance à l'époque où je n'étais qu'un petit garçon avant que mon père ne décide de nous apprendre « les ficelles du métier ».

***

Pdv d'Arianna

Pendant le trajet retour, je sens bien qu'Alex est plus que tendu au volant. Il sert tellement le cuir entre ses mains, que ses jointures en deviennent blanches. Le conteur affiche une vitesse bien au-dessus des limites autorisé mais il n'a pas l'air de s'en préoccupé Nous avons roulé sans relâche Alex a même refuser que le remplace derrière les pédales.

Je sais bien qu'il craint de devoir écouter les explications de Will et John. Ce week-end n'a pas suffi à atténuer la colère qui s'est accumulée en lui en découvrant ce mensonge. Cependant, dans ses yeux, une lueur y est figée. Derrière cette colère, trône quelque chose de plus grand et plus puissant. De l'inquiétude !

Il est actuellement trois heures du matin lorsque Alexander se gare dans l'allée de la villa. Je me suis réveillé, il y a une vingtaine de minutes. Je m'attendais à trouver la maison déserte, mais nous sommes surpris de voir les lumières allumées depuis les fenêtres du salon. Lorsque Alex et moi rentrons à l'intérieur de la bâtisse, nous constatons que tout le monde est debout et assis autour de la grande table de la salle à manger. Marco et Liam sont également présents.

Lorsqu'ils nous entendent arriver, ils nous regardent avec des visages neutres et fermés avec un air soucieux.

John risque un regard envers son fils qu'Alex ignore totalement tandis que Will garde la tête baissée.

Je sens bien que quelque chose cloche. Je suis donc la première à briser la glace.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Sara nous fait signe d'approcher. Lorsque nous avançons vers la table, ce que je vois me glace le sang et provoque même un mouvement de recul. Des photos. D'innombrables clichés sont répartis sur celle-ci. Des images de moi, de Sara,d'Alex, Peter, Will, de nous tous.

Mais ce qui me choque le plus, c'est que sur la plupart des photos, c'est mon visage qui est présent. Seule ou accompagnée de mes amis. Je suis le sujet principal de ces photos.

— Qui ? Demande Alex en parcourant la table des yeux.

Marco nous tend des feuilles qui ressemblent à des messages.

— Il y avait ça aussi.

Alex prend la première tandis que j'attrape la seconde. Je suis terrifié de découvrir qu'elle m'est non seulement destiné, mais qu'en plus, je reconnaisse l'auteur de ces mots. C'est une lettre de menace de Mathias.

« Je te l'avais dit trésor, on te surveille. M. »

Alex froisse le papier entre ses mains et le jette par terre. Il attrape un verre présent sur le buffet et se sert un verre de whisky. Il le finit d'un trait et dans un accès de fureur et de rage, il le balance contre le mur d'en face. Le verre explose en milliers de petits fragments dans un bruit sourd.

— POURQUOI ? hurle-t-il. J'AI DÉJÀ PAYÉ. J'AI DÉJÀ PERDU !

Pour l'instant, personne n'a osé parler à part nous deux. J'attrape le papier qui gis sur le sol. Les mots employés sont vagues mais explicites pour quelqu'un qui les comprendrait.

« Je ne t'ai jamais dit que tu repartirais libre. Tu devais faire passer un message, et l'heure est venue.

Ps : elle est très jolie, tu as bon goût. Comme toujours. »

Le papier n'est pas signé, mais visiblement, Alex sait de qui il s'agit. Comme tout le monde. La personne qui a tué Lexi.

Quelques photos me surprennent plus que d'autres. Un premier cliché me représente lorsque nous faisions les boutiques après notre soirée improvisée. Je me souviens que je me sentais observé et oppressé. Mais je pensais que c'était mon imagination qui me jouait des tours. Pourtant, j'ai regardé autour de moi sans rien trouver d'alarmant. Qui plus est, la photo me montre clairement en train de fixer l'objectif. On aperçoit la peur dans mon regard. Une autre photo date de ce matin et de notre sortie à la plage à moi et Alex chez ses grands-parents.

J'attrape la photo pour la montrer à Alex.

— Quand sont-elles arrivées ? Demanda-t-il en regardant le cliché ?

— Il y a six heures. Répondit William, la voix fébrile.

— Qui les a déposés ? Enchaîna-t-il.

— On ne sait pas, lorsque je suis rentrée dans la maison, l'enveloppe était sur le palier.

Alex fulmine de son côté tandis que je demande si les caméras de surveillance autour de la maison ont réussi a capté une personne.

— On les a déjà tous visionner au moins dix fois chacun. Retouché pour qu'elle soit plus nette, on voit une silhouette, mais personne n'est sûr à cent pour cent.

— Comment ça personne n'est sûr ? Vous avez reconnu quelqu'un oui ou non ? Fulmina Alex à bout de nerfs.

— J'ai cru reconnaître Mathias ! Nous dit Sara, mais je n'en suis pas certaine.

— Quoi !? S'étonne Liam.

don't forget  (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant