don't forget (en réécriture)

13.

Lorsque je me retourne, je découvre un Alexander essoufflé en essayant de me rattraper.

— S'il te plaît, attends.

— J'ai besoin d'être seul Alex s'il te plaît.

— Écoute, je sais que cela fait beaucoup à encaisser pour toi, j'en ai conscience. Mais je voudrais te montrer un endroit. Tu veux bien venir avec moi ?

Je prends la peine de réfléchir. Qu'est-ce que j'ai à perdre.

Ta tranquillité. Me dit ma conscience.

Peut-être, mais j'ai éventuellement une possibilité de déchiffrer ce mec. De savoir pourquoi je n'arrive pas à me le sortir de la tête. D'avoir des informations sur pourquoi il est comme ça et ce qui lui est arrivé pendant ces années où nous ne nous sommes pas retrouvés.

— Ok.

— Génial.

Nous nous dirigeons vers sa voiture. Lorsque nous rentrons à l'intérieur, la même odeur que d'habitude se propage à l'intérieur.

Nous avons roulé pendant plusieurs minutes. Quinze, je dirais peut-être plus je ne sais pas, j'étais trop occupé à admirer le paysage qui passait sous mes yeux et à me refaire le film de ma vie dans ma tête. Une vie avec beaucoup trop de noir.

Soudain, je sens une main se poser sur ma cuisse, ce qui me fait sursauter car j'étais trop occupé à réfléchir.

— On est arrivé.

Je lui fis un hochement de tête pour lui répondre. Je n'oublie tout de même pas qu'il m'a ignoré pendant des semaines.

Muette, nous sortons de la voiture et nous engageons sur un petit chemin pédestre. Nous marchons pendant cinq bonnes minutes avant de sortir de la route et de s'aventurer à travers les arbres et le chant des oiseaux.

Quelques instants plus tard, nous sommes au plein milieu de nulle part. Le soleil qui reflète entre les feuilles et les branches rend la chose encore plus magique.

- Je... Hum. J'ai trouvé cet endroit avec William et Sara et une autre personne il y a quatre ans.

Je vous parie combien que c'est Lexi ?

— On était parti pique-niquer tous les quatre. Puis on s'est perdu. Alors on a dû marcher pendant des heures avant de retrouver le chemin pédestre. Je peux te certifier que la vue et la paix qu'on pouvait y trouver valait largement le coup qu'on se fasse engueuler à notre retour.

J'ignore pourquoi il me raconte tout cela, mais je n'ai pas envie que cela s'arrête pour autant. C'est la première « vraie » discussion que nous avons depuis mon arrivée. Je ne voudrais gâcher ce moment pour rien au monde.

— Au fil des ans, on venait de plus en plus souvent. Jusqu'au jour où on a découvert un mini lac à moins d'un kilomètre. Mais ce qu'on adorait le plus, c'était de se poser sur ce rocher, et d'écouter la nature qui nous parlait.

— Vous aviez l'air si...

— Innocent ?

— Oui !

— On l'était plus ou moins. Puis on est retournés dans notre monde. Lorsque nous avons perdu cette personne...

— Lexi ??

Alex tourne subitement la tête vers moi et je me rends compte que je viens de dire une connerie.

— Comment tu es au courant de ça ? Me demanda-t-il presque agressif.

— La nuit où tu as fait ton cauchemar... Juste avant que je ne te réveille, tu as hurlé son nom en disant qu'il fallait qu'il la laisse tranquille.