𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 𝗎𝗇 : 𝖪𝖾𝗇𝖺𝗇

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Il y a des personnes qu'on n'oublie pas, des personnes avec qui on vit des choses, qui deviennent des souvenirs.
Des paroles qui deviennent des flashbacks.
Des rêves inoubliables. Tout reste dans la mémoire, rien ne sort si ce n'est les larmes.

Mais l'amour reste le même, tant que cette chaleur de sentiment reste au centre de mon cœur.
Comment ne plus aimer, si j'ai à ma conscience que je ne pourrais jamais me souvenir de l'amour ressenti pour lui ?
C'est la seule chose dont je ne me souviendrais plus. Certes, ça fait mal mais serait-ce plus douloureux de ne plus rien ressentir ?

Je n'en ai aucune idée, je ne connais plus le monde sans l'aimer à présent..

Notre rencontre.
C'était il y a longtemps pourtant je m'en souviens comme si c'était hier, je me souviens de lui.

Kenan, l'homme qui a su changer la tournure de mes pensées, de ma raison et de mon cœur.
Notre première rencontre fut lorsque nous avions 14 ans. En classe de troisième.

Se fut dans mon ancienne ville : Lille. C'était la période où les flocons tombaient lentement du ciel. C'était beau et agréable.

Ce jour-là, nos regard ce sont croisés et depuis il me tournait toujours autour au collège, il me lançait toutes les disquettes possibles et imaginables, même celles qui ne l'étaient pas. Quand il me parlait, il frimait en ramenant toujours tout à lui, il me parlait du temps, de ma « beauté éblouissante » quand j'attachais mes longs cheveux bruns ou quand je les  lâchais et puis, pleins d'autres sujets dont je ne prêtais pas attention.

Il m'énervait tellement car je ne lui avais jamais demandé quoi que ce soit, qu'il me collait chaque matin. Franchement qui supporterait cela ? Et puis il n'était pas attirant, son corps était maigre et élancé , sa taille moyenne, sa peau pleine d'acné. Je soupirais dès que je le voyais, je ne posais pas un seul regard sur lui, je ne lui parlais jamais, quand il attendait une réponse de ma part à l'une de ses questions stupides je répondais brièvement « je m'en fou ».

Un lundi matin, il ne s'est pas présenté devant moi. Je m'attendais comme tout les jours à ce qu'il court jusqu'à moi, et qu'il me pose les questions les plus débiles jamais entendus. Mais contre toute attente, il était assis à sa place, loin de moi comme s'il ne m'avait pas vu.

J'ai étrangement ressenti un sentiment d'épine au fond de mon cœur, et j'observais sa silhouette tournée vers le tableau. – Kenan ! J'ai aussitôt maintenu ma main sur ma bouche. Pourquoi l'avais-je appeler ? J'ai fortement fermé mes yeux en espérant qu'il ne m'ait pas entendu, qu'il ne s'était pas retourné. À ma grande surprise quand j'ai ouvert les yeux, il se tenait devant moi, droit comme un I avec les yeux écarquillés.
– Bouh ! S'écria-t-il.

– Ah, tu m'as fait peur !

Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres, je le regardais vraiment pour la deuxième fois. Il avait une lueur amusée au fond des yeux. Et ses cils, je n'avais jamais réellement remarqué leur longueur.

- Pourquoi tu as fermé les yeux, ma beauté te fait peur ?

-  Quelle beauté ? Mon œil, répliquai-je.
Il approcha son visage du mien, je pouvais sentir la chaleur de sa respiration sur ma peau.

- Au moins mon plan a marché, chuchota-t-il.

Ma conscience se demanda : Quel plan ?

L'épine enfoncée à mon cœur se relâchait lentement, à la même fréquence qu'il s'éloignait pour regagner sa place.

J'ai soupiré.

Al Djihad Of LayalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant