𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 𝗈𝗇𝗓𝖾 : 𝖹𝖺𝗄𝖺𝗋𝗒𝖺.

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Le lendemain.
La nuit dernière, j'ai versé tout autant de larmes que je n'en avait jamais versé auparavant. C'était des larmes de regret et certes, le regret est l'un des pires sentiments. Mais la nuit porte conseil et mes pensées tournaient en boucle à ce moment là alors je me disais que la vie ne s'arrête pas maintenant. Pourquoi abandonnerais-je ? Cette dunya est un combat constant auquel je n'échapperai pas jusqu'à ce que je rende l'âme. Alors j'avancerais en affrontant les épreuves de la vie comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent. Parce que j'ai fait une grosse erreur vis-à-vis de mon père qui est grave mais je vais me rattraper, je vais me repentir et je continuerai à œuvrer.

Ya Allah soit Clément avec moi..

Je me suis levé et dirigé dans la cuisine. Pendant mon trajet le long du couloir je pensais à mon petit déjeuner. Après avoir ouvert la porte, à ma grande surprise j'aperçu un homme méconnaissable. Ce n'était pas Zayann, ce n'était ni Kenan ou mon père. Il se retourna après avoir entendu la porte grincer, il portait un qamis beige qui lui allait jusqu'aux chevilles et une montre en argent à son poignet. Ses traits fins embellissaient son visage.

- As-salam 3leykoum. Dit-il avec douceur.

- Wa 3leykoum salam, ai-je rétorqué timidement.

- Subhan Allah, qu'est ce que tu as changé Layal..

- Comment connais-tu mon prénom ? Ai-je demandé d'un air intriguant.

- Tu ne me reconnais pas ? Dit-il en gloussant.

- Non..

- C'est moi, Zakarya.

Zakarya était mon cousin, le fils de la demi-sœur de ma défunte mère. Nous passions beaucoup de temps à jouer ensemble lors de mes vacances chez eux en Corse. Je me battais avec Zayann pour jouer avec notre cousin et j'aurais aimé qu'il me préfère moi à lui sauf que c'était le contraire. Car ils étaient tout deux des garçons alors ils s'entendaient beaucoup plus. Zayann et Zakarya : nos mères les ont nommés de façons similaires car il sont nés la même année et le même mois.

J'aimais sa compagnie, il a été le grand frère que Zayann n'a pas su être. Je l'ai toujours respecté et admiré, parce qu'il n'a jamais échoué dans aucun domaine. Et aussi parce qu'il a été si gentil avec moi. Mais il n'était plus le même physiquement à présent, au point où je n'ai pas pu le reconnaître. Sa peau matte était encore plus bronzée que d'habitude, il ne portait plus cette grosse paire de lunettes qui lui grossissait les yeux comme toujours et c'est ce qui me faisait remarqué la couleur marquante de ses yeux verts. Ce n'était plus un petit garçon, c'était un homme. Un bel homme qui avait certes changé physiquement or il avait la même lueur de bonheur que lorsque nous étions encore petits. Zakarya, celui qui excelle dans tout et sans doute le plus gentil que je connaisse.

Surprise par sa réponse j'ai répliqué.
- C'est vraiment toi ?!

- Je te retourne la question ! A-t-il rétorqué.

J'ai ricané.
- En chaire et en os !

- Le temps passe si vite Subhan Allah.. a-t-il soupiré.

- Dis moi, qu'est ce que tu fais là ? Tu viens de Corse ? Ai-je demandé.

- Non, je viens de Médine.

- Ah oui, j'avais oublié que tu étudies là bas.

- Il y a longtemps que j'ai étudié, tu sais - dit-il en me jetant un regard perplexe - j'enseigne à présent.

- Ou avais-je la tête ?! Me suis-je exclamé d'un air embarrassé.

- De toute façon, un imam de s'arrête jamais d'apprendre la science. Dit-il avec compassion.

- C'est vrai, qu'Allah te fortifie dans ta carrière.

- Amin, m'a t-il répondu avec un sourire.

C'est alors que Zayann apparu dans la pièce. Il portait un qamis bleu, c'était la première fois que je le voyais habillé de la sorte.

- Regarde, Zakarya est là. Lui ai-je annoncé.

- Je sais, rétorqua-t-il avec mépris.

- Je vois que tu n'as pas changé ton comportement envers ta sœur, dit Zakarya.

- Laisse, c'est pas grave.. ai-je murmuré.

Zayann fit signe a notre cousin d'y aller alors celui-ci s'exécuta et pris son sac avec lui.

- Où allez vous ?

- À la mosquée, répondait Zakarya.

- Ce n'est pas l'heure de la prière, si ? Ai-je demandé.

- Il est midi.

- Déjà ?! Me suis je exclamé.

A ces mots, Zakarya ricanait. Puis ils se sont retirés.

Al Djihad Of LayalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant