𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 𝗏𝗂𝗇𝗀𝗍-𝗌𝖾𝗉𝗍 : 𝖫𝖾 𝗉𝗂𝗋𝖾.

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La confidence noie la douleur.
Zakarya a été mon confident lorsque rien n'allait, et même dans les bons moments. On dit souvent qu'il ne faut pas se confier, car chaque confident a lui-même un confident. Mais pour moi et Zakarya, cette morale ne s'applique pas, car je suis sa confidente et il est le mien. Sauf qu'aujourd'hui je ne sais pas comment lui ouvrir mon cœur pour lui affirmer que je refuse de l'aimer ?
Allah, Lui écoute, comprend et exauce contrairement à l'Homme qui peut en souffrir. Allah n'a pas de ressemblance avec Ses créatures, Il nous a créée avec des forces et des faiblesses tandis qu'Il a la puissance sur toutes choses.

Après avoir récupéré Amra, j'ai invité mon cousin chez moi. Bien qu'ils ne se connaissent pas, j'ai pensé que ce serait une occasion idéale pour qu'ils fassent connaissance entre oncle et nièce. Zakarya est une personne très aimable, et je pense que ceux qui ne l'apprécient pas sont tout simplement envieux et jaloux. En tout cas, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire qu'il ne l'aimait pas. Bien sûr, il a quelques défauts, mais rien qui ne soit détestable.

Il était 18 heures et j'étais affalée sur le canapé, incapable de me diriger vers la cuisine pour préparer le dîner. Cette journée avait été particulièrement épuisante et ma grossesse ne me facilitait pas la tâche. Zakarya s'assied sur le petit espace du canapé que je n'avais pas comblé avec mes jambes.

- Ça va ? me demande-t-il.

- Non, pas du tout. Tiens, passe-moi mon téléphone, je vais commander, ai-je répondu d'un air blasé.

- Mais je peux cuisiner si tu veux, a-t-il bondi du canapé.

- Vraiment ?!

- Bien sûr, de quoi as-tu envie ?

Mon cœur a bondi de joie. Je pouvais vraiment demander tout ce que je voulais ! Le comble ! J'ai réfléchis pendant une minute et finalement j'ai sorti :
- Un bon tajine !

- C'est comme si c'était fait !, s'est-il exclamé en s'éloignant vers la cuisine.

C'est ainsi qu'il a su me remonter le moral. Zakarya détestait me voir de mauvaise humeur, et il avait raison. Il avait cette façon de me faire sentir en sécurité, et je savais que je pouvais toujours compter sur lui. Il s'était mis au taquet dans la cuisine, et j'étais en train de zapper à la télévision. L'odeur d'oignons dans un fond d'huile qui venait de la cuisine était agréable. C'est alors que je suis tombée sur un reportage à propos du taux des divorces après la naissance du premier enfant. C'était effrayant, car il y en avait beaucoup.

Je me suis mise à paniquer. Et si nous étions l'un de ces couples ? Et si notre amour ne suffisait pas pour surmonter les difficultés de la parentalité ? Mais Kenan m'a déjà rassurée. Je me disais que tout allait bien se passer et que nous étions plus forts que cela. Que nous avions traversé tellement d'épreuves ensemble, et que nous en avions surmonté chacune. Lorsqu'il me regardait avec un sourire aimant, je savais que tout irait bien. Alors qu'est ce qui pourrait briser cette chose solide qui nous lie ?

Il n'y a rien dans le monde qui puisse égaler l'amour que je ressens pour Kenan. C'est comme si chaque fibre de mon être était imprégnée de son essence. Depuis que je l'ai rencontré, tout a changé. Avec lui, j'ai commencé à voir les choses sous un angle différent. Il m'a montré la beauté de la vie et m'a appris à apprécier les petites choses. Grâce à lui, j'ai appris à être plus ouverte d'esprit et à embrasser les nouvelles expériences.

Je me souviens encore du moment où j'ai réalisé que je l'aimais. C'était comme si tout s'était illuminé, comme si je voyais le monde pour la première fois. C'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à dire oui au monde, à embrasser chaque opportunité et à vivre pleinement.

Il est la raison pour laquelle j'ai perdu ma joie de vivre mais aussi pour laquelle je l'ai retrouvé. Je ne pourrais pas être plus reconnaissante. Chaque jour passé avec lui est une bénédiction.

Amra s'approchait de moi avec un sourire enjoué et me demanda si je voulais jouer à la poupée avec elle. Mon cœur bondit de joie à cette idée. J'avais toujours gardé une part de mon âme d'enfant et cette proposition était un baume pour mon esprit.

Nous avons rapidement commencé à jouer avec nos poupées, imaginant une aventure fantastique pour chacune d'entre elles. Mon personnage, Luminia, était une poupée blonde aux yeux bleus, vêtue de rose, tandis que la poupée d'Amra, Féerine, était une fée aux cheveux roux, habillée en vert. Nous avons laissé libre cours à notre imagination débordante pour créer de nouveaux épisodes de notre série imaginaire. C'était un moment magique, où nous avons pu nous perdre dans un monde de rêve et de fantaisie.

Soudain notre moment ensemble a été interrompu par la sonnerie de mon téléphone.
C'était un numéro inconnu, sûrement le nouveau d' Ayoub. Il a tendance à changer de numéro très fréquemment. Je lui ai répondu et je m'attendais à ce même discours « Salut, c'était juste pour te prévenir que c'est mon nouveau numéro ». Mais quand j'ai entendue la voix je me suis rendu que c'était une femme à la autre bout du fil.

- Êtes-vous bien Madame Maconi ?

- Oui, c'est moi.

Elle soupira un coup puis repris la parole. Je sentais en moi une vague d'insécurité et je commençais à avoir peur de la réponse après ce lourd soupir qu'elle a poussé, je savais que ce que j'allais entendre ne me plairais pas mais j'étais loin d'imaginer le pire.

- Je suis médecin légiste de la clinique VitaMors et je le regret de vous annoncer la mort de Monsieur Kenan Meyer.

Les cris ont déchiré mon âme, comme des griffes qui me déchiraient de l'intérieur. J'ai crié comme je n'avais jamais crié, mes cordes vocales brûlant de douleur. Tout mon corps tremblait alors que je m'effondrais sur le sol, mes genoux me lâchant. Zakarya me regardait avec des yeux inquiets, me secouant et me demandant ce qui se passait, mais je ne pouvais pas répondre. Amra pleurait, effrayée par cette scène, mais je ne pouvais pas la réconforter. J'étais seule, même avec eux à mes côtés. Tout ce qui avait de l'importance pour moi avait disparu, et je ne pouvais plus rien faire pour changer cela.

Mon partenaire de vie, était parti.

Al Djihad Of LayalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant