𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 𝗊𝗎𝗂𝗇𝗓𝖾 : 𝖫'𝖺𝗆𝗈𝗎𝗋 𝖾𝗌𝗍 𝗋𝗈𝗂.

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J'entendais la porte grincé. C'était bel et bien Kenan derrière la porte. Je ne m'en doutais pas. Il avait un coquard, celui-ci raffermissait son œil et il ne pouvait plus l'ouvrir. C'était sûrement à cause de mon frère.. Il fuyait mon regard et ne s'attardait pas pour effectuer les soins de mon père. Il le salua bien sûr, mais n'avait pas fait de même pour moi. J'étais comme invisible.

Quand il eu finit son travail, il a dit au revoir à mon père et s'en est allé. J'étais scotchée sur ma chaise, incapable de me décider. Dois-je le suivre ou rester ici ? L'amour ou la haine ? Non, il y a eu suffisamment de haine et de souffrance. Cela suffit ! Parce que malgré tout, j'ai continué à l'aimer. Si une chose n'a jamais changé, c'était bien l'amour. En général, l'amour ne suffit pas, mais aujourd'hui, il est roi. Aujourd'hui, l'amour guide les choses, l'amour fait les choix, l'amour décide. L'amour m'a dit de me lever et de m'exprimer. Il est plus fort que tout.

- J'arrive papa ! Ai-je annoncé à mon père en me précipitant pour suivre Kenan.

Il avait déjà franchi la porte de l'appartement. J'ai dévalé les escaliers en entendant ses pas. L'adrénaline montait.

Je visualisais sa silhouette et je repensais à tous les moments que nous avions partagés ensemble. Je me suis souvenue du jour où il m'a prêté sa veste alors qu'il pleuvait des cordes en plein été. J'étais en t-shirt, et lui portait une petite doudoune car il était malade, mais malgré cela, il a accepté de m'accompagner au cinéma. Ce jour-là, il avait une lueur amusée dans les yeux. Quand j'ai senti sa chaleur sur mes épaules, je n'ai rien dit car il y a des moments où le silence suffit, où les regards suffisent. Il a continué de maintenir sa veste autour de moi et de me sourire. Ce sourire doux et apaisant était agréable à contempler.

Je pensais à un moyen de lui dire que je l'aimais, le mot qui définirai  un amour plus fort que la patience, la trahison, les disputes, les épreuves. « Je t'aime à la folie », « Je t'aime beaucoup », « Je t'aime fort ». En réalité, aucun mot ne pouvait exprimer pleinement ce sentiment. Comment peut-on aimer à ce point, au point que rien ne puisse s'effacer, même après tant d'années ? Cela valait la peine d'essayer de raviver cette flamme, malgré que c'était du passé et qu'on a déjà grandi. Et puis, je l'ai enfin aperçu...

Il se tourna vers moi, l'air perplexe et s'arrêta pour me regarder. J'ai pu m'arrêter aussi. J'ai soupiré, mais ce n'était pas le moment de me taire car désormais il n'y avait plus de temps pour le silence. Le moment était arrivé. Cette fois, nous laissons tout derrière nous. Seul l'amour triomphe.

- Je t'aime ! Lui criai-je. 

- Hein ?

- Je t'aime tout court Kenan ! Parce qu'on ne place pas de mots sur un amour qui va au delà de tout !

- Je t'aime, Layal ! Parce que tout l'univers a conspiré pour me faire arriver jusqu'à toi !

- C'est une citation de Paulo Choelho ça !

- Oui, mais c'est ce que je ressens vraiment.

- Je ne crois plus en tes paroles Kenan, prouve le moi ! Prononçai-je d'un air provocateur.

- Dis moi qu'est-ce qui t'as fait courir comme jamais jusqu'à moi comme ça ? Dit-il en avançant de plusieurs pas vers moi.

- Tu le sais non ? Tu sais que je t'aime !? M'exclamais-je en me rapprochant un peu plus.

- Toi aussi tu devrais savoir que je t'aime. J'avais 14 ans, je n'étais qu'un stupide gamin. Aujourd'hui, je sais ce que je veux. Je te veux toi, Layal. Marions nous, au nom de l'amour.

- Au nom de l'amour, j'accepte, ai-je dis fièrement.

Il s'est subitement mit à geindre. - Comment tu fais Layal ? Me demandait-il.

- De quoi ? M'étonnais-je.

- Tu me fascines... Je t'ai fais de la peine pendant des années, et pourtant tu m'as pardonné si rapidement. Tu es une personne incroyable, qu'Allah me punisse si je te fais du mal à nouveau, me déclarait-il.

- Tu ne peux pas imaginer à quel point j'ai soufferts, mais aussi a quel point je t'aime... lui ai-je énoncé.

Oui j'ai renoncé à la rancune et j'ai accepté l'amour plus que n'importe quoi. Mon âme fut enfin apaisée, la patience a payé et Allah à exaucé le plus grand de mes vœux : ressentir a nouveau l'amour de cette jeunesse.

Cependant, je ne savais pas ce qui allait se passer ensuite. Quand il s'agit d'aimer, l'amour suffit. Mais quand on vit... oh, si seulement on pouvait vivre seulement par amour, mais ce n'est pas le cas. Certes, la vie est difficile, mais ce n'est pas une raison pour abandonner. Allah nous a créés pour une vie de lutte. Je veux juste aimer. Ressentir à nouveau et recevoir l'affection de Kenan. Peu importe les conséquences...

Al Djihad Of LayalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant