Al Djihad Of Layal

𝖢𝗁𝖺𝗉𝗂𝗍𝗋𝖾 𝗏𝗂𝗇𝗀𝗍-𝖽𝖾𝗎𝗑 : « 𝖤𝗇𝖿𝗂𝗇. »

Je me tenais en face de lui, les yeux rivés dans les siens, mon corps tremblait. Tout mon esprit était chamboulé et mon rythme cardiaque augmentait de plus en plus.

- Layal grouille toi ! Me hurlait Zayann depuis l'intérieur.

Alors que je commençais à me rapprocher lentement de la maison. Zakarya a baisser sa tête et a posé sa main sur ses yeux pour ne pas que je vois l'impact de ses émotions sur son visage.

- Je suis vraiment désolé Zakarya... prononçais-je d'une voix atone.

Il n'a rien dit, mais son silence a tout dit. Je l'ai vu s'effondrer, souffrir, mais je suis partie indifférente à la situation. Toutefois, j'ai ressenti une douleur intense pour lui, au point de verser une larme en montant les marches des escaliers. J'ai déjà connu cette douleur, ce cœur brisé, mais cette fois, c'était différent, car je m'étais engagée avec quelqu'un d'autre. C'était mon jour et je ne voulais rien gâcher. Je ne voulais pas tourmenter mon âme une seconde fois. Il fallait me comprendre ! C'était l'une des rares fois où j'étais vraiment heureuse. Oui, je ne faisais pas semblant de sourire, cette fois c'était pour de vrai. Maintenant, je devais faire vite, l'amour de ma vie m'attendait.

Quand ils m'ont vu entrer, je me sentais comme une princesse. Les regards impressionnés me flattaient et les sourires me comblaient.

Kenan était accompagné de son père, sa mère et... Amele Meyer ?! J'ai été étonné de voir mon employée passionnée de couture présente. Je n'avais pas remarqué le point commun entre Kenan et Amele : leur nom de famille. Comment ai-je pu être aussi distraite ?! C'était donc pour ça qu'elle m'avait demandé un congé payé pile le jour de mon mariage. Elle m'a fait un signe de la main discrètement et je lui ai souri chaleureusement en inclinant ma tête.

Kenan me tendait un bouquet de roses blanches, mes préférées. Il portait un qamis de la même couleur que ma robe, et un manteau assorti avec des détails dorés et somptueux qui faisait tout le charme de son vêtement. Il était beau, vraiment beau. Mon sourire était sincère, comme jamais auparavant.

J'avais fais le bon choix, car dès que je le voyais, j'oubliais tous mes problèmes, même ce qu'il m'avait fait subir dans le passé. Les yeux peuvent être mystérieux, mais dans les siens, j'ai vu mon avenir. Oui, j'ai vu que nous nous aimerions éternellement. Ce n'était pas un amour classique, mais l'amour d'une vie, c'était l'amitié et les rires, c'était la vie et la mort, c'était ici-bas et l'au-delà. Pour toujours et à jamais, je l'ai aimé, je l'aime et je l'aimerai au-delà des limites de l'amour. Parce que ce n'est pas jusqu'à ce que la mort nous sépare, mais jusqu'à ce que le Paradis nous réunisse.

- Je t'accorde la main de ma sœur, prononça Zayann.

- J'accepte, a-t-il rétorqué.

Nos âmes se sont liées, nos cœurs ont fusionné. Il m'a enlacée tendrement, c'était le premier câlin autorisé religieusement parlant, celui qui signifiait que nous avions accompli notre destin devant Le Très-Haut.

- Enfin.., soupire-t-il en caressant le dos de ma robe.

Oui, enfin.., ai-je répondu d'une voix fragile, envahie par une vague d'émotions.

Mes larmes coulaient sans que je m'en rende compte, mais j'étais heureuse, tellement heureuse.
Une douce odeur de musc venant de lui a envahi mon odorat et a pénétré mon cœur en profondeur. Nous étions entourés d'environ vingt personnes ce jour-là, mais pour moi, il n'y avait que lui et moi, c'était notre moment, notre union, notre amour. Les larmes ne pouvaient s'empêcher de couler tant c'était beau.

Une heure après la cérémonie, nous deux enfin réunies, nous parlions de tout et de rien, un moment gravé dans l'éternité. La mère de Kenan m'a souri et j'ai senti sa tendresse quand elle m'a embrassé. Son père était fier de notre union, il a mis en garde mon mari et a ordonné qu'il me traite bien, qu'il cesse son comportement immature, me considérant comme une perle rare et m'accueillant joyeusement dans leur famille. C'était amusant de voir son doigt fixer le nez de Kenan. Mon mari semblait gêné en se grattant la tête.

Quant à Zakarya, il observait silencieusement la scène, j'ai remarqué qu'il essayait de se faire oublier, bien qu'il ait assisté à mon mariage en tant que témoin. J'étais honorée de l'avoir invité. Mais en vérité, je sens que sa confession a affecté notre relation. Lorsque nos regards se croisaient, il me souriait légèrement et sans m'en rendre compte, j'avais mal pour lui. Peut-être aussi pour moi... Je ne sais pas.

Amele est venue me rejoindre sur le canapé du salon, elle sautillait et souriait comme au premier jour de notre rencontre.
- Surprise ! S'exclame-t-elle.

- Comme on se retrouve ! Eh on est des belles-soeurs ! Je n'arrive pas à croire que je ne m'en suis pas rendu compte, déso-

- On s'en fou ! Me coupe-t-elle. On est des belles-soeurs maintenant non ? Aaah je suis trop con-ten-te ! Crie-t-elle encore plus fort que pour sa première phrase.

Elle m'a enlacé soudainement, sa joie était manifeste. Elle m'a chuchoté à l'oreille : « Je ne sais pas comment tu vas faire pour le supporter. Bon courage, hein ! » J'ai ri de ce qu'elle a dit.

- Je sais bien comment il est, ça fait longtemps qu'on se connaît ! Rétorquais-je.

- Ah bon ? S'étonne-t-elle, je croyais que c'était récent.

- C'est loin de l'être..

- Je veux savoir ! De toute façon on a tout la vie pour que tu me racontes ! Aujourd'hui on célèbre votre mariage, c'est ça qui compte.

J'ai souri et elle m'a rendu la pareille. Pour la première fois, j'ai ressenti l'amour d'une famille entière. Amele sautait de joie, mes beaux-parents étaient fiers et Kenan... Kenan m'a offert le rêve de ma vie : l'épouser. Il m'a rendu à la fois la femme la plus malheureuse et la plus heureuse, et m'a fait sentir entière. Ayant grandi dans une famille où je me sentais peu aimée, j'ai souffert de l'absence d'affection de mon frère. Mais aujourd'hui, mon cœur est rempli d'épanouissement. Qu'y a-t-il de plus précieux que l'amour de sa famille ?

Ce jour-là a été le plus beau de ma vie parce qu'on m'a aimé et on a aimé m'aimer.