Une épée plongea et passa à deux doigts de mon oreille, j'esquivai et parai le coup avec le chandelier. Une silhouette voulut se précipiter dans mon dos mais elle fut refoulée de l'autre côté de la pièce par l'Auteur, surgissant comme une ombre et se déplaçant à une vitesse hallucinante. Je donnai un coup de pied à l'entrejambe de mon adversaire qui siffla de douleur et s'effondra au sol. Je pâlis en voyant subitement, entre deux personnes se jetant l'une sur l'autre, une scène à glacer le sang. Je fonçai dans le tas, poussant ceux devant moi pour me précipiter vers un Solène saisi au cou par son pali. Le pauvre blond tentait vainement de se défendre, griffant son pali, ses jambes se balançant, son visage devenant de plus en plus rouge, semblant lutter pour capter quelques bouffées d'air.
Je ne pouvais pas entendre la conversation entre les deux, ou plutôt le monologue de Polters, faute d'être à l'opposé. Deux assassins me barrèrent la route, m'empêchant de continuer plus loin.
« Solène ! » criai-je en désespoir de cause, parant le coup d'un des deux hommes devant moi.
Je le vis se débattre de moins en moins. Persuadé que j'allais assister à sa mort, je commençai à détourner la tête, culpabilisant de ne pouvoir le sauver.
Je perçus soudainement un éclair argenté se faufiler entre les personnes, mon regard le suivit, apercevant celui-ci trancher d'un coup le bras qui retenait le concubin. Un cri se fit entendre, Polters avait hurlé de douleur, son bras tombant mollement dans une mare de sang et Solène s'affaissant au sol. Le pali regarda d'un air enragé celui qui l'avait fait. Alfen s'était positionné devant le concubin, le protégeant de son corps abîmé et sanguinolent, des blessures pouvant être visibles à travers ses vêtements tachés.
J'enjambai des corps dispersés sur le sol, constitué de malheureuses servantes et de sbires de Polters, afin de rejoindre promptement le blond et le premier ministre.
Un calme sembla planer dans la pièce. Nous n'étions plus qu'un petit groupe entourant un Solène tremblant et livide, crachotant pour récupérer des gorgées d'air. Je jetai un coup d'œil à l'impératrice, s'étant décalée à droite d'Alfen, Annya s'était précipitée derrière Sadé et l'Auteur était au milieu de la pièce, semblant tracer une sorte de limite entre notre groupe et celui de Polters. Celui-ci déchira enfin une partie de sa cape afin d'entourer son moignon qui lui servait vaguement de bras, lançant des éclairs par ses yeux à celui qui le lui avait tranché.
« Seigneur Polters, rendez-vous, vous avez perdu. Les renforts seront là d'un moment à l'autre grâce à mon signal. Alors, arrêtez ce massacre », termina le ministre d'un air peiné en jetant un regard aux cadavres des servantes qui jonchaient le sol.
Le pali du blond cracha avec véhémence et colère :
« Plutôt mourir ! Quitte à perdre, qu'au moins je vous emporte avec moi dans ma tombe ! »
Cette exclamation ne me dit rien qui vaille...
Je le vis tendre sa main droite et un de ses hommes de main déposer une sorte de bâton dans sa main.
« Connaissez-vous les feux d'artifice ? Que pensez-vous si la bibliothèque en était garnie ? », demanda-t-il d'un air sournois, un sourire terrifiant sur le visage.
Attendez ?? Il allait nous faire sauter avec lui ?? Il était complètement malade !!
« Jamais !! », hurla brusquement un Solène en réponse, debout sur des jambes chancelantes.
Son intervention surprit une partie du monde rassemblé. Cette surprise se transforma en stupéfaction lorsque le blond se jeta sur un livre et le tira vers lui.
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Réincarné pour sauver un cœur brisé ✓
RomanceLa réincarnation, un concept assez vague pour certains. Pour d'autres, c'est la rédemption, voire un moyen de racheter ses erreurs. Mais pour Soliès, c'est plus une question d'arnaque. Mort jeune, renversé par une voiture, il se retrouve réincarné d...