L'impératrice ne prononça aucun mot, se contentant de me jauger du regard, me détaillant de la tête aux pieds, tout en fermant son livre et en le posant sur la table, à côté de sa tasse.
Cela me mit à l'aise d'être ainsi jugé du regard, comme si je n'étais qu'un simple poulet emballé sur une étagère de supermarché.
Puis... Je n'aimais pas cette personne. Peut-être était-ce dû à notre mauvaise première rencontre, je n'avais, à vrai dire, pas été très bien accueilli. Cependant, pour Orias, j'étais prêt à faire un effort et à me montrer plaisant, ainsi qu'agréable.
« Tu es encore en vie. Toutes mes félicitations, me surprit la voix froide de l'impératrice.
- Merci impératrice », remerciai-je sans comprendre un traître mot, une goutte de sueur froide me coulant dans le dos.
Elle plissa des yeux, semblant chercher une trace de mensonge ou de mesquinerie dans ma voix.
Et comment ça j'étais encore en vie ??? Les assassinats fonctionnaient donc si bien dans ce palais ???
« Relève la tête », m'ordonna l'homme.
Je levai les yeux sans comprendre.
« Sais-tu que tu es le quatrième époux du second prince ?, lâcha brusquement Sadé, tout en prenant la tasse dans ses mains et en buvant une gorgée.
- Je- Je l'ignorais, votre majesté, balbutiai-je, désemparé face à un tel aveu.
- Toutes les félicitations sont donc de mise, puisque tu es le seul à avoir survécu à la première nuit », sourit froidement celui-ci.
Avais-je fini dans un film d'horreur et de tueur en série ou quoi ?? Puis, je n'étais pas le seul ! Et Solène dans cette histoire ?
« Votre majesté, je ne suis pas le seul à être en vie à ce jour. Le concubin Solène l'est également et-
- Les concubins ne comptent pas. Mon fils n'a jamais voulu de concubin, excepté celui-ci. J'ignore pourquoi. Cependant, nous lui avions donné plusieurs époux et épouses et tous ont été retrouvés morts le lendemain, je me demande donc ce que tu as de si spécial pour être encore en vie », m'interrompit l'impératrice.
Je n'eus pas le temps de renchérir que celle-ci m'ordonna, d'un geste de la main, de venir s'asseoir en face d'elle. Un coussin d'un rouge bordeaux fut amené et déposé.
Je me levai et me dirigeai vers le siège avant de m'y asseoir avec le plus de grâce possible. Enfin, grâce fut un grand mot, je me contentais seulement de me mettre sur mes genoux, sans déranger mon interlocuteur.
Je cherchai rapidement du regard où se situait l'Auteur mais ne la vis nulle part. La pauvre avait dû certainement rester dehors et devait m'attendre.
« As-tu déjà déjeuné ? », me demanda subitement l'impératrice.
Je secouai la tête en signe de négation, pouvant entendre les grognements de protestation de mon estomac depuis ce matin, n'ayant eu que pour seule nourriture une gorgée de thé à ce jour.
Elle se tourna vers des serviteurs et leur décréta d'amener le déjeuner.
« Sinon, Soliès, puisque c'est bien ton nom, réponds à ma question, si tu trouvais une balle, qu'en ferais-tu ?, m'interrogea Sadé tout en souriant.
- Une balle ? Hé bien... », réfléchis-je.
Qu'en ferais-je ? Honnêtement, aucune idée. Il n'y avait pas vraiment de poste de police pour amener des objets perdus ici... Puis, c'était quoi cette question ?? Voulait-il me tester ? Mais me tester sur quoi à partir d'une balle ?
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Réincarné pour sauver un cœur brisé ✓
RomansaLa réincarnation, un concept assez vague pour certains. Pour d'autres, c'est la rédemption, voire un moyen de racheter ses erreurs. Mais pour Soliès, c'est plus une question d'arnaque. Mort jeune, renversé par une voiture, il se retrouve réincarné d...