Chapitre 4

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Le jour du mariage était arrivé. Deux journées s'écoulaient rapidement, peut-être même trop. Ma seule consolation était que Fury était prêt à m'aider et qu'ensuite l'Auteur restait à mes côtés en tant que serviteur envoyé par cette andouille.

Je poussai un soupir de désespoir teinté de mélancolie, alors que les servantes m'apprêtaient. Ce qui aurait dû être un jour merveilleux pour moi se transformait en une journée funèbre. Je fermai les yeux, ne voulant même pas jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil dans le miroir. Quelqu'un s'approcha, c'était Mariana. Elle semblait profondément peinée.

« Je suis désolée, Soliès... », s'excusa-t-elle.

Je secouai la tête et me levai, les servantes ayant terminé, ma longue robe rouge frottant contre le parquet.

« Tu n'y peux rien, Mariana, je ne t'en veux pas », la rassurai-je en lui prenant la main.

Elle secoua la tête puis changea de sujet :

« Viens, je vais t'accompagner, c'est le moins que je puisse faire ».

J'acquiesçai et la suivis à l'extérieur, l'Auteur sur mes talons, restant obstinément silencieuse, puis montai dans la calèche, en direction du palais impérial.

Le trajet se déroula dans un mutisme complet, moi, ruminant de noires pensées, Mariana plongée dans les siennes et l'Auteur, en train de se demander encore ce qu'elle faisait là.

« Nous sommes arrivés », lâcha brusquement la jeune femme avec tristesse.

Nous descendîmes de la calèche, ayant du mal à suivre Mariana, à cause de la longue robe rouge, fort peu pratique. L'Auteur dut prendre la traîne dans ses bras, afin d'éviter que je ne m'emmêle les pieds dedans et que je m'étale sur le sol lamentablement.

Le palais... ressemblait à n'importe quel palais de Chine. Enfin, je ne m'y connaissais même pas assez pour les décrire. Enfin, je pouvais essayer. 

Le palais était en fait divisé en plusieurs "petits" palais, puis dispersés un peu partout, tous entourés de jardins, et situés autour du palais impérial de l'empereur. Les toits recouverts de tuiles jaunes et rouges vernies s'étendaient à perte de vue, d'éblouissantes décorations multicolores sillonnaient les plafonds à caissons délicatement ciselés ainsi que les terrasses et balustrades de marbre blanc. Les poutres et les colonnes entouraient et soutenaient l'ensemble du palais, lui-même abrité entre d'immenses murailles qui le séparent du reste du monde.

Nous franchîmes les portes, immenses, fièrement dressées, montrant toute l'étendue de la puissance de la famille royale. Je poussai un énième soupir de frustration en passant les portes du palais, guidé par Mariana qui m'ouvrait la voie, et suivi par quelques gardes, nous escortant.

On nous fit étonnamment passer par le côté, traversant plusieurs halls, loin de l'agitation de la Cour. Je vis au loin le monde rassemblé, l'autel des vœux et le long tapis rouge.

C'est vrai, je ne peux me montrer que lorsque la cérémonie aura débuté, tout comme je n'ai pas le droit de voir mon futur époux avant le mariage.

On me fit entrer dans une pièce et ma « sœur » me demanda d'attendre ici. Je m'assis sur une chaise, attendant patiemment le retour de celle-ci. Mes « parents » m'avaient vaguement souhaité un heureux mariage, si on pouvait l'appeler ainsi, et Méaline avait pleuré toutes les larmes de son corps. Je souris tristement en pensant à elle, elle était devenue inconsolable.

« Hey Soliès ≈ Pas trop stressé ? », interrogea une voix que je ne connaissais que trop bien, surgie de l'ombre.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Espèce de bougre !! (ノ`□')┻━┻ »

Réincarné pour sauver un cœur brisé ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant