Chapitre 6

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Le bruit de deux respirations lentes pouvait se faire entendre dans la pièce. L'une des deux se coupa légèrement et les yeux d'une personne s'ouvrirent, scrutant le moindre détail dans la noirceur de la chambre. Sa main gauche serra un peu celle de l'autre personne tandis que son bras droit resserrait sa prise sur la taille du deuxième homme, dormant d'un paisible sommeil sur son torse.

Orias repoussa doucement son époux et bondit brusquement hors du lit, une épée à la main, interceptant in extremis une dague lancée à son encontre. Le son de deux lames qui s'entrechoquèrent suivit, le second prince évita le coup rapidement, puis se glissa jusqu'à l'ombre agressive et fit glisser son arme le long du bras de celle-ci, avant de le lui couper, du sang éclaboussant sa robe. Cette action stupéfia l'intrus qui tenta de s'échapper, cependant, son adversaire ne lui en laissa pas le temps et lui asséna un coup en plein dans l'estomac, lui coupant le souffle. Tout le combat, excepté le bruit des deux épées, s'était déroulé dans un silence absolu. L'autre personne tomba sur ses genoux, se tenant le ventre d'une seule main, la respiration erratique.

Le prince jeta un coup d'œil prompt vers son fiancé qui semblait toujours dormir d'un sommeil de plomb. Il marmonna des mots inaudibles puis se tourna, tout en ayant l'air de chercher quelque chose. Le vainqueur se reconcentra sur l'assassin et s'accroupit, toujours sur ses gardes, et lui chuchota d'une voix menaçante :

« Dis-moi qui t'a envoyé.

- Plutôt mourir, répondit le criminel d'un air narquois.

- Vœu exaucé », accorda Orias d'un sourire glacial.

En même temps qu'il prononçait ces paroles, il se releva et trancha la tête de l'indésirable, le sang se répandit sur les tapis et le sol alors que la tête roulait sur le plancher avant de s'arrêter aux pieds de son bourreau.

« Comment vais-je nettoyer tout ce bazar ? », souffla-t-il.

Il regarda sa robe tachée de sang et poussa un soupir de résignation.

« Peut-être as-tu besoin d'aide ? », murmura une voix taquine.

Le prince se retourna en direction de la voix, surpris de constater cette personne ici. Il était assis sur la table de chevet, comme s'il s'agissait du siège le plus confortable au monde, une jambe se balançant, l'autre repliée contre son torse et sa tête reposant sur son bras, posé sur son genou. Quelques rayons de lune permettaient d'entrevoir une partie de son visage.

« Maître Fury. C'est un honneur de vous voir ici, salua Orias à voix basse, tout en s'agenouillant.

- Non, voyons Orias, je ne suis pas venu pour que tu te mettes à genoux devant moi. Relève-toi voyons, intima le blond d'un geste de la main, je passais simplement par là.

- Cela reste un honneur, même si... les circonstances ne me permettent pas de me présenter comme il le faut, expliqua doucement le prince tout en se relevant.

- Tu n'as pas à t'en faire, tu peux parler à voix haute. J'ai plongé ton époux dans un sommeil profond et personne d'autre ne peut entendre notre conversation, lâcha le dieu.

- Je... Dans ce cas, maître Fury, pourquoi avoir insisté pour que je me marie avec cette personne ?, questionna le jeune homme.

- Ne possèdes-tu déjà pas la réponse ? Ne ressemble-t-il pas à celui que tu vois dans tes rêves ? », renchérit Fury tout en penchant la tête sur le côté, d'un air interrogateur.

À ses mots, Orias resta silencieux, réfléchissant à ce que l'homme lui avait dit.

« Il faut savoir se séparer du passé », murmura soudainement le blond à l'adresse du prince.

Réincarné pour sauver un cœur brisé ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant