Ignorer

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On arrivait chez Lise, on se mettait dans sa véranda, elle sortait des bières, de la vodka, du rhum, et chaque fois que mon verre était vide, elle le remplissait. Comme son père fumait dans la maison, ça ne dérangeait pas Lise que les garçons et moi on fume à l’intérieur aussi, alors je ne m’arrêtais presque pas, quand le paquet fût vide, je prenais celui de Julien.

Julien : Je sais pas si c’est une bonne idée, tu en as déjà fumé beaucoup tu sais ?
Azazelle : S’il te plaît, c’est vital là

Je savais ce qui le faisait craquer, et il avait beau être assit en face de moi, je savais comment me positionner pour lui « faire du pied » sans que personne ne me voit. Il ne pouvait pas résister et me donna son paquet, il était rouge pivoine, et une fois le paquet en main je me remettais droite sur ma chaise avec un beau sourire narquois comme je les aimes.
Le mélange bière, rhum, vodka, marchait si bien que je finissais la tête dans les toilettes avec Lise qui tenait mes cheveux.

Lise : Aller viens je te mets sous la douche
Azazelle : Je veux encore boire !
Lise : Ça ne résoudra rien si c’est pour te mettre dans cet état

Je pleurais encore, je sortais mon téléphone le temps de monter les marches et essayais d’envoyer un message à Ezra avant que Lise n’attrape mon téléphone.

Lise : Tu feras pire que mieux en faisant ça et dans cet état comme je disais, je reste près de toi pour t’aider à laver tes cheveux, après je te mets au lit
Azazelle : Merci… j’ai honte Lise je te jure j’ai honte
Lise : De quoi ?
Azazelle : Qu’est ce que Lorenzo doit penser de moi ? Tu voulais me présenter en tant que fille bien et ce soir je suis lamentable…
Lise : Je lui ai expliqué que ton copain était parti et il a été très compréhensif
Azazelle : T’es la meilleure
Lise : Je sais, aller brosse tes dents maintenant
Azazelle : Et tes parents ? J’ai du les réveiller !
Lise : Non t’en fais pas ils passaient la soirée dans un spa ils sont pas ici
Azazelle : Ouf ! Mais je dors où au fait ?
Lise : Dans le lit de mes parents, j’ai changé les draps, c’était pour Lorenzo mais il dormira sur un matelas gonflable à côté de toi
Azazelle : Oh non je vais pas lui prendre sa place
Lise : Il est d’accord déjà aller j’appelle les mecs, tous au lit !

Je regardais mon téléphone qu’elle m’avait rendu, 6h, en effet au lit… Lorenzo m’accompagnait jusque la chambre et m’aidait à me mettre au lit. Il était sur un pauvre matelas gonflable pour piscine, même pas un vrai, et c’était petit pour lui.

Azazelle : Tu vas pas dormir là-dessus quand même ?
Lorenzo : Je préfère que ce soit toi qui prenne le lit
Azazelle : Non mais viens, dors pas par terre parce que là c’est ça
Lorenzo : Tu es sur de toi ?
Azazelle : Dans tous les cas dans 5min je dors j’aurais complètement oublié que y’a un mec dans mon lit
Lorenzo : Bon merci…

Il était gêné et moi bourrée alors c’était pareil. Quand on se réveillait vers 14h, j’avais une gueule de bois, comme on dit, pas possible, j’avais très mal au crâne.

Lise : Bonjour tout le monde, bien dormi ?
Lorenzo : Azazelle a parlé toute la nuit
Azazelle : C’est vrai ? Pardon vraiment, je sais que ça m’arrive de parler en dormant… Qu’est ce que j’ai dit ?
Lorenzo : Tu as fais du charabia mais j’entendais souvent le nom de Ezra, tu connais ?
Azazelle : C’est normal alors hm

Lise l’avait regardé comme si elle lui demandait de se taire.

Lise : Et le matelas gonflable ça a été quand même ?
Lorenzo : Super très confortable !
Lise : Ah bon ?
Azazelle : Il a dormi avec moi
Lise : Quoi ? Déjà ?
Azazelle : J’ai dis dormi, dans tous les cas vu l’état dans lequel j’étais hein, puis je lui piquais sa place il avait pas à dormir par terre
Lise : Bon bah ça va alors
Lorenzo : Je vais rentrer moi, je suis du matin demain
Lise : Ça marche tu peux ramener Azazelle chez elle ?
Lorenzo : Oui bien sûr pas de souci
Azazelle : Merci

On partait, je lui indiquais la route jusque chez moi, arrivé devant il me tendait son téléphone.

Lorenzo : Pour ma part j’ai passé une très belle soirée tout de même, si tu penses qu’on peut se revoir j’aimerai avoir ton numéro, si t’es d’accord bien sûr
Azazelle : Oui bah oui, puis avec tout ce que je t’ai fais vivre en une soirée tu mérites même à ce que je t’offres un verre histoire de recommencer à zéro
Lorenzo : Il faudra trouver une date alors
Azazelle : Avec plaisir, à bientôt ?
Lorenzo : À bientôt

Je sortais de la voiture et rentrais à la maison, ma mère était devant son pc elle jouait au poker, je m’asseyais dans le canapé, Mikado venait se réfugier sur moi.

Azazelle : Maman ?...
Maman : Oui ?

Je ne répondais pas, elle se retournait et voyait les larmes qui coulaient. Elle arrivait me serrer dans ses bras le plus vite possible. Mikado lui était monté sur mon épaule et me léchait le visage. Quand mes larmes s’étaient interrompues je lui expliquais tout, elle comprenait ma détresse. Quelques minutes après, ça sonnait à la porte, je couru en pensant qu’Ezra était revenu, j’ouvrais la porte sur le visage de Joffrey. Fausse joie mais c’était ce qu’il me fallait.

Azazelle : Comment tu as su ?
Joffrey : J’avais une impression que tu allais pas bien hier soir mais je me suis dit que je me faisais des idées, et là ta mère m’a envoyé « viens » alors j’ai su que ça n’était pas qu’un pressentiment
Azazelle : Merci…

On passait la fin de l’après midi à en parlait, je pleurais beaucoup mais ça faisait du bien finalement, il fallait que ça sorte.
Le lendemain, retour à la réalité, dernière semaine de cours avant les vacances, j’allais le revoir, comment ça allait se passer ? Il était 10h, je fumais devant le lycée avec Lise et Valentin.

Valentin : Ma pauvre, je suis là si tu as besoin
Azazelle : Je fais avec tu sais…
Valentin : J’imagines
Lise : Aller faut y aller, je suis là tu le sais

On attendait devant sa salle, lorsqu’il arrivait, il ne me regardait même pas, je couru jusque la poubelle et vomissait mes tripes, comme une impression de déjà vu.

Ezra : Lise tu t’en occupes
Lise : Euh oui bien sûr

Il ne venait même pas et rentrait dans la salle avec les autres élèves.

Azazelle : C’est le stress pardon…
Lise : On va te rincer le visage et la bouche et on y va, faut lui montrer que t’es plus forte que lui
Azazelle : Tu as raison

Après un bref passage au toilette, on remontait en classe, Lise toquait il disait d’entrer, puis rien d’autre en nous voyant, Elisa n’était pas là, Lise s’asseyait à côté de moi.

Azazelle : Ça va pas le faire Lise je te jure…
Lise : Reprend toi, je suis là
Azazelle : Je vais pleurer…
Lise : Je te l’interdit, c’est un cxnnard tiens bon devant lui il mérite pas que tu t’intéresses encore

Elle avait tort, il n'était pas comme ça, mais non je ne pouvais pas pleurer devant lui. J’essayais de le regarder de temps en temps mais c’est à ce moment que les larmes montaient alors je baissais la tête et finissais par enfiler mes écouteurs pour ne même plus l’entendre. À la pause rien, c’était comme si je n’existais plus, à la fin du cours je rangeais mes affaires et sortais de la salle dans les derniers, Lise devant moi. J’ai voulu le regarder, mais ses efforts pour m’ignorer tenaient bons et je courrais à nouveau pour vomir ce qu’il me restait. Il sortait de la salle et continuait à faire comme si je n’existais pas.

Lise : Aller ma belle, il est parti…
Azazelle : Mais comment c’est possible !? Pas une seule fois il a levé son regard vers moi, c’est comme si je n’avais jamais compté à ses yeux…
Lise : T’es plus forte que lui, rends toi en compte !

Est-ce qu’il avait menti ? Est-ce qu’il faisait ça pour se protéger lui aussi ? Je n’en savais rien mais j’en souffrais énormément. Je ne mangeais pas au midi, j’avais été si mal toute la matinée et la journée passait. Je sortais de mon cours de danse pratique, j’allais comme à nos habitudes dans la ruelle sur le côté mais il n’était pas là, je courrais prendre mon bus, le dernier, je montais dedans de justesse, c’était Adrien, je m’asseyais devant sans lui parler.

Adrien : On fait la paix ?
Azazelle : Oui s’il te plaît, j’ai tellement besoin de mon grand frère…
Adrien : Ca se voit, raconte moi tes malheurs
Azazelle : Tu te rappelles de Lui ? Du mal que j’ai eu lorsqu’il est parti ? Je m’étais promis de ne plus jamais m’attacher pour ne plus jamais avoir à ressentir ça, mais je l’ai fais, sans m’en apercevoir au départ et maintenant il ne veut plus de moi non plus…
Adrien : Comme je te l’ai dis la première fois, il faut que tu avances, tu es jeune, concentre toi sur tes cours et le reste passe après
Azazelle : C’est quand je suis en cours que c’est le pire…
Adrien : Il est dans ta classe ?
Azazelle : On peut dire ça
Adrien : Comment ?
Azazelle : Je peux pas t’expliquer c’est trop compliqué
Adrien : C’est toi qui voit mais dans tous les cas, tu dois continuer d’avancer, ce sera pas tous les jours facile je sais, mais regarde c’est bientôt les vacances tu auras le temps de te consacrer à autre chose
Azazelle : T’as peut être raison…

J’arrivais chez moi, je m’étalais dans le canapé, ma mère dans celui à côté, elle savait mais ne disait rien, son silence me faisait du bien.
Le mardi passait, ma seule journée sans maths, il avait du faire en sorte de m’éviter toute la journée, je ne l’avais même pas croisé, c’était peut-être mieux ainsi. Les 2h de maths du mercredi allaient commencer, Lise s’asseyait à côté de moi malgré le plan de classe.

Elisa : C’est ma place
Lise : Va voir ailleurs tu veux
Ezra : Elisa assit toi à la place habituelle de Lise s’il te plaît

Il l’avait remarqué tout de même, je recevais un message.

Jordan : Hey, on peut se voir cet aprèm ?
Azazelle : Je ne sais pas trop…

Ezra : Je rappelle que les téléphones sont interdits en classe

Alors il m’avait regardé… Mon téléphone vibrait à nouveau.

Jordan : Qu’est ce qu’il se passe ?
Azazelle : Rien d’important ne t’en fais pas…

Ezra : Azazelle donne moi ton téléphone !

Je suis Game Over.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant