2.10.
Nous avons bien reçu en début de mois de nouveaux dossiers, complets, de différentes natures. Nous avons lu en collectif les éléments essentiels de présentation des pièces et les informations clés. Puis, nous avons réparti les dossiers.
Évidemment, les membres des sciences « dures » comme Février en robotique, Avril en épidémiologie, Juillet en criminalistique, Août en physique, Septembre en économie ont souhaité obtenir les données statistiques en priorité. De leur côté, ceux qui se qualifient des sciences « subtiles » ont préféré les témoignages écrits et les vidéos. Mai la philosophe fataliste, Juin l'éthologue optimiste, Octobre l'historienne prophétique, et Novembre la psychologue positive.
Oui, des surnoms aux surnoms, disons des ajouts personnalisés pour m'aider à me repérer parfois. C'est Juin, avec sa joie si communicative, qui s'est amusée à nous donner des surnoms. J'ai trouvé l'idée excellente.
Seul le politologue Martien, pardon Mars, est resté en retrait des informations brutes avec Décembre la médecin et moi... moi, l'assistante juridique inutile, mais désormais Cheffe ! cherchez la logique Schrödinger, puis partagez-là moi. Ceci ne nous absout pas du travail collectif, c'est seulement que nous naviguions d'un groupe à l'autre avant la mise en commun des réflexions.
Cette façon de procéder me convient. Ainsi je passe plus de temps avec Décembre, que j'apprécie.
Je sens que c'est réciproque, voire un peu plus que ça...
Peut-être est-ce pour cela qu'elle accepta, même insista, pour que je sois la Responsable et elle dans un rôle d'adjointe ?
Elle ne m'en dit rien, évidemment. C'est une femme réservée, intelligente, observatrice. Et savoir que nous sommes filmés et sous surveillance ne facilite pas la désinhibition. Dans d'autres circonstances, je ferai le premier pas. Il faut dire qu'elle est sexy avec son tempérament tout à la fois autoritaire et bienveillant, sans compter son physique qui attire l'œil.
En parlant de désinhibition, nous sentons que c'est compliqué pour plusieurs d'entre nous. Il n'y a pas que l'enfermement, les contacts, la pression, il y a aussi les manques. Nous n'en parlons pas, mais ici il n'y a ni alcool, ni cigarettes, ni surplus d'alimentation.
Tout a été prévu pour la stricte nécessité, la survie, et non les plaisirs.
Si le monde survit et qu'une autre pandémie apparaît, et qu'un autre groupe se retrouve ici -je sais ça fait beaucoup!-, je vous suggère de prévoir les à-côtés. Enfin, ce n'est pas le seul conseil qui me vient en tête, mais je vais rester polie...
Bref, certaines données ont exigé des précisions, des vérifications, des calculs ou bien des analyses croisées et débats avant de remettre nos décisions dans le rapport du mois et de venir le présenter dans la « Boîte noire ». Pour être exacte, avant de ne pas venir le présenter à temps et comme convenu dans la Boite noire.
Nous avons alors mesuré, moi plus que les autres -que je suis naïve!-, les conséquences de nos mauvais choix... Je pense que c'est ce que Février a mal vécu. Nous ne sommes pas dans un laboratoire avec des machines, enfin quoi que, mais face au monde avec l'espèce humaine à sauver.
(Poursuivez ici --> 2.11.)
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V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]
Science FictionL'humanité compte sur VOUS. Vous pensiez ne jamais y assister, que cela ne vous concernait pas... Bienvenue à la fin de l'espèce humaine. [Histoire devenant une expérience podcasts interactifs via les éditions ©2PO Science & Fiction : https://www.fa...