V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]

7.10-1. JUILLET : De la FIN... la FIN (rapport V°7)

7.10-1.

Oui, je suis revenue, Schröd. Nous sommes bien sortis... et revenus.

Enfin, je suis revenue.

Nous sommes restés une semaine dehors. Cela m'a semblé une éternité. Je tourne tout cela en moi depuis un moment, j'ai senti le besoin de venir ici faire le point. Heureusement que vous ne voyez pas mon état, vous ne me reconnaîtriez pas.

Comme vous le savez, nous avions décidé de sortir en groupe, mais sans Juillet et Décembre, d'autant plus qu'elle ne démordait pas de la nécessité de rester. Nous étions donc Mai, Juin, Septembre, Octobre, Novembre et moi.

Le trajet était préparé, même sans connaître notre situation. Nous partirions vers le nord, en misant sur le constat qu'il faisait froid pour un mois d'août et que plus nous irions au nord, moins les températures seraient propice aux civilisations survivantes. On voyagerait essentiellement de nuit, en se repérant avec les étoiles.

Nous avions anticipé trois aspects pour maximiser notre réussite, l'aspect médical, logistique et psychologique. Nous devions nous assurer systématiquement d'être en bonne santé, avec des traitements préventifs s'il le fallait, en veillant à maintenir une trousse de secours avec les médicaments et le matériel de base en cas de blessure. Nous avons appris par cœur les symptômes du virus et les gestes d'urgence à faire en cas de contamination.

Pour l'aspect logistique, nous emportions des vêtements adaptés au potentiel climat, de la nourriture et de l'eau. Si possible, quelques clopes sur le trajet seraient bienvenues. Il nous faudrait rapidement des moyens de communication entre nous, de localisation et des documents d'identité, même faux. A propos de l'aspect psychologique, nous étions prêts à affronter le changement, ou du moins nous le croyions.

Quand nous sommes enfin sortis, de nuit, le froid s'est rappelé à nous tel le vent de la liberté. Je me souviens m'être dit que la liberté avait des côtés merdiques ! Aucun d'entre nous n'a reconnu les lieux. Un immense terrain désertique avec seulement une route en terre.

A l'aube, nos visages étaient lumineux si bien que le paysage devait ses rayonnements autant au soleil qu'à notre joie.

Dès le troisième jour de marche, nous avons vu un camp improvisé. Nous sommes restés en observation, mais il était abandonné depuis plus de trois mois au regard d'un calendrier retrouvé. C'était le camp temporaire d'un groupe en quête de ce qu'il nommait la "forêt de fer". C'était assez complexe à comprendre, car il semblait avoir été visité plusieurs fois, pour des trajets contraires.

Nous n'avons pas tardé à comprendre.

Un peu plus loin, dans un second camp plus rudimentaire, nous avons trouvé la dépouille de Mars parmi de nombreux corps jetés dans une fausse. C'était évident. La forêt de fer, le lieu tellement recherché, qui aurait survécu, c'était le Dôme. Nous connaissions les réfugiés, dans un sens comme dans l'autre.

Octobre fut dévastée de voir ainsi le visage sans vie de Mars, Novembre tenta en vain de la soutenir, mais la psychologie a ses limites. Mai et Septembre ont construit rapidement un meuble qui ferait office de mémoire. Nos comportements sur le trajet ont radicalement changé, l'espoir s'était enfui.

L'un des hommes devait être quelqu'un d'important. Il avait une tente à son nom. Mai pensa qu'il s'agissait d'une sorte d'ingénieur gouvernemental. Malgré ses bonnes intentions et son jeune âge, il est mort dans une expédition pour sauver les survivants de ce camp. Est-ce lui qui les avait guidés vers nous ? Nous n'avions pas le moyen de savoir. Et puis, qu'est-ce que cela changeait ?

Un signal clignotait en continu sous les tentes, le signal que quelque chose arrivait. Mais quoi ? Les Touchés ? Les membres de ce camp ne l'étaient donc pas à l'origine ? Le virus était contracté à leur venue dans notre Dôme. Ou bien le Multivac ?

C'est à ce moment que Juillet et Décembre nous ont rejoints en nous suppliant de quitter les lieux.

Janvier poursuit les explications (continuez 🡪 7.10-2.).