6.7-1. JUIN : De la dernière fuite et de la dernière défense (r.V°6)

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Août a confirmé ce bordel. Oh, il n'a pas parlé plus que d'habitude, la sidération n'aide clairement pas à la libération de la parole. Mais en quelques petites phrases, il a été plus pertinent que pendant six mois.

"Tout est faux, je n'aurais rien dû lui dire..."

"Mais je voulais l'aider, il allait faire n'importe quoi et... et... il est mort..."

"J'ai voulu le sauver, même après. J'ai compressé au maximum sa carotide."

Selon Mai, s'il voulait demander conseil, c'est qu'il avait déjà choisi la réponse. Partant de là, il ne fut pas étonnant qu'Aout refusa de donner des détails concernant le suicide d'Avril. Il y a des souvenirs qu'on ne partage pas.

Pour nous tous, pour Décembre, la nouvelle de la mort d'Avril était la goutte d'eau de trop dans un bol déjà brisé.

Que faisons-nous maintenant, d'Août oui, mais surtout de Décembre, pour moi ? Je me sens trahie. Je revis ici les sensations d'abandon qui me traversent depuis les temps passés. Dois-je lui pardonner une relation basée sur un trucage mensonger ?

J'ai demandé conseil à Novembre et Octobre, mais elles sont trop bouleversées par les événements pour écouter les histoires de cœur et états d'âme de la petite cheffe Janvier. Octobre a simplement réagi avec un "Pardonne, Janvier, si tu te sens soudainement pieuse. Plus rien ici ne nous oblige à suivre les anciennes mœurs." Ce qui fit réagir Juin.

Elle m'a préparé un thé parfumé, m'a enlacée, avant de me conseiller le pardon. Dans son 6e étage aux couleurs du solstice d'été, comme plongées dans la nature, nous étions tranquillement installées. Lui parler provoque immédiatement douceur et bien-être. Juin n'est pas une femme classique.

Derrière son apparence d'aventurière à la Jane se cache autant une Marie-Curie des sciences qu'une Mère Térésa de la bonté. Mais Juin ne jure que d'une personne, sa référence personnelle, son père « Frans », un éthologue comme elle.

En accompagnant notre échange d'images d'animaux -ce qu'elle fait dès qu'elle en a l'occasion, elle me raconta que le pardon n'est pas, comme Octobre et d'autres semblent le croire, une idée mystérieuse et sublime que nous devons à quelques millénaires de judéo-christianisme. « Non, Janvier. » me dit-elle dans un sourire sublime. Le pardon ne serait pas apparu dans l'esprit des êtres humains et aucune idéologie ni aucune religion ne peut donc se l'approprier.

Selon Juin, le fait que les singes aussi aient tous des comportements de réconciliation signifie que le pardon a probablement plus de trente millions d'années, et qu'il est antérieur à la séparation intervenue dans l'évolution des primates.

"Janvier, tu ne pardonneras pas parce que tu le veux ou le dois, mais parce que tu en as constitutionnellement besoin."

J'ai repensé à mes parents, leurs mots, leur distance.


Vous trouvez que Janvier s'égare dans les explications, vous lui indiquez de rester concentrée afin de présenter les questions du rapport du mois de Juin (continuez 🡪 6.7-2).

V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant