V.12, de la FIN le DEBUT [Livre interactif - terminé]

4.12. AVRIL : De nouveaux virus et de nouveaux hommes (rapport V°4)

4.12.

J'en ai tellement marre de cette procédure à la con, Schröd.

Je suis de plus en plus seule. Même Avril m'a lâchée. Heureusement qu'il était là tout de même.

Prendre cet ascenseur en s'arrêtant à chaque étage pour recueillir le vote de tous. Je suis fatiguée de tout, de l'évidence de l'accord des uns et de ma frustration et colère du désaccord des autres. Le pire, c'est que je dois tout garder pour moi... C'était dur aujourd'hui. Décembre s'est opposée aux décisions, je ne comprends pas pourquoi. Elle qui d'habitude me soutient.

J'ai compris évidemment que les décisions prises ne lui ont pas plu. Je ne l'ai pas intégrée aux groupes d'observation. Je ne l'ai pas consultée pour les décisions à la suite des questions, et les réponses ne lui conviennent pas. C'est la première fois qu'elle désapprouve, comme si des éléments lui échappaient, mais je ne saurais pas dire quoi.

Pourtant, je ne peux pas aller contre ce qui me semble juste. Comme elle me l'a si bien dit auparavant, je dois effectuer des choix. Je comprends aujourd'hui que cela va au-delà de ça

Je ne choisis pas simplement parce que c'est ma fonction, mais parce que je refuse catégoriquement de me voir imposer ce que je ne veux pas.

J'ai compris Février et Mars : qui ne dit mot consent. L'espèce de bonheur qu'il me faut n'est pas tant de faire ce que je veux, que de ne pas faire ce que je ne veux pas.

Ce mois fut éprouvant Schrödinger, plus encore que les précédents. Je confesse n'avoir jamais réfléchi dans mon « ancienne vie » à la nature humaine. Enfin, y avoir vraiment pensé j'entends, plus que des phrases clichées pompées ici et là sur des post de réseaux sociaux qui m'allaient bien car... -bordel j'ai honte- c'était joli !

Ce que j'en voie aujourd'hui, c'est que la nature humaine dans un environnement particulier avec du pouvoir, et bien c'est de la merde. C'est crade, c'est visqueux, c'est dégueulasse, c'est loin -mais alors très loin !- d'un joli post d'ado derrière son téléphone.

N'ayez pas pitié de nous, Schröd, ayez pitié de ceux qui nous demandent de l'aide.

Je n'ai aucune idée d'où nous allons en mai, je sais cependant où nous n'allons pas : dans le monde naïf que j'habitais il y a cinq mois.

Vous prenez acte du rapport du mois d'avril, en attendant de délivrer en mai les questions de ce qui reste du Gouvernement de crise.