Chapitre 11

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Je me réveille un peu groggy et dans le brouillard. Je n'ai quand même pas bu hier ? J'ouvre péniblement les yeux et je peine à ajuster ma vision. Mais c'est quoi ce bordel ? Où est-ce que je suis ? Le plafond blanc et des murs jaune pâle me donnent peu d'indice, en revanche la télé accrochée au mur et le panel de prise, biper et appareil médical à la tête de lit me font clairement prendre conscience que je suis à l'hôpital.

Je voudrais repousser ma couverture pour me redresser, mais j'arrive à peine à bouger mes doigts. D'autant plus qu'une masse de cheveux bruns dorment sur ma main. Enfin dormaient... Je pense qu'en essayant de bouger, j'ai réveillé ma biquette.

Eva- Mrrmmmm! Ohhh Mya tu es réveillée. Putain tu m'as fait une de ses peurs. La prochaine fois je te tues.

Ah ah trop drôle, si je survis, elle me tue ? Bon le truc serait de savoir à quoi j'ai survécu. J'essaie de me rappeler mais à part que l'on est parti à la bibliothèque, je ne me rappelle de rien. Pourtant je ne suis pas du genre ni à me droguer, ni à boire.

Eva- Comment tu te sens ?

Mya- J'ai soif stp.

Eva- Oh Euh oui, tient un verre d'eau.

Je regarde Eva désespérée, elle veut me donner une douche ainsi ? Le verre est au-dessus de ma tête.

Eva- Euh tu veux une paille ? Ou te redresser ?

Elle pose le verre sur la tablette et prend une télécommande. Je sens le lis se lever en me redressant. C'est bien pratique ce truc, je veux le même chez moi. Une fois en position, elle approche le verre de mes lèvres et me fait boire doucement. Je ne m'étrangle même pas. J'aime bien mon infirmière personnelle. Boire m'a fait du bien, mais je ne me sens pas très bien.

Mya- Qu'est-ce qui s'est passé ? Dis-je avec une voix grinçante.

Eva- Tu as fait une crise d'angoisse et les pompiers t'ont anesthésié pour que tu arrives à te relaxer.

Mya- Bah, je ne me suis jamais sentie aussi relâchée... Par contre je ne me souviens de rien. Les pompiers sont venus chez moi ?

Eva- Euh non, au bahut, à la bibliothèque.

Hein ?????

Eva- Nico t'a cherché à la bibliothèque et tu ne paraissais pas bien, alors j'ai voulu te raccompagner chez toi, mais à peine dehors tu t'es écroulée. J'ai crié au secours et les gars sont sortis et ont appelé le 18. Et voilà.

Ahh la honte. Ce n'est pas possible, moi qui ne veux pas me faire remarquer, voilà que j'ai créé l'événement de la semaine.

La montre d'Eva sonne, elle l'éteint rapidement.

Eva- Ah mince, papa était d'accord que je dorme ici pour te veillée, mais il veut que je retourne en cours, je vais me doucher rapidement. Il m'a amené un sac de change et mes cours. Il s'est occupé de tous les papiers, ne t'inquiète de rien. Il a dit qu'il s'occupait des frais, tu fais partie de la famille de toute façon, alors tu vas garder ta fierté de côté pour une fois et accepter qu'on paye pour toi, au moins pour cela.

Arrr elle parle vite pour que je ne puisse l'interrompre. En plus elle me joue sa carte de la famille, pfff. Bon de toute façon, ce n'est pas en finissant dans le rouge tous les mois, que je peux payer des frais d'hôpital.

Eva- L'infirmière passe toutes les deux heures, alors elle sera là le temps que je me douche. Ils ont dit que tu serais dans les choux toute la journée avec ce qu'ils t'ont donné. Je me suis rappelé que tu ne supportais pas le benzotruc donc ils t'ont endormi au gaz comme pour une opération, alors tu vas rester en observation pour la journée et ce soir tu dors à la maison. Allez go, je ne dois pas sentir la rose.

Eva attrape un sac et va à la salle de bain. Je m'endors s'en m'en apercevoir.

Infirmière- Mlle Prevot, bonjour.

J'ouvre les yeux et découvre une rouquine aux yeux bleus qui me regarde en souriant. J'ai devant moi le cliché de la superbe infirmière. Je lui souris en retour

Infirmière- Je vais prendre vos constantes, essayer de rester avec moi un peu.

Elle vérifie mes réflexes, mon pouls, ma tension.

Infirmière- Bien, vos constantes sont assez bonnes vu vos récentes aventures. J'ai quelques questions. Est-ce que vous vous rappelez votre soirée d'hier ?

Mya- Non pas vraiment. C'est juste comme si j'avais dormi.

Infirmière - C'est assez normal dans le cas de crise d'angoisse aussi forte. De plus, l'anesthésie n'aide pas. Lors de la première consultation, nous avons remarqué des bleus et des blessures sur votre dos et vos épaules. De plus votre tension est très faible et vous êtes carencée, vous êtes en sous-poids. Au vu de vos antécédents familiaux, j'aimerais vous demander comment se passe votre vie, maintenant. Sachez que si vous préférez parler avec l'assistante sociale, Mme Dupuis travaille toujours ici, je vois qu'elle est attachée à votre dossier, donc c'est comme vous voulez.

Je sais que c'est son boulot, mais je n'aime pas trop parler de ce que j'ai vécu.

Mya- Non c'est bon. Tout va bien, j'ai été émancipé, Mme Dupuis m'a bien aidé pour mon dossier. Non c'est juste que je ne prends pas le temps de manger, j'ai vite l'appétit qui est coupé. Je ferais plus attention, de toute façon j'imagine que Mr Martin qui est mon garant va m'avoir à l'œil après ma sortie.

Infirmière- Oui effectivement, il n'était pas très heureux de vos résultats. D'ailleurs votre amie vous attend dehors, avant d'aller en cours. Mais vous avez éludé l'explication sur les bleus...

Mya- Hum, ce n'est pas grand-chose, un gars du lycée n'était pas d'accord avec moi et il a dû croire que j'avais autant de force que ses potes de rugby.

J'espère être convaincante, car rien que d'y parler, j'ai la gorge qui se serre.

Infirmière - Vraiment ?

Ah bah, apparemment je ne l'ai pas convaincu.

Infirmière- Votre amie, Mlle Martin avait l'air de croire que ce n'était pas rien et que ce fameux jeune homme semble s'acharner sur vous. Vu le procès que vous avez dû intenter pour le mauvais traitement de la famille d'accueil dans laquelle vous étiez. J'espère que vous savez faire la différence entre un accident, une dispute et du harcèlement, voire plus.

Je n'ai vraiment pas envie d'avoir ce genre de conversation.

Mya- Oui je sais, ne vous inquiétez pas. Mais une ou deux disputes dans une semaine, ne font pas un cas de harcèlement, légalement parlant. Et je ne veux pas que Mr Martin soit pris à parti dans son lycée à cause de moi. De plus, ma bourse scolaire ne tient pas seulement au résultat, mais aussi au comportement.

Infirmière- Si vous êtes embêtée par un garçon, cela ne devrait jamais être un frein. Vous êtes la victime.

Mya- Ok, je ... Je vous promets que si la situation recommence, je ferai le nécessaire pour le dénoncer.

Infirmière- Bon, je vous laisse le bénéfice du doute. Le médecin passera vous voir en fin de matinée.

Elle note encore un peu et sort.

Au centuple (fyctia)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant