Chapitre 6 : Le sport
Depuis mon plus jeune âge, mes parents m'ont inscrit aux sports collectifs, comme beaucoup d'autres enfants, au passage. Seulement, comparé aux autres, ils ne m'y ont pas inscrit uniquement pour me faire passer un bon moment, ou pour que je me fasse de nouveaux amis, mais pour que je perdre du poids. Voilà l'utilité d'un sport, à leurs yeux.
Très rapidement, j'ai enchainé de nombreuses journées d'essai, dans l'espoir que je trouverai un sport dans lequel je m'épanouirai.
Parmi ces sports, je commençais par de la baby-gym. J'étais petite, et pourtant je me vois encore dans cette salle avec pleins d'autres enfants, faisant des roulades et courant sur des tapis colorées, il me semble que j'adorais ça. Ça a duré trois ans, de ma petite section à ma grande section.
Par la suite, j'étais trop grande pour continuer à m'exercer dans cette petite pièce.
Je passais donc simplement à la gymnastique, cela me plaisait beaucoup moins. Je ne suis même pas restée une année entière dans ce gymnase. À part faire des roulades, je n'étais bonne à rien. Je n'arrivais même pas à faire une roue, tandis que les filles dans mon groupe, elles, pratiquaient carrément les anneaux et les barres. Pourtant, cela m'amusait, de les voir tourner autour d'une barre en bois, j'admirais leur souplesse et leur élan.
Les gymnastes font des figures que jamais je n'aurais le courage et la possibilité de faire. C'est majestueux.En milieu d'année de mon CP, pour remplacer mon ancien sport, j'ai commencé à faire du tennis, et j'ai d'ailleurs rapidement aimé ce sport. Un sport qui m'obligeait à être déterminée et persévérante car contrairement à ce que l'on pouvait penser, durant un match de tennis, une grande vague d'émotions et de pensées traversent chacun des joueurs, qui ne laissent pourtant rien paraître. Voilà, toute la difficulté de ce sport.
Durant huit ans, j'ai donc pratiqué ce sport, il me servait de refuge quand plus rien n'allait. Je me sentais bien avec une raquette et une balle entre les mains.
Chaque mercredi, ces 1H30 étaient assez intenses et suffisaient à me rendre vivante, surtout heureuse. J'en étais presque à dire que ce club me servait de maison. C'était ma deuxième maison, le seul endroit ou chacun de mes problèmes disparaissaient laissant dans ma tête un sentiment de bien être à chaque balle renvoyée. Un sentiment différent des autres, qui ne se produisait que très rarement.J'ai arrêté de faire du tennis en quatrième, les enseignants changeaient régulièrement et leur manière de nous apprendre à jouer ne me plaisait pas. J'ai pris cette décision à contre-cœur, plus le temps passait, moins mon envie d'y aller se manifestait. Autrement dit, je m'en lassais, mais uniquement à cause du personnel, car ce sport me passionne toujours autant. Parfois, je m'en veux d'avoir arrêté, mais je suppose que c'est mieux comme ça. Je ne garde que du positif de toutes ces années, que j'ai d'ailleurs passées avec des personnes que je ne pourrais oublier et qui, pour la plupart, sont encore à mes côtés à l'heure d'aujourd'hui. Liza, je parle de toi.
De mon point de vue, le sport est un échappatoire. Vous avez beau avoir une vie tourmentée, si vous pratiquez un sport, celui-ci doit vous permettre d'évacuer toute votre haine et votre souffrance, et de la déverser dans vos gestes et vos mouvements, c'est ce qui vous procure cette sensation de plaisir.
Voilà, l'utilité d'un sport, à mes yeux.Passé un temps, généralement pendant les vacances, il m'arrivait de faire du sport, seulement, comparé aux sports collectifs, celui-ci ne me procurait aucun plaisir.
Ce plaisir, c'était ma grand-mère qui le détenait, coincé entre ses deux mains. Oui, cette grand-mère. Étonnement, elle ne les a jamais ouvertes.
Seule sa bouche dictait du plaisir, mais c'était le sien et non le mien.
Nous ne le partagions pas.
Dès que j'étais chez elle, il m'arrivait de m'ennuyer, puisque, habitant au beau milieu de la campagne, vous vous doutez bien que le tour des activités était vite fait. Alors, dès que je ne savais plus comment m'occuper, il m'arrivait donc de regarder la télévision dans son salon que j'appréciais particulièrement. J'allumais la télévision et feuilletais le télé sept jours dans l'espoir qu'un film intéressant vienne tout juste de commencer, et dans le pire des cas, je savais que je pourrai toujours me contenter de dessins animés sur la dix-huit.
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Vérité
Teen FictionPar quoi commencent les livres déjà ? Enfin bref... J'ai mis beaucoup de temps à me lancer, la peur m'envahissait, je l'avoue. J'avais également peur de l'avis de mes proches sur ce que je pouvais dire, mais ce qui m'effraie encore à l'heure d'aujou...