Chapitre 4 - Mémoire de guerre (part.1)

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Élevé au milieu des ruines, on raconte que les traumatismes de guerres sont très difficiles à surmonter. Je suppose que tu en es l'exemple parfait. Depuis que je te connais, tu semble trainer derrière toi, le poids de tes amis morts au combat. Peut-être qu'un jour, tu trouveras la lumière qui t'aidera à chasser l'ombre qui te traîne vers le fond.

***

Plusieurs semaines de sont écoulés depuis l'arrivée de Cordelia au sein de la compagnie. Dès lors, elle avait su se rendre utile a de nombreuse enquête afin de piéger différents suspect grâce à ses talents de séduction mais aussi ce que Abigaïl qualifie souvent d'instinct féminin...

Mais en dehors du bureau c'est bien chez l'inspecteur de police qu'elle devait passer le plus clair de son temps.


Le soir, elle rentrait chez lui, une maison assez grandes, remplie de simples meubles, mais également d'une multitude d'objet montrant sa passion pour le football dont il semblait être un énorme fan. Des maillots, ballons, posters... toute sa maison semblait en être dédiée. Si bien que la jeune femme était désespérée en voyant toutes ces choses qui allait même dans la chambre que l'inspecteur lui prêtait.

Mais a part ça, la cohabitation n'était pas si compliquée au contraire, en échange de cet hébergement, Cordelia avait consenties a s'occuper du ménage de la maison, après tout, elle rentrait toujours plus tôt que lui alors c'était la moindre des choses que de s'occuper de cela.

***

Mais un beau jour arriva où le jeune homme ne rentra pas a l'heure habituelle. Même au bout de la nuit, Elle continua d'attendre, devant la télé, dans le noir complet, attendant qu'il rentre pour préparer le repas.

Cordelia : Je meurt de faim...

Agacée par ce retard, elle décida de se venger en se rendant dans un lieu qui lui était ordinairement interdit, le bureau de Réo. Une fois à l'intérieur, elle fut surprise par la sobriété des lieux. Contrairement à sa décoration fantaisiste dans toute la maison, le bureau du jeune homme était assez simple. Une longue étagère murale remplies de livres, un bureau au centre de la pièce et une pile de document empilés dessus.

Elle s'asseya alors sur la chaise devant le bureau et remarqua une petite photo encadrée. Celle d'un groupe de jeunes adolescents, habillés en treillis militaire... elle reconnu alors parmi eux Réo, bien plus jeune, des cheveux longs et un sourire jusqu'aux oreilles. A ses côtés, une jeune femme se trouvait près de lui un bras autour de l'épaule.

Cordelia : Alors il faisait parti de l'armée... et cette jeune femme...

Au moment où elle prit la photo entre ses mains, elle entendit la porte du bureau s'ouvrir et vit Réo qui venait d'entrer.

Réo : QU'EST-CE QUE TU FICHES ICI !!? JE T'AVAIS POURTANT INTERDIT D'ENTRER !

Surprise, la jeune femme lâcha le cadre et le fit tomber au sol... celui-ci se brisa complètement. Un léger silence s'installa avant que Cordelia ne tente de prendre la parole.

Cordelia : Réo je...

Réo resta silencieux, il baissa la tête, avança doucement et se pencha pour prendre la photo entre ses mains.

Réo : Sors d'ici... s'il te plaît Cordelia.

Cordelia n'insista pas, elle se leva du bureau pour quitter la pièce en silence afin de laisser Réo seul. Elle se rendit immédiatement dans sa chambre, se posa sur son lit et se mit assise contre le mur en ramenant ses genoux contre sa tête.

Cordelia : Je n'aurais jamais dû entrer... j'aurais presque préférée qu'il me frappe...

Plusieurs dizaine de minutes s'écoulèrent dans la maison sans que rien ne se passe. Mais alors qu'elle n'attendait plus rien, le jeune homme frappa doucement a la porte de Cordelia, un petit coffret a la main et une assiette dans l'autre.

Réo : Je peux entrer ? J'imagine que tu n'as pas mangé alors je t'apporte le repas...

Cordelia passa une main sur ses yeux pour essuyer ses larmes avant de tapoter le coin de son lit pour lui montrer un endroit où il pourrait s'asseoir. Le jeune homme soupira légèrement et s'approcha pour se poser aux côtés de Cordelia en posant l'assiette devant elle.

Réo : Je tenais à m'excuser pour ma réaction... j'aurais jamais dû t'expliquer bien plus tôt ce qu'il en est...

Cordelia : Tu étais dans l'armée pas vrai ?... Alors... tu as participé à l'unification de notre pays ?

Réo : C'est exact... a vrai dire, j'ai été élevé par l'armée. Tu as dû entendre parler des pupilles militaire ?

Cordelia : Il me semble que Holmes nous as parlé de ça. Apparemment, ce sont des orphelins de guerres aillant été recueillis et élevés pour devenir des soldats...

Réo : La promesse et l'explication sont bien plus flatteuse que la réalité... mais effectivement. L'armée m'a recueilli, j'imagine que toi et moi sommes pareils pas vrai ? J'ai grandis dans une famille qui n'est pas la mienne... des amis... des compagnons, des frères et sœurs. Nous étions tout ça a la fois. Mais... s'il y a bien une chose que nous n'étions pas, c'est bien des soldats ordinaires. Pour être plus exact... nous avons été formé pour servir de super soldats. Après tout que nous mourrions sur un champ de bataille ou à l'entraînement, qu'est-ce que ça changerait ? Nous n'avions aucune existence aux yeux du monde. Durant notre entraînement, j'ai vu de nombreux de mes camarades mourir... ça pouvait arriver à cause de l'épuisement, parfois au cours d'escalade ... par les coups de nos instructeurs ou encore... par les essais de médicaments pour améliorer nos performances....

Cordelia : Alors vous... avez été des cobayes ?...

Réo : Pas exactement, les drogues que nous prenions avaient déjà été testé auparavant. Avant que tout ne dégénère... c'est le groupe Moriarty qui fournissait ce genre de produit a l'armée révolutionnaire.

Cordelia : Moriarty a fait ça ?! Mais dans quel but ?

Réo : Je n'en ai aucune idée... Quand j'ai appris que la compagnie et Holmes enquêtaient sur Moriarty, je me suis dit que je trouverai des indices qui me permettrait de remonter la piste de ce groupe... mais pour le moment la seule hypothèse que nous pouvons faire est que Moriarty a fait ça dans le bus d'entretenir la guerre. Ou plutôt, d'aider la révolution à gagner et renverser l'ancien régime.

Cordelia baissa légèrement les yeux, en y réfléchissant bien, Liberty avait été créé dans le but de créé une société juste et égalitaire... mais elle, elle n'a jamais connu cette promesse...

Cordelia : J'y pense mais si tu as connu la guerre alors... tu es beaucoup plus âgé que moi !

Réo : Ahah... je dirais que j'ai... 15 années d'avance sur toi oui.

Cordelia : 15 ans ?! Alors tu as 35 ans !?

Réo : Pas la peine de me le rappeler... c'est l'une des raisons qui fait que ça m'insupporte de me faire recadrer par Holmes ...

Cordelia : ... Raconte moi plutôt. C'est qui cette fille a tes côtés sur la photo ?


Réo baissa les yeux vers la photo en question. Elle avait de longs cheveux blonds, attachés en queue de cheval, de grands yeux bleus et un large sourire aux lèvres. Réo resta muet quelques instants avant d'ouvrir la petite boîte qu'il tenait et sorti un collier militaire avec une inscription dessus : « Rose ».

Réo : Cette fille a été nommé Rose... c'était... ma fiancée.

Le regard de Réo s'assombrit doucement. Comme si quelques larmes commencèrent à monter à ses yeux. Cordelia le regarda impuissante avant de poser une main sur son épaule.

Cordelia : Écoute ... tu n'es pas obligé de continué...

Réo : Oui... J'aimerais, si tu veux bien, que tu m'accompagne demain... je finirai mon histoire à ses côtés.

Réo se leva alors, en laissant l'assiette qu'il avait préparée pour Cordelia et le collier de Rose. Puis quitta la chambre en fermant la porte derrière lui.



Fin du chapitre 4 - Mémoire de guerre.



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