Chapitre II

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Mya

Je lisais et relisais la lettre. Ce morceau de papier qui pourrait résoudre mille problèmes.
Mais cela semblait trop beau pour être vrai.
Je cherchais aux alentours s'il y avait quelqu'un, peut-être m'avait-on fait une blague ? Qu'une personne m'avait entendu souhaiter...

Non, c'était impossible. 

Toujours, depuis dix ans, j'espérais par pensée, pour que mes vœux ne soient qu'à moi.

J'inspirai. Qu'allais-je faire ?
Je pouvais tout lâcher et suivre les instructions. Ou je pouvais rester ici et vivre ma vie sans but.

Je fouillais dans ma veste et tombais sur quelques pièces. Ce n'étais pas par hasard. 
J'allais vivre ma vie.

Du centre-ville je pouvais accéder aux cars. Alors je me rendais à la gare routière et tombais sur une petite dame se chargeant des billets et informations. Alors je me dirigeai vers elle, peu confiante.

— Bonjour, je cherche eux... Un car qui me mènera vers la frontière canadienne ? demandai-je.

Je portais mes mains à ma gorge. Je venais de...parler ?

Elle me regarda, curieuse.
Après tout elle avait devant ses yeux une jeune femme qui ne savais pas s'orienter et qui semblait s'étrangler seule.

— La frontière de Montréal ?

J'acquiesçais sans réellement savoir si c'était ça ou non.

— Il y aura 2 changements. Les deux seront des terminus.

Cette fois c'est moi qui la regardais étrangement.

Elle souffla.

— Le terminus est le moment où tout le monde doit sortir du car. Le conducteur fait une annonce ne vous inquiétez pas.

— Très bien.

— Bus ligne 3 pour le premier et ligne 45 pour le deuxième et enfin ça sera la 37ème ligne. Je vais vous le marquer sur un papier.

— Merci bien.

Je payais ensuite avec les pièces qui se trouvaient dans ma poche et elle me tendit trois billets plus un petit papier où était inscrit les changements. Je montais ensuite dans le bus, un peu hésitante. Je m'étais lancée, il n'était plus question de faire marche arrière.

Nous passions par divers paysages, allant de la ville jusqu'à la campagne.

Au bout du deuxième changement, le bus s'arrêta à la douane.

— Terminus, tout le monde descend.

Je remis ma veste et descendis dans l'atmosphère glaciale. Bordel, il faisait vraiment froid.

Il devait être cinq heures du matin mais les douaniers étaient quand même à leurs postes. Je devais m'y rendre.

Alors je sortis de ma poche la lettre et m'approchais d'un post et présentais l'enveloppe.

— Navette 612, lâcha le douanier après avoir regardé le papier.

J'hochais la tête et m'asseyais en attendant. Ma jambe n'arrêtait pas de trembler à cause du stress. Ce genre de situation où je suis lancée dans l'inconnu ne me rassurais jamais.

— La navette 612 en direction de Montréal est en approche. Merci de vous diriger vers le quai.

Je me levais donc et tournais la tête pour voir le véhicule arriver. C'était une sorte de bus tout bleu. Personne n'y montait à part moi.
Je n'avais plus d'argent pour payer alors je tentais de remontrer la lettre au conducteur.

Between Our Worlds [FINIE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant